Dessin animé de Walt Disney assez anecdotique, la Petite Sirène ne pouvait bien logiquement donner lieu qu’à un jeu tout aussi transparent. Comme dans le dessin animé, la cruelle Ursula, la sorcière des mers, a enlevé tous les membres du peuple des sirènes, et les a transformés en minuscules larves grabataires, afin d’asseoir son pouvoir diabolique sur les océans. Seuls survivants de cet holocauste marin : le roi des sirènes et sa fille. On incarne donc, au choix, la petite Ariel ou son papa le roi Triton. A vrai dire, il n’y a pas vraiment de différences entre les deux, si ce n’est leurs modes d’attaque : des sortes d’étincelles plus ou moins puissantes pour Ariel (son chant, paraît-il ) et des tridents et des boules de feu pour Triton. La puissance et la rapidité sont, elles, identiques entre les deux protagonistes. De toute façon, univers rose et pacifique de Disney oblige, on ne tue pas réellement les adversaires, on se contente de les faire fuir après les avoir touchés à plusieurs reprises.
Revenons-en à notre mission : les larves ont été cachées dans des dédales abyssaux en différents lieux de l’océan : récifs, navires naufragés ou temples oubliés, ces endroits sont peuplés de tout ce que la mer compte de sales bestioles : crabes, oursins, coquillages, murènes, requins, squelettes de pirates et bien d’autres saletés des bas-fonds marins. Il s’agira évidemment dans chaque zone de retrouver tous les chers disparus pour pouvoir cloturer le niveau et affronter le boss local, que quelques dizaines de tirs au but réduiront bien vite au silence. Fait particulièrement énervant : rien (pas le moindre bruitage, pas le moindre clignotement) ne signale que l’ont touche réellement le boss. On tire donc ses projectiles un peu au hasard, en espérant qu’ils fassent mouche.
A noter que dans chaque niveau, votre copine la mouette tient un magasin qui permet d’acheter de l’énergie, des projectiles supplémentaires (le tir spécial est disponible en quantité limitée) ou des alliés, comme le petit poisson à rayures qui dispose de la faculté de pousser les rochers qui bloquent parfois l’accès à une partie du niveau.
Réalisation technique :
Si les graphismes demeurent plutôt réussis (merci Disney !) avec des fonds marins de bonne facture, il n’en va pas de même pour l’animation (saccadée et bouffée par les ralentissements dès que plus de deux murènes se baladent à l’écran), de la bande sonore (énervante au possible ; la tentative de reprendre les thèmes musicaux du film est une fois de plus ratée au possible) et de la maniabilité (à la limite de la crise de nerf perpétuelle ; heureusement, on ne meurt pas facilement et le jeu n’est pas difficile). Le gameplay est particulièrement pauvre : la recherche des larves n’est ni réellement difficile ni même intéressante, d’autant plus qu’elles sont toutes signalées sur la carte. Niveau fight, on passe son temps à éviter péniblement les adversaires plutôt que de les combattre, tant les commandes sont lourdes et peu pratiques.
En bref : 06/20 :
N’y allons pas par quatre chemins : vous avez détesté Ecco the Dolphin ? Vous haïrez Little Mermaid ! Par rapport aux aventures du dauphin, la Petite Sirène élimine le principe de la chasse perpétuelle à l’oxygène (qui pouvait parfois s’avérer stressante dans Ecco, mais qui avait le mérite d’être parfaitement logique), supprime le scénario relativement intéressant, l’intérêt de la progression, et sabote la jouabilité et l’atmosphère sereine qui se dégageait du jeu de Novotrade. Même les graphismes, unique élément positif de Little mermaid, demeurent sensiblement inférieurs à ceux d’Ecco. Si à l’inverse, Ecco the Dolphin vous avait durablement bouleversé, vous n’en trouverez pas moins Little mermaid complètement nul. Sans doute conçu à destination des plus jeunes, l’adaptation en jeu vidéo de ce dessin animé comporte tant de défauts et d’approximations qu’il faudrait vraiment n’avoir aucune expérience des jeux console pour lui trouver la moindre qualité. Un beau ratage sur tous les plans. A se demander comment Disney, d’ordinaire si sourcilleux sur l’usage qui était fait de ses personnages, a pu laisser passer cela…