Au vu de l’introduction hollywoodienne de Black Hole Assault et de la promo massive lancée par Sega à l’époque (« Le premier jeu de combat du Mega-CD », rendez-vous compte !), on pouvait s’attendre à une véritable claque ludique et technique. Effectivement, tout le monde a pris une claque mais pas réellement de la façon dont Sega l’escomptait.
Dans un futur lointain, la race humaine, en pleine phase de colonisation du système solaire, lutte contre une armada d’extraterrestres vindicatifs. Ces derniers, aux commandes de mecha robots capables de voyager dans l’espace, détruisent les uns après les autres les vaisseaux terriens d’exploration et de colonisation. Un officier de haut rang, incapable de supporter l’attentisme de ses supérieurs, prend sur lui la décision d’éradiquer la menace qui pèse sur la flotte, et lance ses propres goldoraks, pilotés par ses meilleurs hommes, à l’assaut des lignes de défense extraterrestre du système solaire. Ce scénario de space-opera vous est conté, avec force instants dramatiques, dans l’intro et les multiples scènes intermédiaires qui parsèment le jeu. La qualité de cet anime est, ma foi, relativement honorable pour le Mega-CD, et est souligné par une musique ronflante et des bruitages tonitruants. Arrive le menu d’introduction, avec toutes les options requises pour un jeu de combat efficace : mode story, mode versus, exhibition, tournoi, etc. On se jette immédiatement sur le mode solo. Des paramètres compliqués, sans doute placés là pour faire sérieux , envahissent l’écran. Visiblement, l’objectif va être de prendre le contrôle d’un des deux types de robots humains et d’écrabouiller dans un duel à mort le robot ennemi sur chacune des planètes du système solaire. Les différentes planètes possèdent des paramètres différents, comme la gravité. Chouette tout ça, les combats risquent d’être un peu plus pimentés que d’habitude, se dit-on. Puis on commence à jouer, on élimine 5 ou 6 ennemis et on arrête de jouer, totalement dégoûté. Ah ça oui, pour une belle claque, c’était une belle claque, y a pas à dire !
Réalisation technique :
Quand je parlais de déception, il est utile de signaler que Black Hole Assault est une déception totale, absolue, intégrale. Il n’y a absolument rien à sauver de ce désastre technique et ludique, si ce n’est la bande sonore, qui propose quelques thèmes bien remontés mais des bruitages malheureusement un peu étouffés. Graphiquement, c’est assez mauvais, du niveau d’un jeu moyen sur Megadrive. Certains décors (Vénus par exemple, avec son paysage volcanique et ses éclairs qui zèbrent le ciel) éveillent parfois un soupçon d’intérêt, mais on retombe vite sur des terrains sombres, immobiles et pas très détaillés ni originaux. Les robots eux-mêmes n’ont aucune prestance (surtout les ennemis, tous plus moches les uns que les autres), se déplacent comme des robots (ce qui est logique quelque part ) et leurs sauts sont grotesques et dépourvus de la moindre crédibilité.
Peut-être la gravité joue-t-elle un rôle réel dans le déroulement des combats, mais on n’en éprouve absolument pas l’impression: la maîtrise des personnages reste lamentable en toute circonstances. Non seulement les déplacements et les sauts ne sont absolument pas contrôlables (avec un temps de réaction particulièrement mauvais), mais surtout le principe même du jeu contribue à ce que les combats soient aussi passionnants qu’une partie de scrabble un dimanche de novembre. Même si les combattants possèdent des projections et quelques attaques spéciales insignifiantes ceci dit - il n’est absolument pas question de se livrer à des combinaisons d’enchaînements et de parades : les robots sont d’une telle lourdeur que le jeu se résume à lancer un assaut en espérant qu’il fasse effet puis à se mettre à l’abri pour tenter d’éviter la riposte adverse, avant de recommencer le processus jusqu’à ce que la barre de vie d’un des deux combattants tombe à zéro.
En bref : 04/20
Un plantage total, médiocre techniquement, inspide et ennuyeux, dont la jouabilité est tellement bancale qu’on ne prend pas le moindre plaisir à combattre les ennemis successifs. Quant à jouer avec un ami, n’y songez même pas. A quoi cela servirait-il d’ennuyer deux personnes au lieu d’une seule..?