Lethal Enforcers est un jeu vidéo Mega CD publié par Konamien 1993 .

  • 1993
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Lethal Enforcers

2/5 — Presque bien par

Vous avez toujours rêvé de faire partie du L.A.P.D. ? Vous vous imaginez déjà portant la chemise bleue et l’étoile dorée sur la boutonnière ? Ou le costard gris et la cravate de Dirty Harry ? Vous aimez faire régner la justice, protéger la veuve et l’orphelin et accessoirement, faire de gros trous dans les gens ? Ne vous lamentez plus : Lethal Enforcers a été conçu rien que pour vous ! Dans ce hit d’arcade, vous serez confronté à tout ce que les flics de Los Angeles doivent affronter quotidiennement dans les rues de leur paisible cité : attaques de banques, courses-poursuites en cadillac eldorado, prises d’otages, descentes dans les bas-fonds du quartier chinois, et bien d’autres excursions dominicales. Le principe est simple : l’écran défile lentement, des criminels arrivent par la gauche ou par la droite, surgissent en gros plan devant vous, jaillissent de derrière les bureaux, les bennes à ordure, les portières des voitures, les coins de murs… et vous devez simplement les abattre avant qu’ils ne vous abattent. Parfois, ils laisseront derrière eux des armes que vous récupérerez en tirant dessus. Ces armes vous permettront de faire des cartons plus amusants qu’avec votre flingue de base (limité à 6 coups, il faut le recharger sans cesse), mais vous les perdrez dès que vous vous ferez toucher. On croise aussi quelques flics qui vous filent un coup de main, ou des otages qui traversent l’écran de jeu en gémissant. Vous aurez aisément compris qu’il ne faut pas les tuer. En fait, rien n’a vraiment changé depuis Operation Wolf… !

Le jeu propose aussi quelques passages au stand de tir, afin de tester vos capacités. A la fin de chaque mission, vous devrez affronter un boss assez résistant (par exemple, celui du premier stage est un criminel dans une camionnette qui vous canarde au lance-roquettes). Une fois le malandrin victime d’une bavure, arrive alors la comptabilisation de vos prouesses. De manière un peu frustrante, si l’écart entre le nombre de tirs et le nombre de coups au but est trop important, ou si vous avez flingué trop d’innocents, vous êtes priés de recommencer la mission, comme le sale « rookie » que vous êtes. Sur console, le jeu pouvait se jouer indifféremment au pad ou avec un pistolet. Pour les versions Sega, il ne s’agissait cependant pas du vite oublié « Menacer » mais de pistolets style Police Python (roses et bleus ciel !) vendus en bundle avec le jeu.

Réalisation technique :

Par rapport aux nombreux jeux de tir présents en salle d’arcade, la nouveauté apportée par Lethal Enforcers était son visuel « révolutionnaire » : en bref, ses décors et ses sprites digitalisés, sensés apporter un plus en matière de réalisme. Il est vrai que pour l’époque, le résultat était plutôt probant. Si on n’atteignait certainement pas le niveau d’un film (malgré les digitalisations, on se rendait clairement compte que les adversaires n’étaient jamais que des images animées de deux ou trois mouvements différents), Lethal Enforcers restait bien plus jouable que les films interactifs à la Mad Dog McCree. Vouloir adapter sur Mega CD un jeu dont le succès reposait sur les graphismes, c’est ce qui s’appelle aimer la prise de risques. Effectivement, même si Konami a visiblement fait ce qu’il a pu, les décors et les cibles vivantes de Lethal Enforcers sont granuleuses, douteusement colorées et pas crédibles une seule seconde. Comme dans le jeu d’arcade originel, les mouvements des ennemis se décomposent en 2 ou 3 images maximum, et ils se contentent de clignoter stupidement avant de disparaître. On repassera pour l’impression de réalisme. La précision des tirs est également sujette à caution (au paddle ou au clavier du moins), mais heureusement, ce manque de précision est souvent à votre avantage. Enfin – et heureusement – la bande son tient la route, moins au niveau des bruitages (somme toute assez quelconques pour un support CD) que des musiques, qui vous donneront l’impression d’être égaré au beau milieu d’un épisode de « Miami Vice » !

En bref : 08/20

Bof… c’est un jeu de tir, donc forcément limité, et jouer à un jeu de tir sans pistolet, c’est un peu comme jouer au tennis sans raquette. On s’amuse deux minutes, mais on sent bien qu’il manque tout de même un élément essentiel à la bonne marche de la partie. En outre, Lethal Enforcers ne bénéficie pas de la « relative » réussite graphique qui était la sienne en arcade : le Mega-CD est un peu trop faiblard techniquement pour cela. Il n’en reste donc, en émulation, qu’un jeu au principe très basique, pas vraiment réussi visuellement et privé du plaisir viril que l’on peut éprouver à tenir un flingue – même rose bonbon – en main. Seule l’ambiance de certaines missions, fidèles en tous points au séries américaines, sauve Lethal Enforcers du désastre absolu. Soyons honnêtes, ça défoule pendant quelques minutes, mais il ne faut pas en attendre plus

Lethal Enforcers