Voici un shoot ‘em up des plus singuliers. Et même s’il est sorti aux tout débuts de la Megadrive, alors que la bécane était encore loin d’être envahie par des vagues de shmups, Elemental Master n’a pas fait de vagues (face à Thunderforce III aussi, faut dire…).
Ah ah ! Eh non, maître Jedi, tu peux passer ton chemin. C’est bien « Elemental Master », pas « Emmenthal Munster » (vieille vanne de GameFan qui m’a toujours fait marrer).
LADEN SE CHIE AU BENE
Le preux chevalier Laden était à deux doigts de pulvériser sa némésis, le seigneur des ténèbre Ryga… Mais juste à ce moment-là, le vilain retire son casque et se révèle être… Roki ! Alors forcément ce suspense ne doit vous faire ni chaud ni froid, mais il se trouve que Roki (mauvaise traduction de Loki sans doute) est le frère de Laden. C’est pas d’pot, ça. Malgré tout, notre héros va devoir trouver le courage d’affronter son frangin s’il veut sauver le royaume d’une destruction annoncée.
ELEMENTAIRE MON CHER WATSON
Ahah. Je vous vois venir petits chenapans. Le screenshot semble montrer une resucée de Commando, mais non. Elemental Master est bel et bien un shmup vertical et non pas un run ‘n gun. En ce sens, le personnage se contrôle de la même manière qu’un vaisseau.
Vous allez parcourir sept niveaux, sachant que vous pourrez choisir dans quel ordre vous voulez traverser les quatre premiers, que chaque niveau se termine par l’affrontement contre un boss et que le dernier niveau reprend tous les boss déjà affrontés avant de vous mettre en tête à tête avec Ryga/Roki.
Les quatre premiers stages sont dédiés aux quatre éléments terrestres : vous franchirez ainsi un volcan (feu), une montagne balayée par les vents (air), un marécage (eau) et une forêt (terre), avant de vous élancer vers une contrée gelée, puis vers le forteresse ennemie qui constitue les deux derniers niveaux du jeu.
Les boutons A et B permettent de tirer, le premiers vers l’arrière et le second vers l’avant. Si vous les maintenez appuyés, vous chargerez une jauge sur le côté droit de l’écran. Une fois celle-ci pleine, relâchez la touche pour déclencher une super-attaque. Le bouton C permet quant à lui de changer d’arme.
En effet, à la fin de chacun des quatre premiers niveaux vous gagnerez une nouvelle arme, venant s’ajouter à votre tir de base. Celui-ci est représenté par deux bêtes boulettes rapides mais faiblardes, et ne peut pas être chargé au début du jeu. Vous gagnerez ensuite un tir 3-Way qui devient un cercle de feu tournoyant autour de vous quand vous le chargez, un tir triple vers l’avant qui devient une vague d’éclairs (une fois chargé, mais je vais pas le répéter à chaque fois), un jet de flammes lent mais puissant qui se transforme en tir en arc de cercle meurtrier et un tir avant et côtés (une sorte de 3-Way mais à angles droits) qui se change en rayon parcourant tout l’écran horizontalement.
Ce n’est pas tout. Une fois le premier niveau terminé, une petite fée vous accompagnera pour la suite du jeu. Elle locke les ennemis d’elle-même et les attaque de loin, mais elle ne peut se débarrasser que des plus faibles. Une fois les quatre premiers stages terminés, elle se transforme en anneau. C’est précisément cette bague qui vous permet de charger votre tir de base, devenant un énorme rayon laser et accessoirement votre arme la plus puissante (en plus d’un effet théâtral des plus prévisibles).
Enfin, vous trouverez de temps en temps dans les niveaux des coffres. Si vous les détruisez, vous ramasserez divers bonus : la coupe ne fait qu’accroître votre score, les petites boules rouges restaurent votre jauge de santé (cette dernière augmente à chaque niveau, en commençant à trois échelons), la grosse sphère violette vous rend momentanément invincible et le miroir vous permet de créer des doubles de vous-mêmes lorsque vous vous déplacez, vous permettant d’inonder l’écran de boulettes.
DANS SON ELEMENT
Technosoft c’est Thunderforce. Avec ça, tout est dit. Encore une fois, le principal reproche que l’on peut faire à Elemental Master, c’est que la firme l’ait sorti la même année que Thunderforce III.
Néanmoins EM n’est pas parfait non plus. C’est une bonne production, mais pas un hit. Visuellement, c’est extrêmement pauvre, les couleurs sont hideuses et les sprites tout petits, exception faite des boss. Mais même ces derniers ne sont pas exceptionnels, ressemblant souvent à pas grand-chose.
En dehors de cela, la messe est dite. Les animations sont vives et les patterns des ennemis fort variés, les effets visuels des divers tirs sont très jolis quoique convenus. Mais surtout, l’ambiance sonore est à tomber raide. Entraînants, jamais saoûlants, les thèmes s’orientent vers de la house sans tomber dans les basses lourdes et pénibles. Par contre, les bruitages sont désagréables et ont tendance à les couvrir parfois, c’est dommage.
Pas particulièrement originale, la jouabilité a le mérite d’être facile à comprendre, pas saturée par des options à plus savoir qu’en foutre… Bref, on joue à Elemental Master comme on chausse ses charentaises.
Mais oh ! Redresse-toi bonhomme ! C’est pas pour autant qu’il faut t’affaler devant ton poste. J’ai pas dit que le jeu était simple non plus. Entre les ennemis qui arrivent de toutes les directions, les décors qu’il faut éviter (ben oui, vous êtes à pieds, vous pouvez pas voler par dessus) et les boss… Ah non, on me souffle dans l’oreillette que les boss sont simples. En fait, tout dépend si vous trouvez la bonne arme. Par exemple, l’avant-dernier boss peut se vaincre en deux coups chargés (mais je vous dirai pas de quelle arme :p). Ceci dit, le faible nombre de vies (une seule ! composée de plusieurs échelons donc) complexifie encore l’affaire.
Malgré tout, les sept niveaux sont assez courts, on reste un poil sur sa faim.
Pas grave, Elemental Master, sans prétendre au titre de hit comme son cousin, se place sans trop de problèmes dans la top liste des shmups sur Megadrive, où la concurrence est pourtant rude.