La genèse de Wonderdog prend place sur la lointaine planète K9, un astre peuplé de canidés dont l’indépendance semble être remise en question par l’invasion d’un empire galactique. Le plus grand savant de K9 décide d’expédier son unique héritier à travers l’espace, vers la lointaine planète Terre, afin qu’il y soit en sécurité et, éventuellement, qu’il puisse un jour revenir sauver sa planète natale. Comme deux précautions valent mieux qu’une, l’innocent chiot se voit injecter une solution chimique par son géniteur, une substance expérimentale destinée à lui donner des pouvoirs extraordinaires. Une fois arrivé sur Terre dans son module spatial en forme de nonosse, le chiot de l’espace, inconscient de son passé, se lie rapidement d’amitié avec un jeune garçon. Malheureusement, le père du bambin, pas très enchanté à l’idée d’accueillir chez lui une boule de poil à la propreté douteuse, abandonne la petite bête au bord de la route.
Livré à lui même une seconde fois, le chiot a alors l’idée de retourner dans son vaisseau où, par automatisme, il enfile sa combinaison de Wonderdog. Cette combinaison réveille immédiatement les pouvoirs spéciaux en sommeil dans l’organisme de Wonderdog, et transforme l’inoffensif animal en super-héros. Sa combinaison lui fournit également une arme sous la forme de petites étoiles bondissantes qu’il peut tirer en nombre infini, et un casque ailé qui lui permet de planer sur une longue distance. Tout à la joie de ses nouvelles capacités extraordinaires, Wonderdog se met alors en route pour retrouver son nouvel ami, ainsi qu’un moyen de retourner dans sa galaxie.
Mais les indigènes terriens (chiens errants, chats de gouttière, souris, taupes, pigeons, et tout ce qu’un chien peut s’attendre à rencontrer lorsqu’il se balade dans la nature) ne l’entendent pas de cette oreille, et mettront tout en uvre pour empêcher le chien intergalactique de retrouver sa famille.
En pratique, on dirige Wonderdog à travers une succession de décors familiers, on ramasse des bonus variés qui rapportent des points, et on tire de petites étoiles pour éliminer les animaux xénophobes qui traînent dans les parages. Le mode de tir des étoiles est assez particulier, puisqu’elles rebondissent en ciblant plus ou moins les ennemis proches. Ainsi, si l’on veut tirer sur un adversaire situé en hauteur, Wonderdog devra lui-même tirer en sautant : suivant l’angle choisi, l’étoile ricochera au sol et repartira vers le haut liquider sa cible. Heureusement pour les maladroits, on dispose de ces étoiles en nombre infini, même si après un tir en rafale, il faut attendre quelques secondes que le compteur se recharge
Réalisation technique :
Graphiquement, Wonderdog enfonce dans les grandes largeurs l’écrasante majorité des jeux Megadrive. Les graphismes sont très fins et variés, avec des décors fantasmagoriques et plein de détails, des ennemis particulièrement drôles, des boss (de sales humains souvent : un chasseur, une mégère au foyer, un gros beauf ) gigantesques et hilarants. On est assez sidéré par la finesse visuelle dont fait preuve Wonderdog, d’autant plus que le Mega-CD ne conférait aucun avantage technique aux capacités visuelles de la megadrive. Dommage que les stages soient si linéaires car, en dehors de quelques raccourcis et passages secrets évidents à trouver, il n’y a souvent qu’un seul chemin tout droit pour arriver jusqu’à la sortie. Le jeu n’est pas particulièrement rapide, même quand Wonderdog court, mais les attitudes comiques des ennemis sont bien réalisées. La jouabilité, sans être au top niveau, ne pose globalement guère de problèmes. Quant à la bande sonore, malgré des bruitages insignifiants, elle propose néanmoins de chouettes petites mélodies bien instrumentées, guillerettes et primesautières tout plein, mais qui ne resteront pas forcément gravées dans les mémoires…
En bref : 16,5/20 :
Wonderdog avait été annoncé comme un jeu de plates-formes révolutionnaire, un jeu dont la réalisation technique permettrait de prendre la pleine mesure de la puissance du Mega-CD. Il est vrai qu’à l’époque où les premières images du jeu avaient été publiées dans la presse, on ne parlait pas encore de Sonic CD, face auquel Wonderdog (et 99% des autres jeux de plates-formes par la même occasion) ne peut franchement pas lutter. Reste que Wonderdog est un jeu de plates-formes mignon comme tout, assez typé Amiga (sur lequel il est également disponible), bourré de bonus, de petits ennemis idiots, de blocs, de structures mobiles, de trous bref, de tout ce qui fait un jeu de plates-formes réussi. On regrettera quand même qu’il soit si facile car, à moins de jouer comme un sauvage et de foncer à travers les niveaux sans faire attention à quoi que ce soit, ni les ennemis ni les pièges ne sont franchement difficiles à négocier. Même les boss sont ridiculement simples à éliminer, puisque la technique est identique à chaque fois. Mais ce n’est pas grave : Wonderdog a suffisamment d’atouts et de charisme pour qu’on prenne réellement du plaisir à y jouer. Pour une fois, au lieu d’un jeu de seconde zone, c’est un excellent petit jeu dont hérite le Mega-CD.