Panoramix et Idéfix ont été enlevés par les légionnaires et emprisonnés à Rome sur ordre de César. Voilà qui est déjà nettement plus logique qu’un hypothétique kidnapping d’Obélix comme dans la version Super NES. Car en l’absence du célèbre druide, le village gaulois d’Armorique (qui résiste encore et toujours à l’envahisseur etc etc ) se voit privé de sa potion magique et menacé par les légions romaines. Et en l’absence d’Idéfix hé bien probablement que les bûcherons du village pourront enfin travailler en paix ! Comme d’habitude, ce scénario est prétexte à une longue balade dans l’empire, de l’Armorique à Rome, en passant par les terres arvernes et la Germanie. Chaque niveau vous permettra d’incarner soit Astérix, soit Obélix. Hormis les décors popularisés par les nombreux albums du petit gaulois (forêts, villages, camp romain, etc ), on visitera des zones plus surréalistes, comme une salle d’orgie romaine ou un réseau de tuyaux germains en forme de saucisses !
On regrettera clairement qu’il n’y ait aucune différence pratique entre Astérix et Obélix. Astérix peut, tout comme Obélix, envoyer valdinguer les Romains et autres créatures malintentionnées d’un simple coup de poing. Et Obélix s’avère tout aussi incapable que son petit allié de détruire les murs. Une erreur de script qui ne respecte pas vraiment l’esprit de la bande dessinée et rend finalement sans grand intérêt la possibilité de choix, Obélix n’étant finalement qu’un clone d’Astérix ayant comme handicap une grande taille qui le rend plus vulnérable aux ennemis et donne l’obligation de ramper lentement dans les passages étroits. Il est également rigoureusement inutile d’espérer pouvoir toucher un légionnaire en lui tombant sur le râble : le système d’attaque est tellement mal pensé qu’on perdra obligatoirement une vie dans l’aventure.
Les deux compères devront dans chaque niveau dénicher la potion verte ou le sanglier dans un laps de temps limité afin de passer à l’étape suivante. Au gré de leur progression, ils découvriront également diverses potions à l’utilité variable. Certaines les rendront invincibles, d’autres leur permettront de lancer des projectiles explosifs en cloche, de créer de petites plates-formes temporaires ou de léviter pendant une dizaine de seconde.
Graphismes : Des graphismes très surprenants, avec des couleurs un peu pastelisées, qui rappellent un peu la bande dessinée tout en possédant un style propre. Ce parti pris graphique charmera ou rebutera suivant les sensibilités, mais pour une Megadrive, tout le monde sera forcé d’admettre que la barre est placée assez haut. Les plus fiers défenseurs du dogme pourront également regretter certaines zones très fantaisistes, aux décors assez éloignés de l’esprit de la BD.
Animation : Rien de particulier à signaler. Nette, sans heurts, sans effets spéciaux.
Jouabilité : Un véritable cauchemar ! Le système d’attaque est très mal pensé : il faut vraiment s’approcher horriblement près de l’adversaire pour parvenir à porter un coup. Ne songez même pas à bouger d’un poil tout en frappant, vous seriez assuré de perdre une barre de vie à chaque fois ou presque. Les personnages ne sont pas très souples, et les sauts de plate-forme en plate-forme se calculent au millimètre près. Pire, dans le cas de certains pièges, comme les feux grégeois qui tombent du plafond, il arrive qu’on perde une vie avant même que le liquide jaillisse de son orifice, tout simplement parce que le jeu aura calculé au préalable que votre saut était trop tardif pour vous permettre d’éviter le piège. C’est peut être logique, mais c’est extrêmement frustrant. Cette jouabilité boiteuse oblige à progresser de manière très précautionneuse ce qui s’accorde mal avec le temps limité (très très limité !) imparti pour chaque niveau. L’idéal serait de foncer à toute allure, mais vu la difficulté d’Astérix, ce serait purement suicidaire.
Son : : Des thèmes sympathiques, mais à la qualité plutôt faible. Les bruitages sont anecdotiques.
Intérêt : 8/20 Astérix & the Great Rescue aurait pu être un très grand jeu. Tout y concordait : une réalisation agréable, un univers connu et apprécié et un défi à la mesure des meilleurs joueurs Mais voilà, d’un jeu qui avait tout pour lui au départ, Sega a réussi à concevoir un calvaire vidéoludique qui ne ravira que les hardcore gamers compulsifs et les pervers en tout genre. Le système d’attaque est bancal au possible, les vies et power-up sont disséminés parcimonieusement et, dans certaines zones, le temps limite est tellement limite que le moindre faux pas vous empêchera tout simplement de boucler la zone dans les temps. Déjà d’une difficulté peu commode à la base, The Great Rescue devient carrément frustrant tant on s’arrache les cheveux à essayer de franchir ces zones truffées de pièges sans jamais s’arrêter, et sans jamais faillir. Même avec l’option de sauvegarde des émulateurs, on s’énerve très rapidement tant la difficulté a été mal dosée par endroits. Le but d’un jeu est tout de même de s’amuser un minimum, il me semble, pas de ressortir d’une heure de jeu tout tremblant et avec une furieuse envie de cigarette ou de café. Comme quoi, la réussite d’un jeu ne tient finalement pas à grand chose.