Bleach, Naruto et autres mangas japonais ont beau être aujourd’hui préférés par le public, il est indéniable de noter que les dessins animés américains sont des immenses classiques dont le temps ne semble avoir aucune emprise sur eux, qui font rire grands et petits par leurs pitreries en cascade.
Indémodables, Tom et Jerry sont dans le peloton de tête des plus célèbres d’entres eux. Créés en 1940 par le talentueux duo William Hanna / Joseph Barbera dont on verra les noms figurer sur la presque totalité des dessins animés (rappelez-vous même qu’en France une émission enfantine portant ce nom et présentée par Luq Hamet verra le jour !) nous venant d’outre-atlantique (entre autres Satanas et Diabolo, Scooby-doo, Wally Gator, les Pierrafeu, …).
La production des épisodes s’étale de 1940 à 1983, avec une pause de quelques années pendant les années 60.
Après cette petite parenthèse culturelle qui vous fera briller lors des soirées mondaines, il est temps de jauger ce que nous propose la petite 8 bits de Sega.
Comme on ne peut que le deviner, il s’agit d’un jeu de plates-formes dans lequel le seul but est d’éviter les pièges de la maison pour tenter d’attraper cette agaçante souris à la fin du niveau.
Celle-ci est toujours présente à l’écran, et n’hésite pas à nous narguer lorsque l’on peine à la rejoindre.
Premier constat, les décors sont superbes et profitent réellement des capacités de la console. On regrette qu’ils manquent de couleurs plus vives, propres aux cartoons, mais l’essentiel est là, c’est vraiment beau en regard des capacités de la bête.
Si les environnements ne sont pas rigoureusement identiques à ceux des cartoons, en revanche ils semblent familiers et auraient très bien pu être issus du D.A.
Tout y est : la cuisine, le salon, le jardin…
Le jeu est découpé en 7 niveaux assez ardus.
Autre bonne surprise, les animations des personnages sont très soignées. C’est détaillé, propre. Les mimiques des protagonistes sont fidèles, et Tom peut mourir ou se faire mal de façons aussi nombreuses qu’il existe de pièges.
Mais une telle surcharge a un coût. Les 16 Ko de mémoire de la MS étant on ne peut plus limités, le soft subit des ralentissements gênants, notamment lors d’animations de personnages qui semblent hachées.
Dans la continuité des reproches à faire à ce jeu, le point le plus noir est sans doute la jouabilité.
Irritante au possible, Tom répond avec un retard préjudiciable aux sollicitations du joueur. Un simple saut peut être un véritable supplice, d’autant plus navrant que l’écran avance avec Jerry, et se faire rattraper par celui-ci est signe de mort certaine.
Grimper sur une plate-forme est parfois hasardeux…
Au bout du 3ème niveau, quand la difficulté se corse, c’est invivable.
Pour couronner le tout, cette latence amène parfois des bugs gênants : curieusement, dans l’eau, Tom ne peut pas plonger et reste à la surface. Lorsqu’il est bloqué par une corniche, on se fait rattraper par l’écran, et on meurt… rageant.
Les musiques n’ont rien d’exceptionnel, mais leur ton « cartoon » est appréciable. D’une manière générale, on prête peu attention à celles-ci. Mais leurs tournures rappellent les bruitages exagérés du dessin animé.
Bref, on aurait pu avoir là un hit pour la console de Sega, mais de trop lourds problèmes de jouabilité et de bugs viennent entacher le titre.
Pour finir d’achever le mythe, la course à la souris se révèle lassante, les niveaux étant tous semblables… la linéarité, voire l’ennui, surprend très vite le joueur.
Si ce soft vous tente, rabattez-vous plutôt sur la version Megadrive.