Sorti peu de temps après le deuxième épisode de la Super Nintendo, Dragon Ball Z, sous-titré « L’appel du destin » (pourquoi pas ? C’est un titre qui en vaut un autre…) aura permis à Bandai de capitaliser un peu plus sur sa juteuse licence sur la 16-bits de Sega, pour un résultat qui, s’il n’est pas dépourvu de qualités, pèche par une jouabilité proprement désastreuse.
La trame du jeu reprend les épisodes consacrés à Freezer, à l’attaque des cyborg et à Cell. Si on retrouve les inévitables Songoku, Songohan, Vegeta, Trunks, Piccolo, Freezer, C-18 et Perfect Cell, déjà présents dans les version Nintendo, quelques personnages plus atypiques ont également été inclus dans la présente version, comme Giniou et Likum, deux membres des forces spéciales de Freezer, ainsi que Krillin.
Les adversaires rencontrés dans le mode 1 joueur varient en fonction du personnage choisi. On notera avec effroi les traductions françaises, toujours aussi niaises et infantiles. À croire que tous les fans de DBZ ont moins de 5 ans ! Hormis cela, on trouve un mode versus classique, qui vous permet de vous confronter à la console, à un pote ou, si vraiment vous avez du temps à perdre, autorise le combat entre deux joueurs contrôlés par l’ordinateur… Et le mode tournoi ? C’est assez fort de café pour un jeu estampillé Dragon Ball Z, mais figurez-vous qu’il n’y en a pas. Dommage…
Tout comme sur les version destinées à la 16-bits de Nintendo, le principe de combat de Dragon Ball Z est un peu particulier. Tout d’abord, il est possible de combattre dans les airs. Ensuite, vos personnages ne sont pas limités à un ring restreint comme dans la plupart des jeux d’empoigne, mais peuvent s’éloigner considérablement l’un de l’autre, l’écran se scindant alors en deux parties. S’éloigner de son adversaire de la sorte vous donne la possibilité de déclencher sans risques un coup spécial d’une grande puissance. On retrouvera avec plaisir les attaques dévastatrices de la série, comme le Kamehameha de Goku et Gohan ou le Masamposampo de Petit-Cœur.
Techniquement, le jeu reste d’un niveau honorable pour une Mega Drive. Bien qu’un peu flous, les graphismes sont fins et l’on reconnaît sans problèmes les différents protagonistes de la série. Les déplacements sont un peu lents et souffrent occasionnellement de quelques ralentissements, mais là aussi, cela reste du domaine du supportable. Restent les musiques, dans l’esprit de la série mais rapidement irritantes, qui sont heureusement contrebalancées par des voix digitalisées de bonne facture.
Le principal défaut de DBZ, récurrent dans tous les jeux de cette série, mais particulièrement problématique ici, reste malheureusement la jouabilité. Non seulement les personnages sont raides au possible, ce qui ne rend pas les combats au corps à corps particulièrement jouissif, mais la réalisation des (nombreux) coups spéciaux tient du chemin de croix. On y arrive, certes, mais pas aussi souvent qu’on le voudrait… Dans le cas d’une super-attaque, c’est encore pire : ces attaques ne pouvant être parées d’une manière classique, les manipulations requises pour, au choix, les bloquer, les dévier ou les renvoyer, sont quasiment impossibles à réaliser. On est rapidement réduit à attendre stoïquement que la méga boule d’énergie fasse son œuvre pour qu’on puisse reprendre la main.
Graphismes : Les personnages donnent l’impression d’être mal détourés, mais ils sont détaillés et d’une taille honorable. Les décors sont relativement réussis et fidèles à la série.
Animation : Quelques ralentissements intempestifs, et une tendance à évoluer en apesanteur lorsqu’on saute.
Jouabilité : Le point faible du jeu. Attaques plutôt difficiles à réaliser, temps de réaction pas toujours au top niveau.
Son : Musiques un peu énervantes, bruitages corrects et voix digitalisées rares mais de bonne qualité.
Intérêt : 14,5/20
Dragon Ball Z à la sauce Mega Drive est un jeu sympathique, dont le principe change agréablement des autres jeux du même acabit, mais dont la prise en main assez pénible grève en grande partie le plaisir que l’on peut éprouver à y jouer. Ceci dit, quand on est fan, on n’est pas non plus trop regardant…