Suivant la tendance initiée par Cool Spot, Chester Cheetah est un jeu inspiré d’une marque d’aliments. Il met en effet en scène le guépard anthropomorphique porteur de Raybans qui sert de mascotte aux chips Cheetos. Imaginez un peu la scène : vous plongez machinalement la main dans le paquet de cheetos sans réfléchir tout en déplaçant à l’écran une personnification de la chips cheetos. La projection symbolique du Moi s’en trouve perturbée : est-ce une représentation de moi-même que je vois à l’écran ou une représentation de la chips qui, une fois ingérée, fait également partie de moi ? Comme l’aurait si joliment dit mon vieil ami Siegmund : « On se revoit mercredi prochain pour discuter de tout ça et de votre rapport au sexe. En attendant, ça fera 40 schillings ».
Comme il fallait bien un scénario pour justifier cette opération marketing sournoise, on apprendra ainsi que notre guépard s’est fait piquer sa mobylette par Eugène l’hippopotame, archétype de la grosse brute sans cervelle. Incapable de piger le fonctionnement de l’engin, Eugène l’a mise en pièces et a caché les morceaux dans les différentes parties du zoo. Inquiet à l’idée de perdre cette composante essentielle de sa personnalité, Chester Cheetah part immédiatement à la recherche de sa bécane. Il n’y a pas grand-chose d’autre à signaler : Chester Cheetah s’avère tout à fait classique, avec des plates-formes et des pièges dans tous les coins, des ennemis à vaincre en sautant dessus, des petits bonus de score partout, de fastidieuses séquences dans les canalisations du zoo et, guépard oblige, un item qui permet de courir très vite. Dommage que cette tendance à développer des jeux liés à l’industrie agro-alimentaire ait aujourd’hui disparu : j’aurais plutôt été partant à l’idée d’un FPS avec un cyborg William Saurin ou d’un RPG on-line se déroulant dans l’univers fascinant des bonbons Haribo.
Réalisation technique :
Le principal point fort de Chester Cheetah, c’est son visuel. Non que les décors soient très complexes ou que le trait soit très fin, mais les couleurs sont flashy à un niveau rarement vu sur Megadrive. Le soft se voit doté d’un côté très mignon et attachant. Malheureusement, il ne s’agit pas vraiment du « principal » avantage de Chester Cheetah mais bien de son unique qualité. Car pour le reste, il n’y a franchement pas grand-chose à se mettre sous la dent. L’action est lente (un comble pour un guépard), le gameplay est basique et sans surprises, le guépard ne répond pas très bien aux injonctions (spécialement dans les canalisations, où il est vraiment pénible à diriger) et la bande sonore est énervante au possible.
En bref : 07/20
A part ses étranges graphismes, il n’y a rien dans Chester Cheetah qui vaille le coup d’œil. Une misérable opération marketing déguisée en petit jeu de plates-formes de série Z, sans éclat, sans moments forts et sans originalité.