S’il y a bien quelque chose dont le Mega-CD n’a jamais manqué, ce sont les jeux plus ou moins interactifs en FMV. Profitant de l’énorme capacité de stockage – pour l’époque – du CD-Rom, les jeux en FMV présentaient de véritables films (ou dessins animés) durant lesquels l’interaction du joueur était généralement limitée à appuyer sur un bouton de temps à autre. Dans celui-ci - qui est loin d’être le pire du genre d’ailleurs - vous contrôlerez un guerrier ninja qui s’introduit sournoisement dans une forteresse ennemie afin d’y accomplir sa mission, dont on suppose qu’elle se clôturera par une lame de katana plantée entre les omoplates d’un quelconque shogun.
Enfin, « contrôlerez »… c’est vite dit. Rien à voir avec Shinobi ou Ninja Gaiden en tout cas. Pour être honnête, vous assisterez en spectateur attentif aux pérégrinations de votre guerrier de l’ombre à travers la forteresse ennemie, le verrez avec inquiétude tomber dans les multiples traquenards de l’endroit et reprendrez la main quand le jeu vous en donnera l’ordre. Au total, ce sont presque 30 minutes de FMV que renferme le jeu, durant lesquelles le ninja affrontera des hordes de gardes (mais aussi un dragon et même une espèce de goldorak-samouraï) et évitera des pièges pleins de lames, de pointes, de scies circulaires et d’autres trucs qui font très mal. Une flèche directionnelle ou un bouton (les trois boutons du pad ont la même fonction, heureusement !) apparaît brièvement à l’écran lorsqu’il faut faire accomplir une action au ninja, qu’il s’agisse de sauter dans une direction, de se défendre à l’épée ou d’accomplir une action précise. Comme dans tous les jeux en FMV, vous disposez de moins d’une seconde pour appuyer sur le bon bouton au bon moment et sauver ainsi la mise à votre ninja. Dans le cas contraire, vous perdrez une vie et une séquence vous montrera la fin tragique de votre personnage. Le joueur dispose heureusement d’un nombre assez élevé de vies et de continues pour remporter la partie. De manière à éviter la monotonie et la laborieuse prise de notes qui permet à terme de connaître toutes les actions à accomplir à l’avance, chaque partie présente les différentes séquences de manière aléatoire et il n’y a donc pas d’ordre prédéfini pour parcourir les différents étages du château.
Réalisation graphique :
Les éternels problèmes de qualité vidéo du Mega-CD (image granuleuse, finition grossière, couleurs délavées) sont toujours bien présents mais le résultat reste pourtant très tolérable. La fenêtre de jeu n’occupe pas tout l’écran (elle se situe au milieu d’un parchemin oriental, l’effet est d’ailleurs assez sympathique) et on repère donc moins les défauts de la vidéo. De plus, étant donné qu’il s’agit d’un dessin animé, le côté brouillon de la FMV choque moins que dans le cas d’un véritable film. En ce qui concerne l’esprit général de ce dessin animé, il est bien réalisé et plutôt agréable. On notera un contraste permanent entre le sérieux global de l’histoire et de nombreuses séquences présentant le ninja adoptant des positions grotesques et des expressions débiles qui rappellent Nicky Larson (humour et style graphique compris).
Jouabilité/difficulté :
Compte tenu du principe de ce jeu interactif, on ne peut pas dire qu’il y ait grand chose à faire, à part se déplacer dans une des quatre directions indiquées ou appuyer sur un bouton pour effectuer n’importe quelle autre action. Néanmoins, par rapport à d’autres softs comme Dragon’s Lair, il semble que l’on dispose d’un quart de seconde supplémentaire pour réagir aux injonctions du jeu, ce qui rend la progression beaucoup moins frustrante.
Son :
Rien d’extraordinaire en soi, juste ce qu’il faut pour assurer l’ambiance de ce Dragon’s Lair-like. Discrètes mélodies nippones, bruitages cartoonesques, cris idiots du ninja… simple et efficace.
En bref :10/20
Revenge of the Ninja, comme tous ses congénères interactifs en FMV, est davantage une curiosité qu’un véritable jeu, tant son principe est lassant et répétitif au bout d’une heure de jeu. Néanmoins – et toujours comparé aux autres softs du genre – il se montre finalement plutôt amusant, très jouable et moins énervant qu’on aurait pu s’y attendre. A essayer.