Deuxième épisode de la célèbre série de Sega, Wonder Boy in Monster Land marqua une coupure nette avec le premier jeu. Wonder Boy n’y était en effet plus un jeune sauvage vêtu de son seul pagne mais un véritable héros, avec sa petite armure, sa petite épée et son petit bouclier. Le jeu s’éloigne également des jeux de plates-formes purs et durs d’antan pour se teinter de légers éléments RPG. Wonder Boy in Monster Land lançait en effet pour la première fois le principe de l’or à récupérer sur les ennemis vaincus. Avec cet or, il était possible d’acheter de très nombreuses pièces d’équipement dans les magasins disséminés à travers les niveaux. On pouvait ainsi se procurer différents types de bottes (pour obtenir une meilleure vitesse et de meilleures capacités de saut), des boucliers (pour parer les projectiles), et des armures (pour perdre moins de vie lorsqu’on touche un adversaire). Il était également possible, contre monnaie sonnante et trébuchante, de récupérer un peu d’énergie dans les tavernes et les hôpitaux, et d’acheter quelques pouvoirs magiques dans des magasins un peu mieux dissimulés que les autres.
Le scénario est d’un classicisme absolu : Monster Land vit sous le joug du redoutable dragon Meka et le jeune Wonder Boy doit le vaincre pour ramener la paix sur le royaume. Contrairement à Wonder Boy III ou à Monster World sur Mega Drive, il ne sera jamais nécessaire de récupérer certains items bien précis ou d’aborder les zones dans un certain ordre pour progresser. Wonder Boy in Monster Land propose simplement une succession de niveaux, qui se clôturent le plus souvent par un affrontement contre un boss afin de récupérer un paquet d’or, la clé vers la sortie ou une épée plus puissante. Néanmoins, pour agrémenter la partie d’un léger parfum d’exploration, Wonder Boy in Monster Land dissémine quelques zones et magasins bien planqués qui vous permettront d’obtenir des armes ou des objets rares.
Réalisation technique :
Si les décors sont généralement vides de détails, l’univers gentiment médiéval de Wonder Boy reste toujours aussi attachant. Les petites créatures sont amusantes, le principe, novateur pour l’époque, fonctionne à merveille, et il se dégage encore aujourd’hui de ce soft une atmosphère à la fois désuète et attrayante. Les petites mélodies sont agréables quoique peu nombreuses, et les bruitages tiennent leur rang compte tenu de l’âge vénérable du jeu.
La jouabilité ne souffre pas de défauts majeurs, mais Wonder Boy in Monster Land s’avère sacrément difficile à boucler. On tombe très facilement dans un gouffre garni de pointes, les sauts se négocient au millimètre près, et le jeu ne fournit ni possibilités de continuer la partie, ni sauvegardes ou mots de passe.
En bref : 15/20
Wonder Boy in Monster Land est un tournant dans la chronologie des Wonder Boy, l’épisode à partir duquel cette série allait prendre sa forme définitive. Certes Wonder Boy III, avec son principe des transformations et son vaste univers de jeu, lui reste supérieur, mais ce second volet des péripéties du petit héros reste un jeu attachant, difficile et doté d’un charme qu’on ne retrouva plus que rarement par la suite.