Batman sur Megadrive eut la malchance de voir sa sortie continuellement repoussée en Europe pour d’obscures raisons. Ce ne fut pas moins de 2 ans après ses sorties japonaise et américaine que ce classique du jeu d’action put enfin sortir sur le vieux continent. Avec les conséquences évidentes qu’au lieu du fantastique jeu d’action qui faisait honneur aux capacités de la Megadrive lors des premiers années d’existence de la console, Batman, fin 92, n’était plus qu’un petit jeu d’action sympathique dont la réalisation et les principes de jeu semblaient dater d’une autre époque, surtout face aux jeux qui sortaient alors sur Megadrive.
Ne perdons pas de temps à disserter sur le scénario, connu de tous, qui retrace le combat de Bruce Wayne, alias Batman, contre Jack Napier, alias le Joker. Bien que le jeu soit pratiquement privé de séquences intermédiaires ou de courts textes introductifs, on retrouve au fil de la progression la plupart des décors et des endroits qui apparaissent dans le film.
L’essentiel de la progression consiste en un classique jeu d’action sur un seul plan. Batman à coups de poings, de pieds ou à l’aide des quelques bat-boomerangs dont il dispose, devra traverser la zone en liquidant tous ses ennemis et affronter un boss. Quelques mini-séquences de plates-formes font également leur apparition ici et là en cours de partie, mais cela reste assez limité. Il suffit généralement de se servir du bat-grappin (que l’on ne peut utiliser que vers le haut, n’espérez pas jouer au Tarzan en collant noir dans cet épisode !) pour atteindre les plates-formes surélevées. A deux reprises cependant, Batman se transformera en un shoot them up à scrolling horizontal plutôt basique où, aux commandes de la Batmobile et du Bat-wing, il faudra abattre les escadrilles de voitures et d’hélicoptères ennemies.
Réalisation technique :
Malgré la petite taille du sprite principal, les boss peu impressionnants et le côté très sombre des décors, la réalisation de Batman est plus que satisfaisante, principalement parce que l’atmosphère gothico-industrielle de Gotham City a été parfaitement retranscrite dans cette version. Les petits gars de Sunsoft n’ont pas eu les yeux plus gros que le ventre, et se sont brillamment acquittés de la mise en uvre de cette réalisation somme toute modeste. Une fois n’est pas coutume sur la 16-bits de Sega, la bande sonore tient la route, et les thèmes typiquement arcade qui parsèment Batman se laissent écouter sans déplaisir. Enfin, il est certain que l’on n’éprouve aucune difficulté à manuvrer correctement l’homme chauve-souris. Il est tout aussi certain que, vu les possibilités de mouvement très limitées qu’offre le jeu, le contraire aurait été impardonnable.
En bref : 13/20 :
Avec sa réalisation assez simpliste et son principe plus que limité, on aurait pu penser que Batman allait écoper d’une note très sévère. Il n’en est rien. De manière inexplicable, l’atmosphère de ce jeu est très réussie, très fidèle à l’esprit du film de Tim Burton, et sauve les meubles en grande partie. Et puis, tout bien réfléchi, la grande simplicité de Batman est aussi un de ses meilleurs atouts. On ne se prend jamais la tête, et on retrouve le plaisir d’un gameplay simple et efficace. N’espérez pas des émotions fortes, des visuels époustouflants, une action haletante ou dieu sait quoi encore, mais si vous vous laissez tenter, vous passerez néanmoins quelques agréables moments à casser du loubard dans ce petit jeu « artisanal » plutôt attachant.