Revengers of Vengeance (Battle Fantasy) est un jeu vidéo Mega CD publié par Microneten 1994 .

  • 1994
  • Inclassable

Test du jeu vidéo Revengers of Vengeance (Battle Fantasy)

0/5 — Nul !! par

Développé par Micronet, édité par Extreme

Marrant ça. On parlait des jeux « bâtards » il y a peu. En voilà un pas piqué des vers. Vous connaissiez les plate-shmup, ces jeux moitié plates-formes moitié shoot ‘em up ; vous connaissiez les plate-RPG, même principe ; eh bien voici pour vous le chaînon manquant, le seul représentant de toute l’histoire du jeu vidéo d’un genre hélas sous-représenté, le beat ‘em shoot erpégesque.

LONGUE MORT AU ROI

Battle Fantasy, le titre nippon, devait sans doute paraître trop vague aux marketteux ricains, alors il s’est transformé en un superbe Revengers of Vengeance (grosso merdo « Les Revanchards de la Vengeance », oui m’sieurs-dames), sous titré « Vengeance is sweet… They aren’t ! » (La vengeance est douce… Eux non !) sur une jaquette qui vaut au moins l’affiche du film L’Attaque de la Moussaka Géante.

Second degré ou pas, le scénario ne vole en tout cas pas beaucoup plus haut puisque l’affreux roi démon Venum a pris le contrôle du royaume et une dizaine de guerriers bigarrés s’en vont lui latter les amygdales histoire de lui remettre les idées en place.

LE PREMIER JEU QUI FAIT AUSSI LE CAFE

Quand on démarre le jeu, on arrive sur un premier écran qui nous propose quatre choix, que nous allons détailler immédiatement.

  • Les options tout d’abord. Commençons par le dernier, mais le plus rapide. Vous pouvez choisir la difficulté, régler le volume sonore et en gros, basta.

  • Le premier mode de jeu s’appelle le tournoi. C’est un beat ‘em up dans lequel vous choisissez un perso parmi dix et devez affronter tous les autres - y compris votre double - plus un boss. La récompense : les crédits de fin, rien d’autre ! Il n’y a pas de fin dédiée à chaque perso, nous allons comprendre pourquoi plus tard.

Parmi les dix persos, nous découvrons de nos yeux ébaubis Organa la guerrière elfe, Talon la harpie, Daktar la sorcière, Sara la gamine experte en arts martiaux, Algos le nain, Barko le loup-garou, Fushida le ninja (il en faut un), Logan le chevalier, Magnus le catcheur masqué - plus un air de Balrog/Vega que de Zangief - et Psybart le rhinocéros qui prend un demi-écran à lui tout seul.

Un chouette roster, avec ses persos rapides mais faibles ou lent et puissants, auxquels s’ajoute Jado le boss final (pourquoi c’est pas Venum, j’en sais rien), un ectoplasme métamorphe.

Vous disposez d’un bouton pour les gros coups, un pour les moyens et un pour les faibles. Les coups spéciaux se réalisent, selon les persos, par des manipulations bien connues des fans de ce type de jeux, à savoir des quarts de tours avant plus coup ou avant arrière coup.

  • Le deuxième mode de jeu, représenté par deux kitchissimes Megadrive en train de se foutre sur la gueule, se nomme l’arène de la mort. Là vous choisissez un perso parmi les dix pré-cités, vous lui donnez un nom et vous réglez sa puissance, sa défense, sa vitesse, etc.

Ceci fait vous le lancez dans l’arène en compagnie de sept autres créations, et… vous regardez lequel gagne ! Ce n’est pas un beat ‘em up, ou alors j’ai pas compris comment m’en servir, mais à chaque fois les persos jouaient sans que je leur demande quoi que ce soit !

  • Le dernier choix possible est la quête pour vaincre le roi Venum. C’est ce mode-là qui est un beat ‘em shoot erpégesque. En pratique, vous choisissez un perso sur les dix et vous vous retrouvez dans une ville vue de haut, à la manière d’un traditionnel RPG. Vous pouvez vous y soigner, acheter de quoi améliorer votre force de frappe et votre défense, sauvegarder et même vous y entraîner pour améliorer vos caractéristiques (vitesse, agilité, intelligence, etc.).

