Egalement appelé Bad Omen au Japon, Devilish démarre sur un scénario qui nous prouve, une fois de plus, que les champignons hallucinogènes sont un mets fort apprécié des programmeurs de jeux vidéo. Un jeune prince et sa princesse sont victimes de la jalousie d’un monstre nommé Y, qui les transforme en raquettes de pierre. Heureusement, une bille bleue descend soudainement du ciel. Cette bille sera leur unique arme pour se frayer un chemin jusqu’à la tanière du démon et le vaincre. La guerre des raquettes peut commencer ! Aucune pitié ne sera tolérée et les pertes seront nombreuses ! Hum c’est vrai qu’un scénario ne fait jamais de mal, mais quand le style de jeu ne s’y prête pas plus que ça, vaudrait peut-être mieux s’abstenir
Curieux croisement de shot them up, de casse-briques et de flipper, Devilish propose un gameplay des plus originaux. Tout d’abord, il ne s’agit pas simplement de détruire tous les blocs de l’écran avant de passer au level suivant comme dans un bête Arkanoïd, mais bien d’avancer perpétuellement dans des décors variés en détruisant les obstacles (blocs, blocs bonus, structures variées comme des rochers, des portes de fer, etc…et quelques adversaires) que l’on trouvera sur sa route. La progression est non seulement verticale mais également horizontale à l’occasion, vers la gauche ou vers la droite. Pour se déplacer dans ces directions, vous disposez de deux raquettes. La première d’entre elles, comme dans tous les casse-briques, est scotchée au bas de l’écran et ne peut se déplacer que de gauche à droite. En revanche, vous pouvez déplacer la seconde comme bon vous semble sur l’écran, et même la faire pivoter à gauche ou à droite pour faire rebondir la bille dans ces directions. La partie est alors plus difficile, compte tenu de la direction inhabituelle de la bille et de la difficulté de réagir rapidement aux déplacements de la bille. Parmi les bonus que vous pourrez récolter en percutant les blocs à items, la plupart se contenteront de gonfler votre score, mais certains permettront d’accroître la rapidité de votre raquette secondaire, de transformer la bille en un dragon de feu destructeur ou, plus ennuyeux, supprimeront l’effet de la raquette secondaire pendant quelques secondes.
A la fin de chaque niveau, un sympathique boss vous attend. Il suffira de le toucher un nombre suffisant de fois avec la bille pour l’éliminer et gagner la sortie du niveau située quelques écrans plus loin.
Réalisation technique :
Le style choisi par Devilish est séduisant : les décors, qui mélangent le médiéval-fantastique et le macabre, produisent incontestablement leur petit effet. Les décors de Devilish ressemblent d’ailleurs un peu, dans l’esprit, à ceux de Dragon’s Fury, avec qui il partage également une tendance à un certaine surcharge graphique. Le jeu est très rapide, sans ralentissements et on prend un réel plaisir à détruire le plus de choses possibles à l’écran. les musiques sont d’excellente facture compte tenu des capacités limitées de la Megadrive : endiablées, puissantes et héroïques, elles collent parfaitement à l’esprit du jeu. En revanche, si on s’adapte rapidement au principe du duo de raquette à maîtriser, on regrettera d’une part un comportement souvent imprévisible de la bille, et un manque de précision flagrant dans la maîtrise de la raquette secondaire. Il ne s’agit pas de défaut anecdotiques mais de véritables erreurs de programmation, comme dans ces cas, fréquents et très énervants, où la bille traverse purement et simplement la raquette secondaire
En bref : 13/20
Dommage que la jouabilité soit aussi perfectible car, en dehors de ces problèmes fâcheux, Devilish possède toutes les caractéristiques d’un jeu mémorable. Graphismes très fouillés, atmosphère réussie, principe simple et addictif, possibilité de jouer à deux simultanément (chaque joueur contrôlant alors une des raquettes), tout était réuni pour que ce jeu figure parmi les hits de la Megadrive. Cette jouabilité mal programmée coûte son rang et une grande part de son intérêt à Devilish, même si on parvient quand même à s’amuser très convenablement avec lui.