Chakan, le plus puissant guerrier de l’histoire, avait passé sa vie à combattre les forces du mal, triomphant de tous ses adversaires et se sortant indemne des situations les plus désespérées. Armé de ses deux épées, il réduisait à néant toute opposition pour servir la cause du bien. Malheureusement pour lui, les forces du mal, quand elles sont soumises à un tel régime, finissent par avoir du mal à se renouveler. Blasé de n’avoir plus personne pour rivaliser avec lui, Chakan décida de défier le seul combattant invaincu jusqu’alors, la mort elle-même. Le combat fut terrible, les deux combattants rivalisaient de parades, de feintes et de bottes secrètes. Finalement, Chakan l’emporta mais il n’avait pas pris la mesure de ce qu’impliquait de vaincre la mort. Désormais immortel, Chakan fut condamné à errer sans fin à travers les dimensions, vieillissant mais ne mourant jamais. Il ne pourra trouver le repos éternel qu’après avoir définitivement éradiqué les plus redoutables entités démoniaques rôdant à travers le temps et l’espace. Ca tombe bien : quatre léviathans mythiques viennent de se réveiller de leur sommeil antédiluvien, et Chakan y voit enfin la porte de sortie vers la mort ultime.
Chakan dispose au départ d’une épée dans chaque main, avec lequel il pourra frapper dans n’importe quelle direction et ce, y compris en sautant. Il est également possible, lorsqu’on est au maximum du saut, de tourbillonner toutes lames dehors afin d’éliminer les éventuelles nuisances aériennes qui pourraient se présenter.
Dans chaque niveau, Chakan pourra mettre la main sur une des trois armes supplémentaires : une faux, un marteau et un fouet. Il découvrira également des potions qui lui permettront d’améliorer ses capacités, comme le fait de pouvoir sauter beaucoup plus haut ou de tirer des boules d’énergies bleues avec ses deux épées. Mais là où le jeu devient vicieux, c’est que ces trouvailles ne seront généralement exploitables que dans un autre niveau. Ainsi, il arrive que vous vous retrouviez totalement bloqué face à un gouffre, une porte ou une plate-forme impossible à atteindre. Inutile de s’acharner, le bonus qui vous permettra de franchir l’obstacle se trouve généralement dans un autre level .
Je l’ignorais jusqu’ici, mais il est utile de signaler que Chakan est un personnage de comic-book créé par un certain Robert Kraus.
Graphismes : Programme très ambitieux, Chakan a réussi le tour de force d’être l’un des jeux les plus réussis graphiquement de la console. Parvenir à faire apparaître à l’écran des décors aussi lugubres , sombres et fouillés en évitant les travers granuleux propres à la megadrive tenait de la gageure, et Sega y a brillamment réussi. Les ennemis ne sont pas en reste : ils sont parfois d’une taille impressionnante tout en possédant un style bien imaginé.
Animation : De bien belles postures pour le maître-lames que vous incarnez, mais quelques clignotements un peu brouillons à signaler quand on touche un ennemi. On remarquera également des scrollings différentiels très réussis dans les décors, comme dans le niveau constitué de plates-formes rocheuses par dessus un couche de nuages
Jouabilité : Chakan est un peu lent et mal aisé à diriger à la base, mais tout s’arrange au fur et à mesure que l’on découvre les potions. Lorsqu’on est touché, on a tendance à reculer de quelques pas sous l’impact ce qui, en plein saut, peut se révéler mortel ! De toute façon, la difficulté de Chakan le destine clairement aux joueurs les plus chevronnés.
Son : : On sent que les thèmes musicaux sont malsains et funèbres à souhait, mais la Megadrive éprouve quelque difficultés à en rendre toute la saveur. Pas mal quand même.
Intérêt : 15/20 - Quel dommage qu’un personnage aussi charismatique que Chakan n’ait pas été davantage exploité par Sega ! Avec sa tronche de mort vivant, ses deux sabres et son costume noir, il figurait clairement parmi les sega-heroes les plus réussis de la console. Les jeux d’action/plates-formes réalistes et hors univers futuriste ne sont pas légions sur megadrive, et Chakan s’impose clairement comme l’un des meilleurs d’entre eux. Techniquement, il n’y a pas grand chose à reprocher. C’est davantage au niveau du player fun qu’il faudra chercher les éventuels défauts du jeu. Chakan est en effet d’une difficulté ahurissante mais, en dépit de menus défauts de prise en main, on ne rejettera pas la responsabilité sur une quelconque insuffisance des programmeurs. Tout simplement, les ennemis sont coriaces, les pièges difficiles à éviter, et l’aspect « recherche des armes, des potions et de l’endroit où les utiliser » est éprouvant. Chakan lassera donc très vite les joueurs de niveau faible ou moyen, mais s’avérera un challenge à la hauteur des plus obstinés d’entre nous.