Ce petit beat them up made in Japan (développé à l’origine par Kaneko) ne connut pas un grand succès en Europe et surtout aux Etats-unis, où il fut accusé de véhiculer des stéréotypes racistes (le premier boss est une grosse mama africaine qui pête et s’empêtre dans ses jupons) et d’inciter à la perversion (le deuxième boss est un strip-teaseur) et à la cruauté envers les animaux (les bonus sont détenus par des chatons accrochés à des ballons qu’il faut latter pour obtenir la récompense). Comme quoi l’humour japonais débiloïde ne passe pas toujours bien au Pays des libertés…
Se déroulant dans une atmosphère urbaine typiquement U.S., DJ Boy vous demande comme d’habitude de sauver la petite copine kidnappée par un gang rival. L’originalité de ce soft tient à ce que le jeune sauvageon dont vous canaliserez la colère vengeresse ne se déplace qu’en rollers, tout comme ses adversaires. Le scrolling est donc continu, avec des adversaires qui arrivent par devant et par derrière et à qui il faudra tant bien que mal casser les dents de devant tout en restant mobile et en évitant les quelques obstacles présents sur le route. Le personnage restant tout le temps en mouvement, les attaques se limitent à des coups de poing et de pied que l’on peut utiliser indifféremment vers l’avant ou vers l’arrière, et à quelques sauts malhabiles. Certains ennemis vaincus laisseront de l’argent derrière eux, ce qui vous permettra d’acheter de l’énergie ou des vies supplémentaires au petit magasin entre chaque niveau.
Réalisation technique :
Laide, pauvrement colorée et sans beaucoup d’originalité, la réalisation graphique de DJ Boy n’a rien de séduisant. Si les sprites sont relativement grands pour un jeu de 1990, les décors sont très grossiers et on n’y retrouve rien de plus que l’inévitable sélection de zones urbaines communes à n’importe quel beat them up. La jouabilité est plutôt maladroite. Avec ses collisions très mal gérées, on se retrouve à taper sur les ennemis au petit bonheur la chance, en espérant ne pas se prendre un mauvais coup au passage. Le fait que le personnage soit généralement en mouvement aggrave encore le manque de précision pathologique de DJ Boy. Enfin, alors que vu son titre, on aurait pu s’attendre à quelque chose de musicalement relevé (sa suite en arcade, B-Rap Boys, avait failli bénéficier du concours des Beastie Boys), on n’écope que des infâmes petites mélodies brouillonnes des débuts de la console, et de bruitages ridicules.
En bref : 07/20
Malgré son principe original, DJ Boy est un beat them up d’une très grande platitude, pas vraiment aguichant techniquement et pas très maniable. Le genre de jeu où on se rend compte dès le deuxième stage qu’il ne se passera rien de particulier et que jamais, on n’étouffera un cri de surprise face à l’une ou l’autre événement sortant de l’ordinaire.