Chuck Rock a été kidnappé ! Le néandertalien débile, qui avait si courageusement su triompher de l’adversité dans le premier épisode, a été enlevé à l’affection de sa femme et de son enfant. Car, oui, la nouvelle est brutale, mais Chuck a eu le temps de se reproduire et d’élever un héritier à son image. Bon, imaginez un peu le mélange des influences génétiques de Chuck et d’Ophelia. Et demandez-vous, dans le cadre d’un jeu vidéo, quelles influences devraient prédominer afin de rendre le héros attachant ? Bien vu : Baby Chuck, c’est son papa tout craché. Un petit machin dodu et chauve, au crâne hypertrophiée, qui passe son temps à traîner derrière lui un gourdin qui doit faire deux fois sa taille et trois fois son poids, et à écrabouiller tout ce qui ce trouve sur sa route et dont la tête ne lui revient pas.
Baby Chuck a hérité de la goinfrerie paternelle puisque, tout comme dans Chuck Rock premier du nom, on ramassera au cours de la progression divers compléments alimentaires qui amélioreront le score. Jeune âge oblige, ce sera néanmoins des biberons qui permettront à l’affreux petit bonhomme de se recharger en énergie.
Dans ses grandes lignes, les terres que traversera Baby Chuck seront similaires à celles autrefois empruntées par son père : des paysages préhistoriques enchanteurs ou effrayants peuplées de créatures telles que des paléontologues sains d’esprit ne risquent jamais de présenter au public si d’aventure ils en découvraient les fossiles. Toutes les créatures ne sont cependant pas hostiles, et Baby Chuck pourra toujours compter sur certaines d’entre elles, ou sur certains éléments des décors pour atteindre des endroits en apparence inaccessibles. De nombreux niveaux bonus bien stupides attendent les joueurs les plus méritants, comme celui où il faut faire tomber les fruits d’un arbre pour nourrir le « chien » de Baby Chuck, ou bien sculpter un bloc de granit à la gloire du paternel à grands coups de gourdin !
Graphismes : De superbes décors, colorés, variés, pleins de finesse. Les sprites ne sont pas en reste : ils sont bourrés de petits détails et caricaturaux à l’extrême. Nettement supérieur au premier Chuck Rock, qui n’était pourtant pas mal dans son genre. Les boss sont gigantesques : je pense tout particulièrement au diplodocus sur le dos duquel on voyage durant le deuxième niveau.
Animation : Quelques sympathiques effets, comme les déformations de l’arbre qui s’enfonce dans la lave, et des boss souvent d’une taille très impressionnante. On apprécie de voir la megadrive aussi bien exploitée. La démarche du bébé et sa manière de pleurnicher avec la lèvre inférieure toute tremblotante sont hilarantes.
Jouabilité : Comme pour le premier épisode, il existe une légère faiblesse de ce côté là. Baby Chuck est un peu lourdaud et on éprouve parfois des difficultés à bien calculer ses sauts ou à frapper l’ennemi sans se faire toucher au passage. Certains passages me paraissent également difficiles à franchir sans se faire toucher intentionnellement (par exemple, ces plates-formes un peu trop hautes qu’on atteint en rebondissant sur les ronces situées en dessous).
Son : : Des thèmes musicaux plutôt marrants – mais un peu stressants sur le long terme – et des bruitages réussis et attendrissants en ce qui concerne les divers cris du nourrisson…
Intérêt : 15/20 – Tout comme pour le premier épisode, on a affaire ici à un jeu de plates-formes assez typé micro. Mais dans les cas des aventures de Chuck Rock & fils, cela n’a aucune importance, tant l’humour, les trouvailles en tout genre et la qualité technique et ludique sont au rendez-vous. On prend beaucoup de plaisir à guider l’horrible bébé des cavernes à travers cet univers paléolithique farfelu. Peut être pas du niveau de Sonic ou Rocket tout de même !