Dragon’s Fury (ou Devil’s Crush au Japon) est la suite de Alien Crush sur PC Engine. Comme son prédécesseur, nous avons affaire à un jeu de flipper.
Vous allez dire que rien ne remplacera le feeling d’un flipper classique, et vous avez très certainement raison. Mais Dragon’s Fury n’est pas un jeu de flipper comme les autres. Au lieu de reprendre les classiques du flipper d’arcade, le jeu nous offre une table très particulière. En effet, ce flipper se décompose en 3 tables superposées. Pour atteindre les meilleures cibles, il vous faudra grimper, et éviter de rester trop longtemps dans la table du bas, la seule où vous pouvez perdre votre balle. Autre particularité, il n’y a pas beaucoup de bumpers dans ce jeu, mais de très nombreux « ennemis » qui se promènent sur la table et que vous pourrez détruire en les touchant avec la boule. Leur but est de vous empêcher d’atteindre les rampes et cibles qui rapportent le plus, ainsi que les accès vers les tables bonus. Ces accès se débloquent au fur et à mesure que vous dégommerez les bonnes cibles et sont signalés par une flèche jaune.
Des boss dans un jeu de flipper, on aura tout vu.
Ces tables vous opposeront à des sortes de « boss » qu’il vous faudra détruire sans faire tomber votre bille, auquel cas vous serez renvoyés dans la table principale. Par contre, si vous réussissez à vaincre votre adversaire, vous décrochez le jackpot et encaisserez pas mal de points. Il y a au total 6 tables bonus, plus un boss final auquel l’on accède uniquement en réussissant un score de 999 999 999 points.
Parlons un peu technique.
Bien que le background soit assez monotone, on constate que les nombreux détails de la table sont très bien faits, avec un style très gothique extrêmement bien rendu, surtout le visage au centre de la table du milieu, qui se transforme au fur et à mesure que vous le toucherez jusqu’à devenir un dragon. L’ensemble est nettement plus fin que sur la PC Engine, bien que les couleurs soient aussi un peu plus ternes.
L’animation est très fluide, aucun ralentissement n’est à déplorer malgré le nombre conséquent de sprites à l’écran.
Quand à la musique, le thème principal est agréable au début, mais devient vite lassant. On apprécie le changement de musique lorsque l’on entre dans une table bonus.
Du point de vue du gameplay, Dragon’s Fury est très sympathique et défoulant, mais il est également très dur. Les niveaux bonus sont assez bien dissimulés et pour beaucoup assez difficiles. Les très nombreux ennemis vous compliqueront très fortement la tâche, surtout qu’il réapparaissent perpétuellement. Réussir le score maximum est un véritable exploit et seuls les véritables hardcore gamers le réussiront. Bien peu de joueurs normaux auront la motivation pour finir le jeu jusqu’au bout.
Mais ce qui fait la difficulté de Dragon’s Fury c’est le comportement de sa bille assez difficile à maîtriser. Il est très dur de corriger une mauvaise trajectoire en secouant le flip, la bille ne déviant que très peu de sa direction, et lorsqu’elle le fait, c’est d’une manière aléatoire. Tout ceci fait qu’il est difficile de rattraper une bille qui tombe directement entre les 2 flips.
Après un certain nombre de parties, on est tiraillé entre 2 sentiments. D’un coté l’envie d’aller plus loin et d’exploser le hi score, et d’un autre un sentiment de lassitude et de frustration après avoir perdu pour la centaine fois sans jamais pouvoir éviter la chute. Heureusement qu’un système de mot de passe permet d’arrêter et de reprendre sa partie à tout moment ou presque.
Un des meilleurs jeux de flipper de la Megadrive, très innovant et qui tire parti de fort belle manière des possibilités offertes par une table virtuelle comparée à un flip classique. Malheureusement le comportement de la bille n’est pas très réaliste et la difficulté en rebutera plus d’un. Comme pour toutes les simulations de flipper, la lassitude apparaît assez vite. Pour un joueur moyen, cela représentera un bon défouloir, mais à la durée de vie limitée.