F-22 Interceptor est un shoot them up 3D, lorgnant parfois furieusement du côté de la simulation de vol. Un genre qui a connu ses lettres de noblesse vers 1995, avec l’avènement de la Playstation et de la série des Air Combat.
Bref, un jeu de ce genre sur la 16 bits de Sega a de quoi effrayer. Voyons cela.
De la haut je vois ma maisoooooon
Ce jeu nous place donc dans le cockpit d’un F-22, comme l’on pouvait s’en douter. Contrairement à After Burner, la vue est subjective : On voit tout du point de vue du cockpit, tableau de bord compris.
Le but du jeu est d’accomplir diverses campagnes dans des zones géographiques très diverses (États-Unis, Irak, Corée et Russie).
Ne vous emballez pas trop vite, et sachez que quel que soit le pays où se déroule la mission, les décors changeront bien peu.
Les objectifs des missions ne sont guère variés : abattre des appareils ennemis et des installations au sol. Rien de bien original de ce côté-là.
Généralement, une campagne consiste à décoller, accomplir une série de missions courtes, et atterrir. Avec parfois des petites missions de ravitaillement. Chaque mission courte, une fois son objectif accompli, nous amène (avec une petite cinématique en 3D temps réel) dans une autre région, souvent identique à la précédente à part le nombre et la nature des ennemis. Vous pouvez choisir la campagne que vous voulez dès le début du jeu.
Pas super varié quand même
Les appareils ennemis ne sont guère variés. On notera les chasseurs (F19 et autres), rapides et peu puissants ; les hélicos, lents, balourds mais très puissants ; et la grosse artillerie terrestre.
Nous disposons de deux armes : les missiles, puissants mais en quantité limitée, pour ne pas dire réduite. Et enfin la mitrailleuse, moins puissante, mais avec assez de munitions pour pacifier seul le Moyen-Orient.
Une réalisation moyenne
Le jeu n’est pas vraiment beau. Disons qu’à l’époque (début de la MD dans nos contrées) c’était acceptable ; mais il supportera très mal la comparaison avec (pour faire le vicelard) Starwing sur SNES.
Nous nous retrouvons en face d’une vraie 3D, totalement dépourvue de texture. Donc le sol est composé de quelques couleurs (bleu pour la mer, vert pour l’herbe, marron pour la terre) ; les appareils ennemis sont, de même, bien modélisés mais pas texturés. Le ciel est monochrome. La palette de couleurs de la Megadrive étant très limitée, on a au final un jeu très coloré ; donc pas vraiment beau mais attachant, assez cartoon, bien qu’on se rende compte à son contenu que les développeurs ont voulu leur jeu sérieux. Cela suffit à le rendre attachant.
Les décors sont quasi inexistants. A part les ennemis (volants ou terrestres), on remarque quelques bâtiments (destructibles) et quelques arbres.
Niveau animation, c’est rapide, voire très rapide en rase-motte, et très fluide. Rien à signaler de ce côté-là. A part le vilain clipping hélas. C’est-à-dire que pour alléger la charge de calcul sur la faible console, le jeu se chargera d’afficher différents éléments du décor (ou des ennemis) lorsqu’on en sera assez proche.
Mais tout n’est pas si mal
Les commandes réagissent bien. Il faut un petit temps d’adaptation pour apprendre à anticiper les mouvements des ennemis, mais rien de bien compliqué pour le côté shoot du jeu.
La bande sonore, quasi inexistante, se résume à quelques explosions par-ci par-là. Sur mon jeu original, le son saccade (si si !). En gros, les missiles font parfois du bruit, parfois non. De même pour la mitrailleuse qui, si je maintiens le bouton enfoncé, me gratifie d’un bruitage (atroce) 3 secondes sur 7, montre en main. La musique, soyons honnête, est affreuse.
On notera, par contre, que le jeu aborde vraiment son côté simulation dans les phases de décollage/atterrissage, nécessaires au bon accomplissement de la mission. Ces tâches sont parfois énervantes car relativement compliquées. On se retrouve parfois à recommencer une mission car on a voulu atterrir trop vite (boum !), ou on a décroché en voulant décoller (re-boum ! mais là c’est moins grave, vu que c’est le début de la mission).
Il faudra aussi parfois se ravitailler en l’air, à un avion cargo, notre réserve de fuel étant bien limitée. Donc, se mettre à portée des pompes, même vitesse et même altitude, et se maintenir assez longtemps pour faire le plein (sinon… BOUM !).
De manière générale, le jeu se veut difficile. On finit vite par abandonner le déroulement des missions, pour simplement s’amuser à tenter de battre le record d’altitude avant de décrocher, ou détruire tous les décors du niveau, ou encore faire la course avec les F-19 ennemis… à tort. Les missions offrent un vrai challenge, et c’est toujours aussi amusant de voir Saddam verser une larme bleue au milieu des décombres de son palais. Il n’y a, à priori, aucune limite aux différents niveaux, géographiquement du moins. Et finalement, une fois qu’on le maîtrise bien, ce jeu est un monstre de fun.
Réalisation : 6/10
Pas mal pour l’époque et la console… disons que c’est de la vraie 3D.
Bande-son : 2/10
Fichtre… nulle :/
Jouabilité : 8/10
Le F22 réagit au poil.
Durée de vie : 9/10
Un jeu long, difficile, et amusant.
Conclusion : 13/20
Un jeu qui ne révolutionne rien, mais la concurrence n’étant pas très rude sur Megadrive, il s’avère être un soft très correct.