Avec Popful Mail, le Mega-CD tient sa version de WonderBoy in Monster World ! L’héroïne de ce vieux hit de Falcom, adapté par Sega pour sa console CD se nomme Popful Mail, de son état jeune elfe aux cheveux roses habillée d’une combinaison moulante. Le parfait sex-symbol pour Hikikomori à peu de choses près. Toujours est-il que cette jeune sauvegeonne exerce sans grand succès la profession de chasseur de primes. Sa plus grande humiliation reste son incapacité à attraper NutCrackers, un savant fou ayant la sale habitude de jeter sa tête explosive sur ses assaillants et de profiter de la confusion pour disparaître. Désespérée par ses échecs successifs, Popful Mail se rend un beau jour dans la ville voisine dans l’espoir de gagner un peu d’argent en vendant sa collection de têtes de NutCrackers. C’est alors qu’elle apprend qu’une prime de deux millions de pièces d’or a été mise sur la tête de MuttonHead, un vieux mage roué qui a inexplicablement entamé une carrière criminelle dans ses vieux jours. Intéressée par la prime, Popful Mail reprend immédiatement confiance en elle et se lance à corps perdu à la poursuite du malfrat à travers forêts hantées, montagnes remplies de danger et cavernes souterraines. L’aventure, qui vous fera bien entendu découvrir une antique malédiction que le vieux mage est sur le point de réveiller – comme c’est original – sera bien entendu rythmée de temps à autre par une rencontre avec l’un ou l’autre boss.
Quand j’affirmais que Popful Mail était le Monster World du Mega-CD, il ne s’agissait pas d’une simple façon de parler. Les similarités entre les deux softs sont assez remarquables. On retrouve en effet dans les deux cas les petits héros enfantins, le principe de l’équipement évolutif, les monstres plus mignons qu’effrayants qui laissent des pièces d’or derrière eux une fois occis, les villages plein d’habitants plus ou moins bavards et les magasins vendant de l’équipement et divers items. On pourrait croire que Popful Mail se distingue seulement par la nature féminine du personnage principal (encore que le dernier épisode de la saga Monster World sur Megadrive se signalait lui aussi par un changement de sexe du héros). Cependant, Popful Mail marque son originalité par la possibilité de contrôler trois héros différents au fur et à mesure de la progression dans le scénario. Popful Mail est bien entendu le premier personnage que l’on pourra incarner au cours de l’aventure mais la jeune fille sera rapidement rejointe par Tatt, un jeune magicien, et Gaw, un étrange bestiole gloutonne avec des ailes de chauve-souris. On pourra passer de l’un à l’autre de ces personnages comme on le souhaite au cours de la partie via le menu d’inventaire (qui permet aussi de modifier l’équipement des personnages). Chacun d’entre eux possède bien entendu ses forces et ses faiblesses : Popful reste relativement équilibrée, Tatt est faible et rapide tandis que Gaw incarne la brute de service.
A l’instar des épisodes de Monster World, Popful Mail ne contient pas d’éléments RPG à proprement parler. Vos personnages disposent d’un compteur de vie équivalent à 100 unités, de même que les ennemis. Les blessures que vous recevrez entameront plus ou moins le compteur en fonction du type de protection que votre personnage porte, de même que le compteur des ennemis sera plus ou moins rapidement amené à zéro suivant l’arme utilisée. Malheureusement pour vous, ce truc marche bien évidemment dans les deux sens..!
Réalisation graphique :
Popful Mail est une véritable prouesse au niveau graphique. Certes, le style général est à la fois très nippon et très enfantin mais la palette de couleurs a été magnifiquement exploitée. On ne note aucune différence qualitative entre cette version et la version Super nes. Je trouve même personnellement que le portage CD dépasse d’une courte tête la version Nintendo et ce, à tous points de vue ! Vraiment, en dehors d’une répulsion viscérale envers tout ce qui rappelle les mangas (ennemis ridicules, elfes aux longues oreilles et grosses larmes au coin d’yeux globuleux compris), il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ce Popful Mail. L’animation est de très bonne facture, même s’il n’y a finalement pas grand chose qui sorte de l’ordinaire à ce niveau. Les héros, ennemis et autres boss de fin de niveau sont en tout cas d’une taille plus que respectable.
Jouabilité/difficulté
Rien à reprocher, la prise en main est immédiate, les petits personnages sont plus souples et vifs que leurs pendants de la série des Monster world, et la difficulté est honorable. Il est cependant un peu dommage de mourrir à chaque fois que l’énergie du personnage que l’on contrôle tombe à zéro et ce, même si les deux autres héros sont en parfaite santé.
**Son **
De charmantes petites mélodies dans l’esprit WonderBoy, mais en qualité CD évidemment. Les bruitages restent par contre très anecdotiques mais on saluera la qualité du doublage de l’intro et des dialogues avec les personnages récurrents du scénario.
En bref :17/20
Sans conteste l’un des meilleurs jeux disponibles sur Mega-CD, même si en fin de compte, il ne profite pas particulièrement du support CD (en dehors des vidéos et des voix). Popful Mail reprend le meilleur du gameplay de Monster World en l’améliorant sensiblement grâce au système des trois personnages. Aussi mignon que brillamment coloré, Popful Mail ne possède peut-être pas tout le charisme de la série dont il s’inspire mais il s’en approche vraiment de très près ! Relativement long et pas aussi évident que son aspect enfantin le laisse présager, Popful Mail mérite vraiment qu’on s’y plonge l’espace de quelques heures, voire de quelques jours!