L’adaptation Mega-CD de cette licence à succès est probablement la plus originale de toutes celles qui ont vu le jour sur console au moment de la sortie du premier film ou du moins, la plus atypique. L’action prend place chronologiquement quelques temps après l’histoire retracée dans le premier opus. Vous faites partie d’une équipe de secours envoyée sur Isla Nublar avec pour mission de récupérer des ufs de chacune des espèces de dinosaures présentes sur l’île, et de placer ces ufs dans l’incubateur du centre de recherche du parc. Malheureusement, en fonction de la loi de Hammond suivant laquelle tout événement survenant à Jurassic Park, et ayant une possibilité de bien ou de mal se dérouler, se déroulera forcément mal, l’hélicoptère de transport s’écrase sur la plage et vous voilà le seul survivant de l’équipe de secours, avec pour objectif de réussir tout seul comme un grand la mission demandée.
Atypique, Jurassic Park CD l’est indéniablement. Il ne s’agit ni d’un jeu d’action en vue de profil comme sur Megadrive, ni même d’un mélange de Commando-like et de FPS primitif comme sur Super NES. Rien de tout cela, Jurassic Park sur Mega-CD est en réalité un jeu d’aventure point & click comme on en trouve treize à la douzaine sur PC. Chaque écran de jeu présente une région de l’île que vous pouvez visualiser à 360° en faisant défiler l’écran horizontalement. Pour changer de région, il suffit de suivre les sentiers visibles à l’écran (le déplacement se fait, soit sous la forme d’une courte séquence en 3D précalculée, soit sous la forme d’un petit extrait vidéo). Dans toutes ces régions, vous devrez tenter de retrouver les ufs des dinosaures. Bien entendu, nous sommes dans un jeu d’aventure et les ufs ne sont pas là à attendre sagement que vous les ramassiez : plusieurs étapes seront nécessaires pour les retrouver tous. Dans les différents décors, vous mettrez également la main sur des objets, qui vous permettront de mettre la main sur d’autres objets et ainsi de suite (par exemple, des tenailles pour ouvrir un cadenas, une pierre pour provoquer un éboulement, etc ). Les énigmes ne sont pas très compliquées et on ne peut pas dire que l’on doive s’arracher autant les cheveux que dans un jeu Lucasarts pour les résoudre.
Jusqu’ici, tout cela n’a pas l’air bien difficile, et le joueur chevronné de jeu d’aventure devrait s’en tirer haut-la-main, me direz-vous. C’est sans compter deux éléments du gameplay, qui ne feront rien que de vous compliquer la vie. Premier élément : le temps. Vous disposez de 12 heures pour retrouver tous les ufs. Dans le jeu, le temps est évidemment beaucoup plus court, et avoir en permanence sous les yeux l’inexorables comptes à rebours vers le zéro est un peu stressant. Deuxième élément : les dinosaures, évidemment ! Ben oui, ça défend son nid, une maman dinosaure. Donc, à tout moment, une sale bête écailleuse peut apparaître sur l’écran jusqu’alors désespérément fixe et tenter de vous arracher les boyaux. Heureusement, dès le départ - dans la carcasse de l’hélicoptère merci qui ? - vous avez mis la main sur un pistolet à impulsions électriques. Face au raptor ou au dilophosaure affamé, le jeu se transforme alors en séquence de tir sur cible mobile (ce n’est pas automatique, il vous faudra pour cela aller chercher le pistolet dans l’inventaire et vite !), avec un viseur et un dinosaure qui bouge à l’écran.
De manière à ajouter une petite dimension éducative à ce soft d’aventure, toutes les régions disposent d’une borne d’information, dans laquelle un scientifique du parc vous fournira divers renseignements sur la physiologie l’alimentation, le mode de vie ou le comportement les dinosaures qui vivent dans le coin.
Jurassic Park ressemble en fait beaucoup mais en plus simpliste aux jeux édités par Wanadoo comme « Necronomicon », « Dracula », « La Légende Du Prophète Et De l’Assassin » ou « Mystère Au Louvre » qui sortirent sur PC dès le milieu des années 90.
Réalisation technique :
Hum on ne peut pas dire qu’une succession d’images presque fixes soit une véritable prouesse technologique, d’autant plus que ces images ne sont pas particulièrement belles. Elles ne sont pas laides non plus, mais pour s’en mettre plein la vue, on repassera. Les petites séquences de déplacement en précalculé ne sont pas mal fichues, mais elles sont trop anecdotiques pour contribuer à la réussite de Jurassic Park. La jouabilité est nickel : faut dire que c’est du point & click et il est sacrément difficile de foirer quelque chose d’aussi simple. Il y a par contre de quoi être déçu par la bande sonore : quelques musiques très faiblardes et des bruits d’ambiance trop discrets. Où est passé le support CD dans l’histoire ? Heureusement, les cris de raptors lors des rares séquences de combat sont suffisamment stressants pour rajouter une pointe d’adrénaline à ce jeu très contemplatif.
En bref : 11/20 :L’intérêt de Jurassic Park sur Mega-CD tient surtout à la rareté de ce genre de softs sur les consoles car fondamentalement, il ne s’agit pas d’une expérience des plus passionnantes. Si on ne s’ennuie pas à explorer les différentes zones du parc à la recherche de ces damnés ufs, on ne peut pas dire non plus que l’on connaisse l’extase vidéoludique perpétuelle. La progression reste assez simple, les énigmes ne sont pas vraiment compliquées, et il manque à Jurassic Park un réel scénario qui aurait pu tenir en haleine les joueurs jusqu’au terme de la partie. Jurassic est également un peu limité techniquement : ni au niveau graphique ni au niveau sonore, on ne découvrira quoi que ce soit de sincèrement époustouflant. A essayer quand même, ne serait-ce que pour le plaisir de la promenade dans les principaux décors du film, mais ne vous attendez pas à la 8e merveille du monde