Desert Strike : Return to the Gulf est un jeu vidéo Megadrive publié par Electronic Artsen 1992 .

  • 1992
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Desert Strike : Return to the Gulf

4/5 — Exceptionnel ! par

Première épisode d’une série déclinée ensuite en de multiples suites plus ou moins réussies, Desert Strike a profité autant que possible de l’actualité militaire de l’époque avec tant de brio qu’il faudra attendre Command & Conquer Generals des années plus tard pour retrouver la même exploitation cynique des évènements contemporains. Dans Desert Strike, le Bad guy de l’heure est un dictateur sanguinaire et moustachu d’une république moyen-orientale qui, après avoir envahi un paisible petit émirat voisin, menace à présent la paix mondiale depuis son bunker souterrain. Paraîtrait même que le dangereux individu possèderait des armes de destruction massive, mais chut, ce ne sont que des rumeurs… ! Bien entendu, toute ressemblance avec des personnalités ou des lieux réellement existants serait purement fortuite. Ben voyons…

Vous, vous êtes un des meilleurs pilotes de l’US Air Force, aux commandes de l’AH-64 Apache « Longbow », fleuron de l’armement héliporté américain et lui aussi engin de destruction massive avec un bon pilote aux commandes. Ca tombe bien, c’est justement votre cas. L’armement de ce prédateur à hélice laisserait rêveur toute personne qui passe son temps à collectionner les petits soldats vendus par les éditions Atlas. Voyez plutôt : une mitrailleuse lourde à la cadence de tir insurpassable, des roquettes Hydra à profusion, et quelques missiles Hellfire pour faire de grands trous dans les bâtiments et les unités blindées les plus coriaces.

L’objectif de vos différentes missions sera bien entendu de faire pencher le cours de la guerre du côté des forces alliées, par exemple en détruisant autant que possible l’infrastructure de communication, de commandement ou de production de l’armée adverse, en clouant au sol son aviation, en secourant les otages occidentaux détenus par le dictateur comme bouclier humain ou en éliminant les usines chimiques dont les substances toxiques sont prêtes à équiper les missiles Scuds (ça me rappelle quelque chose, mais quoi…?). Ainsi, dans la première mission, l’objectif global est de secourir un espion américain détenu quelque part dans la région côtière. Dans ce but, vous devrez détruire successivement trois radars ennemis, une centrale électrique, deux aéroports militaires, un centre de commandement, où il vous faudra capturer – vivant - le général ennemi qui tentera de s’échapper. Ce dernier vous indiquera la localisation de l’agent américain capturé. Il ne vous restera plus qu’à détruire la cachette secrète, les blindés qui arriveront très vite pour essayer de ruiner votre mission, récupérer le futur héros médaillé et retourner atterrir sur la frégate de la Navy qui croise non loin de la côté.

Outre les objectifs stratégiques, votre carte vous indique également la localisation d’autres éléments, comme les réserves de munition pour ré-équiper vos chargeur ou les barils de fuel pour vous éviter de tomber en panne sèche. Le carburant est en effet limité, et il sera vital de surveiller attentivement la jauge pour éviter de vous écraser dans le désert une fois vos réservoirs à sec. Il est en effet assez rageant de perdre la partie de cette façon alors que la mission en elle-même se déroule à la perfection.

Dans le même ordre d’idées, chaque théâtre d’opération possèdera une sorte de kit de réparation pour remettre en état l’hélicoptère. Ces éléments ne sont pas repris sur la carte d’état major et sont très rares ; il sera néanmoins important de les dénicher, puisque votre hélicoptère ne pouvant supporter qu’un nombre limité d’impact et que vous ne disposez que de trois hélicoptères pour terminer tout le jeu. Autre objectif de recherche, les fameux « MIA’s ». Bien que vous n’y soyez techniquement pas obligés, vous pouvez partir à la recherche de ces braves soldats alliés disparus, éliminer la menace qui pèse généralement sur eux (des trouffions de l’armée ennemie le plus souvent), les embarquer à bord et les déposer en sécurité dans les postes avancés de l’US army présents sur la carte. A la fin de chaque mission réussie, un décompte de vos bonnes et mauvaises actions sera établi.

Réalisation technique :

Quasiment tout le jeu se déroule dans le désert. On repassera donc pour la variété des décors. En attendant, c’est plutôt clean et clair pour s’y retrouver, même si on ragera de temps à autre quand un minuscule soldat ennemi – en treillis couleur sable bien sur – flinguera votre hélico au lance-roquette sans que vous puissiez le repérer au milieu des dunes. Le pilotage n’est pas évident à maîtriser au début, mais me semble plutôt réaliste (enfin, toutes proportions gardées, hein… on n’est jamais que sur 16-bits…) compte tenu de la nature de votre engin. La bande sonore est assez limitée. Pas de musiques pendant le jeu et des bruitages simplistes. On la coupe rapidement. La difficulté est très élevée, mais les missions sont suffisamment bien conçues pour qu’on ne vienne pas accabler les programmeurs des multiples échecs que l’on subira en tentant de propager la démocratie. Néanmoins, quand plus de trois unités tirent simultanément, il est possible que le jeu subisse de forts ralentissements qui ne laissent pas la moindre possibilité de survie de votre hélico s’il est pris dans un de ces tirs.

En bref : 16/20 :

Passionnant est le meilleur qualificatif que l’on puisse accoler à Desert Strike. Son principe était plutôt novateur pour l’époque et la variété des missions évitait tout ennui prématuré. A noter cependant que le jeu est tout de même salement difficile à boucler, et que les missions plus avancées s’adressent véritablement aux pros du pad. Une bonne répétition générale avant d’aborder les épisodes ultérieurs.

Desert Strike : Return to the Gulf