Classique d’entre les classiques, les aventures du Prince de Perse devaient obligatoirement être adaptées sur Mega-CD, afin de doter sa ludothèque, très pauvre au départ, d’au moins un jeu mythique. Le principe de ce soft de légende n’a pas changé depuis sa première mouture. Vous ne disposez que d’une heure pour parcourir un donjon bourré de pointes qui jaillissent du sol, de dalles branlantes, de gouffres insondables et d’autres pièges vicieux pour sauver la princesse des griffes du grand vizir Jaffar. Le jeune héros devra également combattre des gardes armés et marcher sur certaines dalles pour ouvrir la porte de sortie de chaque stage. Prince of Persia propose une douzaine de stages à boucler dans les temps et la grande difficulté provient du fait que, si on a trop traîné en cours de route, on perdra immanquablement la partie tôt ou tard, lorsque le sablier se sera totalement écoulé.
Que dire de plus sur cette légende du jeu vidéo ? Développer plus en avant son principe reviendrait à réinventer la roue. Tout au plus me contenterais-je de dire que cette version Mega-CD aurait pu être davantage soignée…
Réalisation technique :
Les graphismes sont en effet d’un niveau très faiblard, inspirés de la version Mac (celle où le prince porte un turban) en à peine plus réussi graphiquement. Si la version Super NES de Prince of Persia est assez logiquement dix fois plus réussie visuellement que celle-ci, il en va de même pour la version Megadrive, ce qui est déjà nettement moins compréhensible. Le portage CD n’offre à vrai dire que des décors ternes et vides, des couleurs douteuses et une copie tout ce qu’il y a de plus paresseuse des vieilles versions micro de 1989, sans même profiter de la puissance supérieure de la console. La jouabilité reste fidèle à ce qu’elle était dans le jeu d’origine, à savoir très délicate à maîtriser de prime abord mais efficace une fois qu’on a pris le tour de main. Quelques légères imprécisions des commandes sont pourtant à déplorer mais cela ne nuit pas au bon déroulement de la partie. Les bruitages restent très ternes mais cette version offre un nombre respectable de mélodies arabisantes. Sympathique mais rien de très supérieur, qualitativement parlant, à la version Super NES. Finalement, seule l’animation est restée aussi réussie qu’elle l’était à l’origine.
En bref : 11/20
Prince of Persia reste un jeu hautement intéressant à la base, et c’est ce qui le sauve du désastre. Car en vérité, cette version Mega-CD est terriblement décevante. Les graphismes sont moches, la jouabilité est inférieure à ce qu’on a pu connaître sur d’autres supports et le jeu lui-même est un portage scolaire des premières versions du jeu, sans le moindre ajout intéressant sur le fond ou sur la forme. Que peut bien apporter de plus cette version Mega-CD ? Une introduction typée manga vraiment pas terrible, des musiques qui n’apportent pas grand chose à la sauce et un mode « fastest » qui réduit le temps disponible et ne plaira qu’aux dingues du pad. Il fallait que Prince of Persia soit adapté sur Mega-CD mais vu le niveau de l’adaptation, on s’en serait finalement bien passé…