B.C. Racers est une course de moto – ou plutôt de side-car – qui se déroule dans l’univers coloré du célèbre Chuck Rock, héros de sympathiques jeux de plates-formes au début des années 90. L’univers de Chuck Rock rappelle un peu celui des Flintstones, avec un goût prononcé par les anachronismes en tout genre, comme des huttes de pierre raccordées au câble, des primitifs coiffés comme des rock-stars et, dans le cas qui nous occupe ici, des side-cars primitifs avec des roues en pierre et un chassis en bois tressé.
Tout le petit peuple de l’univers de Chuck Rock est donc convié au plus grand championnat de deux-roues de l’ère quaternaire. Comme le fair-play n’avait pas encore été inventé à cette époque, les organisateurs ont préféré laisser aux participants toute latitude pour gagner la course, qu’il s’agisse d’écraser les spectateurs ou de tabasser les concurrents adverses. B.C. Racers se rapproche donc d’un Road Rash cavernicole, où il ne faudra pas hésiter une seule seconde à expédier les concurrents hors de la compétition d’une vigoureuse paire de baffes. Le pilote, mais aussi son coéquipier assis dans le side-car, passeront donc leur temps à distribuer des pains sur la gauche et sur la droite afin de se tailler un chemin plus rapide vers la Pole Position.
Le jeu propose quatre niveaux de difficultés différents, composés chacun de 8 circuits qui prennent place dans 8 environnements différents (jungle, village préhistorique, désert, jungle nocturne, etc.). Le nombre de tours de circuits à effectuer est configurable mais fixé à quatre au minimum. On ne trouve pas de bonus particuliers sur les circuits, si ce n’est quelques rares marquages d’accélération au sol, et des gigots de dinosaures près de la ligne d’arrivée pour récupérer de l’énergie. B.C. Racers comprend aussi un mode deux joueurs d’un genre assez particulier : il n’existe pas de mode VS en écran splitté (le Mega-CD n’aurait vraisemblablement pas été capable d’assurer sur ce coup-là), et lorsqu’on joue avec un ami, le premier joueur pilote la moto tandis que le second s’occupe de flanquer des beignes aux autres concurrents.
Réalisation technique :
On retrouve l’univers fantaisiste de Chuck Rock sous un jour toujours aussi cartoonesque. Le trait général est plutôt rigolo avec des personnages caricaturaux à souhait, des couleurs très vives et des petits détails bien ridicules et anachroniques comme on s’attend à en rencontrer dans l’univers de Chuck Rock (les gigots de dinosaure au bord de la route, l’habituel mélange d’architecture préhistorique et de concepts bien modernes, …). Les personnages sont eux-aussi plutôt fun : on retrouve évidemment Chuck et Junior, mais aussi de gros reptiles, deux bimbos des cavernes, un punk et son tigre à dent de sabre domestique et même, l’équipe spéciale Rock de Brick Jagger et Jimi Handtrix ! Malheureusement, pour obtenir une fluidité optimale, Core a été obligé de rogner sur la finesse des graphismes. Décors et sprites sont donc horriblement pixellisés. Une fois lancé dans une course, on n’y fait pas trop attention mais il n’empêche que ça reste assez douloureux pour les yeux sur le long terme. La jouabilité est assez basique : c’est de l’arcade pure et dure, sans la moindre notion de réalisme, mais avec des bolides pesants pas toujours agréables à piloter. Quant à la bande sonore, elle est constituée de sympathiques mélodies tribalo-préhistoriques, entraînantes et tout et tout, et de bruitages amusant mais malheureusement assez étouffés.
En bref : 12/20
Un bon petit jeu de course, plutôt rigolo, mais qui manque de punch et de vitesse, et où les limitations techniques du Mega-CD se font cruellement sentir graphiquement. Préférez lui un bon vieux Road Rash, moins fluide mais tellement plus fun.