Note d’Angus : le titre japponais est « Vampire Killer », le titre américain « Bloodlines ».
Ce Castlevania a énervé plus d’un Nintendomaniaque ! Nous étions tellement habitués à voir la famille Belmont sur les consoles du père moustachu, que nous avions du mal à croire que Konami allait sortir un opus sur la Mega Drive. Mais il fallait se rendre à l’évidence, cet éditeur avait pris un tournant et s’orientait maintenant vers Sega. Après nous avoir fait un coup dans le dos avec Rocket Knight Adventures, c’est au tour de Castlevania : The New Generation de nous dégoûter encore plus.
L’aventure de cet épisode se situe au temps de la Grande Guerre. En 1917, la comtesse Elizabeth Bartley cherche à ressusciter le prince des ténèbres. Avant de débuter la cérémonie qui ramènera Dracula en notre bas monde, la comtesse doit parcourir le vieux continent afin de rassembler les forces du mal. Heureusement, deux hommes vont se dresser sur son chemin et l’empêcher de mener à bien ses noirs desseins.
Comme dans le volet précédent (Dracula X sur PC-Engine ), nous avons le choix entre 2 personnages, qui ont chacun des aptitudes spécifiques. John Morris utilise toujours le légendaire fouet de la famille Belmont, tandis qu’Eric Legarde se sert d’une hallebarde. Avec John, la série renoue en partie avec la maniabilité de Super Castlevania IV, car le fouet peut être lancé dans plusieurs directions. Lorsque John saute, il peut diriger son arme vers le haut ou le bas. Ainsi, son rayon d’action est plus grand et les attaques plus diversifiées. Le fouet s’accroche également sur les parois supérieures et permet le balancement du personnage, comme dans le premier épisode sur Super NES. En utilisant cette qualité, John peut traverser des gouffres plus larges, qu’Eric est incapable de franchir. Par contre, ce dernier se sert de sa hallebarde comme d’une perche et saute donc plus haut. Tout cela est bien beau, mais n’est pas très utile dans le jeu. En effet, ces différentes techniques ne sont vraiment nécessaires que 2 ou 3 fois. Elles ouvrent, pour chacun des personnages, un parcours distinct dans deux niveaux seulement. Ce n’est pas avec ces deux interludes que la durée de vie va être augmentée.
Avant d’affronter la comtesse, il y a 6 niveaux à traverser. À première vue, cela paraît bien peu, mais la difficulté est tout de même assez élevée pour que le jeu soit suffisamment long. Le premier level respecte la tradition de la série. Le héros campe devant l’entrée du château de Dracula et dégaine son arme. Ensuite, il avance petit à petit vers le cœur de la demeure tout en lattant du monstre. C’est à partir des niveaux suivants que nous avons droit à de la nouveauté : les combats n’ont plus lieu dans les Carpates. Nos chasseurs de vampires vont voyager dans toute l’Europe, en se déplaçant progressivement vers l’ouest. Ils visiteront des lieux très divers où l’ambiance gothico-romanesque n’est plus de rigueur. Ainsi, on notera le décalage énorme que diffuse l’excursion à l’usine allemande d’armement. Ce n’est pas l’idée de changement qui dérange, mais plutôt l’agencement de ce niveau qui rappelle plus un Probotector qu’un Castlevania. Les autres levels sont plus classiques mais ne sont pas exempts de défauts. Certains d’entre eux sont laids, car ils manquent cruellement de couleurs et leur design est peu évolué. La musique suit également ce modèle, c’est-à-dire qu’il y a des morceaux carrément insipides, alors que d’autres donnent la pêche. Par contre, les bruitages sont définitivement nuls, parce qu’ils sont totalement sans rapport avec l’action. Heureusement que l’intérêt est toujours présent et constamment renouvelé par des trouvailles simples mais efficaces. Par exemple, à des endroits donnés, le scrolling est continu à la manière d’un shoot them up. L’écran avance donc inexorablement et donne du mouvement. Et que dire du dernier stage, qui vous réserve 2 ou 3 surprises.
Au final, ce Castlevania : The New Generation est techniquement très inégal. On va du pire au mieux. Certains passages sont bâclés et sans grand intérêt, alors que d’autres sont techniquement réussis et plaisants à parcourir. Cela provient sûrement de la relative inexpérience de Konami, qui découvre petit à petit les capacités de la Mega Drive. D’après le titre de cet épisode, nous pourrions nous attendre à des innovations, mais il n’en est rien. Nous avons affaire à un classique Castlevania, mais cela n’est pas plus mal car nous retrouvons l’ambiance particulière de la série. En faisant abstraction des défauts du produit, le jeu donne de belles sensations et de bons moments. Notamment le niveau de la tour de Pise, qui est fort bien construit, et le dernier stage, qui rappelle de très bons souvenirs.