Bien avant que le film ne sorte dans les salles obscures, une série de jeux vidéo en hommage au Super-héros de Gotham City et à son ridicule petit suiveur avaient été développés pour les différentes consoles 16-bits. Ces jeux ne suivent bien évidemment pas le scénario du film de 1997, avec Mr Freeze et Poison Ivy en guest-villains, mais furent plutôt l’occasion de créer un jeu à licence Batman inspiré de la série animée, en lieu et place des portages des films de Tim Burton. Exit donc la ténébreuse ambiance gothique et bienvenue à l’inimitable style graphique « carré » du dessin animé de Bruce Timm, vénéré à sa juste valeur par nombre de Bat-fans à travers le monde.
Les jeux vidéo adaptés de la licence Batman prennent généralement la forme d’un mélange d’action et de jeu de plates-formes. Ce fut le cas des versions Megadrive et Super Nes des aventures de Batman & Robin (mention spéciale à la version Super Nes d’ailleurs, tout simplement renversante de qualité). Sur Mega-CD, au lieu de simplement transposer la version Megadrive avec quelques améliorations, Sega a malheureusement souhaité jouer le pari de l’originalité à tout prix et malgré un certain succès de ce point de vue là, Batman & Robin est un clou de plus au cercueil du Mega-CD. Robin n’occupe d’ailleurs qu’un rôle tout relatif dans le jeu qui lui est consacré puisqu’il a été enlevé par une alliance formée des pires Baddies de Gotham City. Au volant de sa Batmobile, Batman va devoir poursuivre ses éternels adversaires à travers les rues de la mégalopole et détruire leur véhicule de combat à grands renforts de roquettes en évitant à la fois les nombreux pièges qu’ils laisseront sur la route et en essayant de ne pas détruire les voitures des civils de Gotham qui traînent sur le chemin. Les obstacles de chaque course sont évidemment adaptés au personnage poursuivi. Par exemple, Poison Ivy fera pousser des arbres et lancera des espèces de champignons mutants sur la Batmobile. Si la Batmobile subit trop de dégâts (tirs ennemis ou accrochages), si vous amochez trop de véhicules civils ou si vous perdez votre cible de vue, une vie est perdue et il faut recommencer toute la course. Certains stages proposent en outre de prendre les commandes du BatWing, mais le gameplay reste très similaire à ce qu’on trouve dans les stages avec la Batmobile.
Réalisation graphique :
Relativement réussi en soi, avec une Batmobile bien représentée, des bords de route et des couleurs fidèles à l’esprit du dessin animé. C’est en tout cas bien plus net et bien moins granuleux que la partie course de Batman Returns sur la même console. Le problème, c’est que les décors ne varient finalement que fort peu au cours de la partie et qu’on finit par se lasser très rapidement de cette succession de courses urbaines sans grande originalité visuelle, ni au niveau des décors ni à celui des adversaires. Le scrolling est fluide et l’impression de vitesse est moyennement bien rendue. Cela reste en tout cas supérieur à la moyenne des jeux de course sur Megadrive. Dommage que les séquences en BatWing soient particulièrement moches.
Jouabilité/difficulté :
La Batmobile se contrôle très très moyennement. Il n’est pas vraiment possible de doser sa vitesse mais simplement d’accomplir de brusques accélérations pour se faufiler entre les véhicules civils. Le système de tir est également imprécis : on tire comme un possédé sur les ennemis mais on n’a que rarement l’impression de faire mouche. Difficile de jouer avec précision dans ces conditions. Enfin, Batman & Robin est d’une difficulté assez relevée, principalement en raison de ce système de commande mal pensé et de l’absence de checkpoints durant les missions.
Son :
Musiques correctes, bruitages insignifiants. Rien d’inoubliable.
En bref : 04/20
Si les premières minutes sont amusantes et si on salue l’effort de Sega de ne pas avoir cédé à la facilité en refourguant bêtement la version Megadrive, on doit très vite déchanter : Adventures of Batman & Robin est répétitif à mourir, peu maniable et dépourvu du moindre intérêt sur le long terme. Cette course de voiture sans intérêt (absence de virages et de dénivellés dignes de ce nom) se double d’un shoot them up motorisé d’un basique affolant (même l’antique Fire & Forget II était plus complexe). Le seul intérêt de ce soft, pour les fondus de la série animée, est de découvrir un épisode inédit en mettant toutes les vidéos intermédiaires bout à bout. Encore faut-il avoir la volonté de se taper toutes les missions successives… ! A oublier au plus vite, au profit des versions Megadrive et Super Nes.