Samurai Shodown est un jeu vidéo Mega CD publié par N/Cen 1993 .

  • 1993
  • Combat

Test du jeu vidéo Samurai Shodown

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Entre un FMV sans intérêt et un soft de série B dont la Megadrive n’aurait pas voulu, ce n’est pas tous les jours que le Mega-CD peut se targuer d’accueillir un véritable hit de légende dans sa ludothèque. Et pas n’importe quel hit, puisqu’il s’agit du premier épisode de ce qui est sans doute la série de combat la plus acclamée de la Neo Geo : celle des Samurai Shodown. On aurait presque souhaité que le travail d’adaptation soit confié à un quelconque studio de lampistes, histoire de confirmer ses pires a-priori concernant la « malédiction du Mega-CD ». Il n’en est rien : bien que l’éditeur concerné ne soit « que » JVC, Samurai Shodown CD se paye le luxe d’être la meilleure version disponible sur une 16-bits. Oui, oui, rien que ça.

Ce premier volet de la série se déroule en 1788. Le terrible Amakusa (inspiré de Shiro Amakusa, un rebelle chrétien du XVIIème siècle) s’est réveillé de son sommeil séculaire et sème la mort et la désolation à travers l’archipel nippon. Onze épéistes de renom vont s’affronter afin que le meilleur d’entre eux ait l’insigne honneur de terrasser Amakusa. Les motivations de certains de ces mercenaires sont certes un peu obscures mais l’essentiel n’est-il pas d’avoir une belle brochette de personnages jouables, mmmhh ? Toujours est-il que ces 11 guerriers sont Haômaru, rônin errant de son état ; Ukyo, samouraï poète et un peu tuberculeux sur les bords ; Jûbei le vieux barbon qui a tout vu, tout vécu, et la plupart des choses deux fois ; Hanzo le ninja de l’ombre, le genre de mec à toujours être les bras croisés dans un coin d’ombre, y compris dans le désert en plein midi ; Galford, qui dispose des mêmes talents que Hanzo mais qui est un Américain bon teint ; Nakoruru la petite indigène d’Hokkaïdo amie des créatures à poils et à plumes ; Kyôshiro l’acteur de théâtre kabuki ; Tam-Tam le guerrier aztèque ; Wan-Fu le gros chinois détraqué ; Gen-An le… heu… truc vert des îles tropicales armé d’une griffe à la Freddie Krueger (Joypad l’avait baptisé en son temps « Sosie de Bourvil malade » et franchement, je n’ai pas encore trouvé de meilleure définition) ; et Charlotte la mousquetaire du Roy un peu anachronique dans sa grosse armure de plates à l’aube de la Révolution française. Tous ces personnages disposent bien entendu d’une arme qui leur est propre mais qui, pour une bonne moitié d’entre eux, consiste en un puissant katana. Comme dans tous les portages Sega, Earthquake, le géant pétomane armé de son crochet, est absent de cette version. On n’ira pas jusqu’à dire qu’on pleurera sa disparition.

Pas de fioritures dans cette version CD : un mode solo, un mode VS et c’est tout. Inutile de perdre son temps dans de stériles menus d’options. Comparativement aux autres versions, Samurai Shodown a opté pour le principe du « zoom avant » de la Neo Geo, autrement dit des personnages de grande taille mais un espace de combat plus étroit. On appréciera aussi que dans l’ensemble, les principales caractéristiques de la série (sang, pièces d’or et nourriture qui tombent du ciel pour recharger l’énergie, et croisement des fers suivi d’un acharnement frénétique sur le bouton d’action pour désarmer l’adversaire) ne soient pas passées à la trappe.

Réalisation graphique :

La version Megadrive souffrait d’une manque de couleurs assez affligeant, tandis que la version Super NES avait été forcée de rogner sur la taille des sprites (au même niveau que le zoom arrière de la version Neo Geo), donnant aux duels l’allure de bagarres entre liliputiens. A ce titre, la version Mega-CD est une véritable claque visuelle. A peu de choses près, on atteint presque le niveau de la Neo Geo lorsque les deux combattants sont en mode rapproché. Oh, il y a certainement moyen d’ergoter un peu : les couleurs sont – quand même – très légèrement moins vives que sur Neo Geo (mais la différence reste franchement minime, ceci dit), les objets à détruire à l’avant-plan (cierges, brasiers, panneaux ou bambous) ont disparu, de même que les zooms durant le combat évidemment. Enfin, s’il est toujours possible de faire gicler le sang, le coup final qui tranche l’ennemi en deux a été écarté. Mais c’est vraiment pour faire la fine bouche, tant cette version CD enfonce les deux autres versions 16-bits sans coup férir. La rapidité est de mise durant les combats : là aussi, aucune différence à dénoter entre cette version et l’original.

Jouabilité / difficulté

Parfaite. La qualité de la version Neo Geo, ni plus ni moins.

Son

La qualité sonore de la version Neo Geo (oui, je sais, je me répète !) et vu le niveau de celle-ci, il n’y avait pas besoin d’autre chose. Attention cependant, l’émulation est un peu foireuse de ce point de vue-là. Quant aux bruitages, une fois de plus, il est dommage de retrouver les cris un peu crachotants de la version Megadrive. S’il était possible de retrouver le côté cristallin des musiques de stage de Nakoruru ou Charlotte, pourquoi n’a-t-on pas fait subir le même traitement aux voix digitalisées ?

En bref :17/20

Si vous ne deviez essayer qu’un jeu de combat sur Mega-CD, ce serait celui-là ! Oubliez les Black Hole Assault, Eternal Champions, Mortal Kombat et autres clampins à la petite semaine. Quand on adapte un jeu venu de la Rolls des consoles, on a déjà la garantie d’obtenir quelque chose qui surclassera facilement 90 % des softs du même genre. Quand en outre, on l’adapte avec un tel brio…. inutile de vous faire un dessin ! Un must !

Samurai Shodown