Vous pouvez aussi en sortir. Dans ce cas vous choisissez sur l’atlas qui apparait alors une destination parmi dix, suite à quoi vous prenez part à un combat comme dans le premier mode. Sauf que là, si vous gagnez, vous remportez des points d’expérience et pourrez grimper en niveaux. Ce qui permettra de gagner en jauge de vie pour la partie la plus importante, décrite ci-dessous.

Une fois bien boosté, limite grosbill, vous retournez en ville et plus précisément à la guilde, qui vous permet d’obtenir des missions. C’est là qu’entre en scène le troisième larron, puisque la mission en question est un shoot ‘em up vertical conclu par un boss, et une fois que vous bouclez une mission une autre est débloquée. Ceci jusqu’à la fin du jeu où vous affrontez Venum. C’est dans ce mode-là que vous apprenez l’histoire de votre perso au moyen d’une intro dédiée, et que vous pouvez voir la fin propre à chacun. Ce qui signifie que vous devez vous peler l’intégralité de la quête avec chacun des persos si vous voulez réellement affirmer que vous avez fini le jeu.

LA VENGEANCE EST DOUCE… MOI NON.

Des jeux de baston qui se passent dans un cadre heroic-fantasy je veux bien, on a bien eu un Golden Axe the Duel. Des shoot ‘em up dans le même contexte pourquoi pas, Elemental Master est en plein dedans. Même des RPG avec une touche de baston pour les combats, ça ressemble vaguement aux Tales of. Mais pourquoi tout foutre dans un shaker et attendre de voir ce qu’il en sort ?

Ben je vais vous le dire moi, ce qu’il en sort. De la merde monsieur. Et avec des grumeaux parce qu’en plus vous avez mal mélangé.

Dans l’ordre on a un beat ‘em up injouable. Oui parce qu’alors s’il y’a un truc marrant, c’est la gestion des collisions. A deux centimètres d’écart vous vous mangez quand même la tarte aux phallanges adverse ! Par contre à bout portant vous pouvez passer à travers sans le toucher (re-!). Bilan j’étais à deux doigts de me faire latter quand j’ai eu l’illumination : chopper continuellement (en prenant une distance conséquente donc) vous fait gagner TOUS VOS COMBATS ! Au pire si vous êtes trop loin vous frappez dans le vide. Ca marche sur absolument tous les opposants, sauf le dernier qui est inchoppable (du moins on peut l’attraper mais ça lui fait rien). Vous comprendrez dès lors que cette partie du jeu n’a aucun intérêt.

Ensuite on a un football manager pour les jeux de baston. L’intérêt du mode arena me laisse particulièrement perplèxe. D’autant que le réglage des caractéristiques n’influe même pas sur l’aspect visuel du perso, ce qui de toute façon ne changerait pas grand-chose puisqu’en plus de tout ça Revengers of Vengeance est particulièrement laid. Des personnages dessinés à main levée par un enfant de trois ans trisomique et tétraplégique, des décors qui clignotent comme un bon vieux jeu NES, et dites-vous que la partie beat ‘em up est la mieux lotie : le RPG ressemble qualitativement aux premiers Final Fantasy/Dragon Quest/jeux d’époque et le shoot ‘em up est vu de tellement loin qu’on confond son perso avec les boulettes adverses.

Reste donc le megamix fou furieux, qui reprend donc le beat ‘em up miteux en le calant entre un RPG minimaliste qui ne sert que d’enrobage et un shoot ‘em up illisible, trop rapide, fade et bien trop court.

Que reste-t-il à sauver ? Pas même la partie sonore, entre les thèmes faits au clavier Bontempi et les textes parlés puisqu’on ne peut définitivement pas parler de jeu d’acteur. Seul truc à même de passer à la postérité, un titre occidental digne d’être calé dans un discours de Bush Jr. C’est un peu mince.

Revengers of Vengeance (Battle Fantasy)