Final Fight est sans doute le jeu Capcom le plus célèbre après Street Fighter II. Les deux jeux partagent d’ailleurs le même univers, et les interactions entre les deux sont fréquentes.
Le scénario (cette fois agrémenté de voix digitalisées) est devenu un poncif de l’histoire des jeux d’arcade : Mike Haggar, ancien catcheur et actuel maire de Metro City, tente de remettre de l’ordre dans les rues de sa ville et se heurte aux manuvres du Mad Gear Gang, qui enlève sa fille Jessica pour le faire chanter. Haggar laisse alors tomber le costume de politicien, ré-enfile sa tenue de catcheur, embarque son futur beau-fils Cody et le meilleur ami de celui-ci, Guy, et part s’occuper du cas du Mad Gear Gang au moyen de méthodes extra-légales.
En pratique, Final Fight est un Beat them up parfaitement classique aux yeux du joueur actuel, dans lequel deux combattants progressent dans des rues mal famées, lattent du voyou jusqu’à l’épuisement, récupèrent des armes et divers bonus en bousillant des barils ou des cabines téléphoniques et affrontent un grand méchant boss à la fin de chaque stage. Bien qu’à partir des années 90, ces principes de jeux soient apparus comme le minimum syndical pour tout Beat them all qui se respecte, Final Fight fut une petite révolution à l’époque. Tout d’abord, son excellente réalisation technique le plaçait bien au-dessus de tous ses concurrents potentiels. De plus, les ennemis possédaient un certain charisme, un nom et une barre d’énergie visible à l’écran. C’est toujours plus sympathique de savoir sur qui on cogne, non ? Fait amusant, le patronyme de ces adversaires étaient souvent inspirés de groupes de hard rock : Slash, Axl, Poison, Sodom, Abigail (du nom de l’album de Mercyful Fate ). Face à la concurrence de l’époque, Final Fight s’imposa sans combattre comme le meilleur Beat them up jamais programmé.
Pour des raisons obscures, la première version console de Final Fight, sur Super NES en 1991, s’était retrouvée amputée d’un stage, du troisième personnage (Guy) et du mode deux joueurs. Une version additionnelle, Final Figt Guy était parue un an plus tard, mais personne ne comprit jamais sa raison d’être. Cody y était simplement remplacé par Guy et le mode deux joueurs en était toujours absent. Pour des raisons toutes aussi obscures, ce fut Sega lui même qui se chargea du portage Mega-CD. Il s’acquita d’ailleurs de sa mission avec brio, réintroduisant les trois personnages, le mode deux joueurs, les stages manquants mais aussi un mode « Time attack » dans lequel il faut latter le plus d’adversaires possibles durant le temps imparti.
Réalisation technique :
Sega nous livre ici une excellente adaptation de Final Fight sur son support CD. Certes, l’animation manque un peu de vivacité, la jouabilité n’est pas toujours au top, les trois personnages sont pesants à manuvrer, mais le jeu d’arcade original était déjà comme cela, et Sega en a tenu compte en ne cherchant pas à l’améliorer plus que nécessaire. Seuls les graphismes marquent une différence avec les versions arcade ou Super NES. La nuance est assez faible mais on constate néanmoins que les couleurs sont un peu plus ternes qu’à l’origine. Il n’y a rien à faire : on est sur Megadrive et ça se sent. Néanmoins, les dégâts ont été limités autant que possible et on peut en conclure que Final Fight demeure très réussi graphiquement en regard des possibilités de la console. Les musiques, un peu fades à l’origine, ont été réinstrumentées pour profiter des capacités CD et le résultat est assez sympathique. Dommage que les bruitages et voix soient restés identiques à la version d’origine, à savoir assez moyens.
En bref : 15/20
La principale qualité de Final Fight reste sa réputation et son impact historique. Evidemment, on a vu beaucoup mieux depuis lors dans le domaine du Beat them all. Pour ne citer qu’un simple exemple, Final Fight II et III sur Super NES sont nettement plus réussis à tous points de vue, mais il leur manque une caractéristique essentielle pour séduire : l’aura mythique qui se dégage du premier épisode (et aussi le souvenir de toutes les pièces englouties dans le monnayeur de la borne d’arcade à l’époque de sa sortie !). En dépit d’une très légère faiblesse graphique, cette version Mega CD reprend tous les stages du jeu d’origine, ajoute le mode time attack et autorise enfin le jeu à deux. Inutile de vous dire qu’on tient ici la meilleure version de Final Fight sur console.