Batman Forever est un jeu vidéo Megadrive publié par Acclaimen 1995 .

  • 1995
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Batman Forever

1.5/5 — Bof… par

Batman Forever est l’adaptation en jeu vidéo du film de Joel Schumacher, sorti à la même époque.

Comme souvent, c’est Acclaim, grand spécialiste en la matière, qui se charge de la conversion.

Un mauvais film…

Rappelons le scénario. Vous êtes Batman, super héros moulé de cuir, qui aime à tabasser du méchant. Ça tombe bien, Double Face et l’homme mystère foutent le boxon.

Le film était déjà assez mauvais à l’époque ; ravalons nos préjugés et lançons cette cartouche.

Après une longue suite de licences, nous arrivons enfin au menu principal. Première impression : c’est simple, sombre et moche. Je sélectionne le mode 1 joueur (on verra le mode deux joueurs plus tard) et lance.

Première (mauvaise) surprise, nous pouvons incarner, au choix, Batman ou son insupportable acolyte Robin. Rassurez-vous, quel que soit celui que vous choisirez, le gameplay est rigoureusement identique.

S’en suit un petit briefing, l’on choisit ses armes à la manière de Neo allant secourir Morpheus, et en route pour l’aventure.

Seconde surprise : les graphismes du jeu. Ils sont digitalisés. A savoir qu’on a filmé les postures de différents acteurs pour calquer ça dans le jeu. Pour un exemple que tout le monde connaît, voyez Mortal Kombat.

On a l’impression tenace, tout au long du jeu, d’être effectivement devant un Mortal Kombat avec Batman (ou Robin). Certains aiment ça, d’autres pas. Disons que pour une Megadrive en fin de vie, même à l’époque, c’était à peine correct.

En effet, l’animation n’est pas vraiment fluide, les personnages sont raides et mal animés (défaut récurrents de ce type de graphismes), les décors corrects mais curieux ; en effet, le noir des décors n’est pas le même que celui de Batman.

Le jeu est un mélange de beat them all et de plates-formes. On avance en tapant tout ce qui bouge, on enchaîne de temps en temps quelques sauts et on se sert du bat-grappin pour accéder à quelques endroits pas faciles.

Les niveaux sont assez inégaux, souvent sombres, parfois un peu plus colorés, mais gardent toujours un aspect terne et fade.

Le personnage n’est pas vraiment jouable. Il réagit un peu en retard, et pas comme on le voudrait. Il n’y a pas de touche de saut : il suffit d’utiliser la croix directionnelle vers le haut pour sauter, c’est peu pratique. Certains combats en deviennent énervants, et quelques manœuvres qui devraient être simples (descendre dans un trou, grimper à l’étage au-dessus avec le grappin) deviennent VRAIMENT énervantes.

Globalement nos héros sont limités dans leurs actions. Ils peuvent frapper du poing, du pied, sauter, se baisser, utiliser le grappin et l’arme pré-sélectionnée. Point.

On notera aussi la présence de temps de chargement entre les cartes. Si si, je l’affirme, on est bien sur Megadrive. Pas très longs, juste quelques secondes, mais assez souvent. C’est surtout pénible lorsqu’un ennemi vous renvoie d’un coup de poing dans la map précédente (pam ! 5 secondes d’attente) et qu’il faut y retourner (re 5 secondes) pour lui exploser la tronche.

…peut-il donner un bon jeu ?

Je vais parler maintenant d’un des plus gros défauts de ce jeu, même s’il n’est pas, en soi, responsable de la médiocrité de celui-ci : la bande sonore.

Les musiques sont… incroyables. On voit vraiment, rien qu’avec quelques notes, les ravages de l’acide sur le cerveau du programmeur américain moyen. Elles sont atroces, totalement décalées par rapport à l’esprit du jeu, et atroces (oui, je l’ai déjà dit). Les bruitages sont parfois corrects (les coups) et parfois affreux (les énigmes de l’homme-mystère ; z’ont dû engager un Barry White enroué et endormi pour marmonner 3 syllabes).

De manière générale, on la coupe très vite, tant elle est ignoble. D’ailleurs, on peut la couper depuis le menu principal et non dans les options ; à croire que les développeurs étaient pleinement conscients de l’horreur de la chose. Enfin c’est cool, ça fait gagner du temps.

Si l’on est capable de passer outre les défauts de Batman Forever, on notera tout de même que certains mondes sont soignés, voire même prenants. On notera aussi que la durée de vie est importante, même si la maniabilité exécrable contribue beaucoup à la difficulté de ce titre.

À un c’est pas bien. À deux pas tellement mieux.

Le mode deux joueurs aurait-il été capable de sauver ce titre ? Non, il est trop mauvais. Mais de toute façon, il ne relève que peu le niveau.

Nous avons donc ici un mode deux joueurs en coopératif. Une bonne chose : cela facilite pas mal de passages, vu qu’on est deux à taper. Mais ça en rend d’autres super pénibles (les passages plates-formes). Bon, c’est toujours plus convivial à deux, bien sûr, et ça dégage même un certain fun, mais ne vous leurrez pas, cela reste bien passable.

Bref, Batman Forever est l’exemple parfait du peu de soin qu’apportent en général les éditeurs tiers à l’adaptation en jeu vidéo d’une production cinématographique à succès. Ce Batman est un jeu qui oscille entre le moyen et le mauvais. Les quelques bonnes idées de ce soft ne suffisent pas à le sauver du naufrage. La Megadrive, à cette époque de sa vie, méritait bien mieux.

Batman Forever