Librement inspiré d’un comic de 1986, Ex-Mutants prend place dans un futur lointain, où la Terre a été totalement ravagée par des conflits nucléaires. Les rares humains ayant survécu aux conflits meurtriers ont peu à peu, sous l’effet des radiation, évolué vers une nouvelle race de mutants bestiaux et primitifs. Sous le règne du chaos, l’humanité semblait à jamais condamnée. Pourtant, certains ne pouvaient se résoudre à cet état de fait. Un scientifique cyborg, le Dr Kildare, a mis au point un sérum capable de retransformer les mutants en êtres humains. Six cobayes ont pour l’instant été retransformés avec succès en ce qu’ils étaient autrefois. Mais le chef des mutants, Sluggo, ne considère pas d’un bon il cette résurgence de l’ancienne race susceptible de menacer son pouvoir. Il parvient à s’emparer de quatre des neo-humains et les retient prisonniers sur son territoire, dans les ruines de la civilisation. Les deux rescapés, Aakroyd et Shannon, sont alors envoyés par Kildare pour secourir leurs frères d’ADN, et jeter à bas à la tyrannie de Sluggo. Les deux humains devront également récupérer des batteries électriques afin que Kildare ne tombe pas en panne et puisse continuer ses recherches.
Les différents niveaux d’Ex-Mutants, dans des registres variés mais toujours post-apocalyptiques (laboratoires, mines, ancienne fonderie, village arboricole) sont des successions de plates-formes, d’échelles, d’ascenseurs et de gouffres mortels, infestés de mutants et de pièges très vicieux. L’objectif dans chaque stage est de retrouver les batteries pour Kildare, puis de se frayer un chemin à travers le niveau jusqu’à la sortie et parfois, le boss local. Il n’existe aucune limite de temps pour la progression et on a donc tous le temps d’avancer précautionneusement à travers les niveaux. Ex-Mutants ne se joue pas vraiment « à la sauvage » tant les ennemis sont résistants et les pièges délicats à négocier.
Les deux protagonistes sont respectivement armés d’une hache et d’un nunchaku. Si cet armement peut paraître léger compte tenu de la solide résistance des mutants, il sera néanmoins possible de mettre la main sur un autre équipement dans les nombreuses caisses disséminées à travers les niveaux : des haches et des couteaux à lancer, mais aussi 5 ou 6 sortes de bombes différentes, du classique détonateur thermique à la bombe à retardement.
Réalisation technique :
Graphiquement, Ex-Mutants est assez particulier. Les décors sont fouillés, les couleurs, toutes ternes qu’elles soient, sont plus ou moins bien adaptées au contexte dans lequel se déroule le jeu, mais il ressort du style choisi une curieuse impression de jeu typé micro. En cause notamment, des personnages curieusement détourés et des décors statiques. Ce choix esthétique est toujours un peu perturbant lorsqu’on a affaire à un jeu console. Quoiqu’il en soit, la réalisation graphique reste totalement acceptable pour la Megadrive, de même que l’animation, pas très détaillée mais de bonne facture. D’agréables musiques et des bruitages honnêtes accompagnent la progression. On n’en attendait pas moins. Quant à la jouabilité, elle n’est sans doute pas optimale en regard de la perfection que peuvent atteindre les jeux d’action japonais mais, dans la totalité des cas, le joueur malchanceux n’aura à s’en prendre qu’à lui-même pour le décès de son personnage. Il faudra d’ailleurs faire particulièrement attention au moindre détail, car Ex-Mutants est d’une difficulté impressionnante et les multiples pièges et passages millimétrés ne toléreront aucune maladresse ou approximation de la part du joueur.
En bref : 16,5/20
Jeu à la réalisation un peu étrange et au principe peu original, Ex-Mutants n’en reste pas moins un excellent logiciel pour les joueurs n’ayant pas peur de se frotter à une difficulté élevée. L’atmosphère digne d’une bande dessinée U.S. est assez peu accrocheuse et le jeu ne paye pourtant pas de mine au départ. Mais la difficulté, la variété des pièges et les niveaux assez bien conçus constituent un défi de taille assez tentant. Une fois lancé dans une partie, on a du mal à s’arrêter.