Le village gaulois est à nouveau menacé par les ambitions de César. En effet, outre la potion magique, la puissance du village résidait dans un bouclier sacré, celui-là même que Vercingétorix avait laissé tomber aux pieds de César et qui, par une succession de coïncidences, était devenu la propriété du chef Abraracourcix. Mais ce dernier a également laissé filer la précieuse relique. Il est vital pour la Gaule libre qu’Astérix et Obélix retrouvent le bouclier le plus rapidement possible. Et pour commencer, pourquoi ne pas rendre une petite visite de courtoisie aux campements romains avoisinnants, histoire de ne pas rompre avec les bonnes habitudes ?
On dirige les deux gaulois à travers la carte de l’Europe antique visualisée en 3D isométrique. On peut accéder aux différents niveaux comme on le souhaite, mais la plupart du temps, il sera nécessaire de franchir ces nombreuses étapes dans un certain ordre. Par exemple, pour accéder à l’un des camps romains au début de la partie, il faudra se déguiser en légionnaire et les différentes pièces d’équipement sont disséminées dans les trois autres camps. L’un de ces camps n’est également accessible qu’après avoir exploré la forêt voisine et tiré à la catapulte sur la porte d’entrée. Comme vous pouvez le constater, Power of the gods inclut un petit côté exploration bien agréable. De la même manière, les niveaux sont parfois plus complexes qu’une simple zone rectiligne qu’il faut franchir en baffant du Romain. De nombreux aller-et-retours seront parfois nécessaires pour dénicher les mécanismes nécessaires à l’ouverture de portes ou la mise en marche de machines.
A chaque niveau, on peut choisir d’envoyer soit Astérix, soit Obélix en mission. Tout comme dans le premier épisode publié sur Megadrive, il n’existe pas de différences marquantes entre les deux personnages, ni au niveau de la force de frappe ni au niveau de la souplesse. Les deux gaulois peuvent frapper plus ou moins fort les légionnaires romains (le coup fort étant également plus lent) mais ne peuvent attaquer en sautant. L’objectif dans la plupart des niveaux est de retrouver un objet particulier qui donnera accès à une nouvelle zone et ainsi de suite.
Au passage, on pourra manipuler de nombreux objets comme d’énormes boules de pierre pour écraser les ennemis, déplacer des tours d’assaut pour qu’elles servent de plates-formes, actionner des leviers pour ouvrir les portes scellées, et pénétrer dans diverses tentes et autres zones secrètes pour partir à la chasse aux sesterces (pour le score) et à la potion magique ou au sanglier rôti (pour la barre d’énergie).
Réalisation technique :
Graphiquement, Power of the Gods est un échec. Le style choisi est beaucoup moins agréable que dans le premier épisode, qui était déjà plutôt déstabilisant en soi. On ne retrouve pas l’esprit original de la bande dessinée, mais un curieux design très stylisé, un peu comme si Astérix avait été adapté en dessin animé par des japonais (bizarre alors que Core Design est un éditeur britannique). Les décors sont assez surréalistes et choquent dans l’univers d’Astérix. Ceci dit, pour ne pas dépeindre les graphismes de manière totalement négative, il faut au moins avouer qu’on retrouve pas mal de personnages de la série et que les couleurs sont réussies, quoiqu’un peu criardes. L’animation est fluide mais là aussi, les mouvements des personnages ne collent pas très bien avec l’univers d’Astérix. Pour la bande sonore, on a droit à des mélodies très connues et curieusement remixées mais rien qui soit particulièrement agréable à l’oreille. Enfin, la jouabilité, spécialement le mode d’attaque des deux gaulois, réussit à ne pas être aussi désespérant que dans le premier épisode (où la maîtrise d’Astérix tenait du supplice chinois) mais ce n’est tout de même pas la panacée.
En bref : 13,5/20
Malgré sa réalisation déplaisante et sa jouabilité beaucoup trop problématique, Asterix & the Power of the Gods évite le gibet grâce à son principe original et au léger aspect aventure inclus dans le jeu. Le jeu se hisse tout de même un cran au dessus des jeux de plates-formes conventionnels basés sur une simple succession de stages. Le scénario est suffisamment efficace et les lieux visités suffisamment nombreux pour maintenir l’intérêt en éveil. Power of the Gods n’est pas la huitième merveille du monde ni même, toutes proportions gardées, un épisode digne des excellents jeux Master System et Game Gear consacrés au petit gaulois, mais on finit néanmoins par y accrocher et par ne plus tenir compte de sa réalisation. Asterix & the Power of the Gods reste au final un jeu plutôt sympathique, même si on aurait pu espérer beaucoup mieux.