Xenon 2 : Megablast est un jeu vidéo Master System publié par Virginen 1991 .

  • 1991
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Xenon 2 : Megablast

0/5 — Nul !! par

Ah mes enfants, je suis bien content. En effet, ça faisait bien longtemps que je m’étais pas tapé une bonne grosse merde. Un étron vidéoludique ignoble et verdâtre. Ah oui, ça fait du bien !

Oui, ça fait du bien parce que je vais pouvoir à loisir déverser ma bile sur Virgin Games et sur les Bitmap Brothers, qui à l’époque nous gratifiaient en règle générale de jeux très corrects.

DÉMARRAGE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES

Vous avez peut-être remarqué, au fil de mes tests, que je m’intéresse un tant soit peu au scénario des jeux que je pratique, vieille habitude héritée de mes heures passées sur des RPG. Ce 3615 mylife n’a pour but que de vous dire une chose : ici, pas d’histoire. Même pas le bout d’un début de commencement d’invasion ou quoi que ce soit, vous êtes un vaisseau, vous êtes dans l’espace, vous butez du streum. À l’ancienne, quoi.

Et encore, même Space Invaders nous disait que les vaisseaux attaquaient la Terre. Alors que là, si ça se trouve on est en train d’attaquer de pauvres Plutoniens en vacances sur Jupiter. Oui, ils sont armés, et alors ? Les Américains aussi, c’est pas pour autant qu’on va leur péter la gueule.

EN MARCHE ARRIÈRE

Ne vous fiez pas à la capture d’écran. Xenon 2 n’est pas un shoot ‘em up, c’est une simulation de fer à repasser. Une simulation qui défile à la verticale à travers six niveaux, qui se terminent invariablement par un combat contre un boss.

Petite description des niveaux. Oh, rassurez-vous, ça sera moins long que la description du banquet dans le premier Lord of the Rings. Alors, le premier niveau se déroule dans l’espace, le second… dans l’espace, et les quatre autres aussi. Les ennemis sont des extraterrestres. Histoire que vous les confondiez pas avec des fraises des bois, ils ne ressemblent à rien. Les boss sont deux : une espèce de pieuvre à un seul tentacule, et un puceron format géant. Pour six niveaux. Donc ils reviennent trois fois chacun. Et ils meurent trois fois. Ils auront beaucoup souffert.

Votre enclume spatiale se déplace comme elle le peut dans les décors, de droite à gauche et de haut en bas. Et elle tire sur les ennemis en évitant lesdits décors, ainsi que lesdits ennemis et, pour faire bonne mesure, leurs tirs.

Certains de ces ennemis laissent derrière eux des cadeaux, preuvent qu’ils ne sont pas rancuniers. Les coeurs restaurent votre jauge de… euh.. de vie ? Ça vit, une enclume ? Enfin bref. D’autres ennemis vous laissent des armes. Tir arrière, tir sur le côté, modules qui balancent des roquettes ou même gros laser, on trouve de tout dans l’espace, plus qu’à la Samaritaine en tout cas, vu qu’elle est toujours fermée. Le Z, enfin, vous servira à signer votre nom à la pointe de l’épée, puisque c’est une smart bomb, qui comme toute smart bomb bien élevée nettoie l’écran de tous ses occupants. Sauf vous bien sûr.

Toutes ces options, sauf le Z, vous pourrez, en fin de niveau, les revendre au magasin tenu par un cousin germain de Jabba the Hutt. Vous pourrez aussi lui en acheter d’autres, et aussi monnayer ses conseils. Moi je vous en donne un : n’écoutez pas ses conseils. Vous n’y gagnerez qu’un trou dans votre portefeuille, et plusieurs autres dans la carcasse de votre baignoire galactique.

Dernier point, que j’ai découvert après dix-huit game overs : vous pouvez faire scroller l’écran à l’envers ! Ceci simplement en vous dirigeant vers le bas, et ce sera obligatoire pour traverser le labyrinthe que représente le niveau quatre. C’est le seul truc amusant du jeu, profitez-en bien.

DANS LE MUR

À la différence de moi, le shmupeux standard se contrefout d’un scénario comme de son pucelage. Le shmupeux standard regarde Starship Troopers et le considère comme un film hautement philosophique. Mais je suis sûr que même lui se demande ce qu’il fout dans cette galère.

D’abord, le jeu pourrait tourner sur Vectrex qu’on verrait pas forcément la différence au premier coup d’oeil. C’est incroyablement laid, les décors sont tous pareils, les ennemis pas beaucoup mieux et il y a en tout et pour tout dans le jeu trois couleurs utilisées : l’orange, le gris et le noir. Quand on sait que le gris et le noir ne sont pas des couleurs, ça fait vachement flipper.

Ensuite, votre véhicule est le premier poids mort héros de jeu vidéo. Dire que le jeu est lent, c’est insulter la lenteur elle-même. Côté musical, on assiste à la première grève en direct dans un JV. Il n’y a qu’un thème pour tout le jeu, chiant à mourir en plus.

Rassurez-vous, le responsable de la jouabilité a sans doute lui aussi été viré. Le vaisseau répond quand il le veut, les ennemis nécessitent une précision tellement chirurgicale pour être touchés que même Barnard a dû moins en chier pour greffer son coeur, et bonne nouvelle, en marche arrière ça va encore moins vite qu’en marche avant. Mention spéciale au laser, censé être l’arme la plus puissante du jeu, et qui est en réalité l’arme la plus lente de l’Histoire.

Du coup vous comprendrez bien que la difficulté est élevée, et que le jeu est long. Mais peu importe puisque de toutes façons vous n’aurez pas envie d’y jouer. Alors merci Virgin, merci les frangins Bitmap, merci d’avoir cloué le bec une bonne fois pour toutes à tous ces cons qui voudraient hisser le JV au rang d’art. Merci pour ce bon gros nanar, ça m’a donné envie de revoir l’Attaque de la Moussaka Géante.

Xenon 2 : Megablast