Il aura fallu un sacré bout de temps pour que le Beat them all phare de Sega soit adapté sur la Master System, à ce moment depuis un certain temps déjà aux soins palliatifs. Dommage qu’il ait fallu attendre si longtemps car ce portage inattendu s’impose sans difficultés comme le meilleur Beat them all disponible sur Master System… tout en souffrant malgré tout d’une grosse lacune assez inexcusable.
Une grande métropole américaine est tombée sous la coupe de Mr X, un redoutable parrain de la mafia qui tient toute la ville par le chantage et l’intimidation. Trois anciens flics, dégoûtés par la compromission du système, décident de sortir de la légalité et de mettre le truand définitivement hors d’état de nuire à leur façon. Vu que nos trois flicards maîtrisent respectivement la boxe, les arts martiaux et le judo à la perfection, la nuit sera rude dans les bas-fonds pour tous les malandrins qui appartiennent de près ou de loin à l’organisation de Mr X.
L’élément le plus étonnant à noter au sujet de Streets of Rage sur Master System est que tout les éléments de la version Megadrive ont pu être conservés malgré le passage sur une console de moindre puissance. Les trois personnages (du plus costaud au plus rapide, Adam, Axel et Blaze) sont toujours là, les cinq ou six adversaires différents sont tous en rendez-vous, de même que tous les coups (déjà peu nombreux dans la version 16-bits, c’est vrai), et la totalité des stages et des armes à ramasser (tuyau de fer, batte de baseball, couteau, tesson de bouteille et lacrymo). Même la célèbre attaque spéciale a été maintenue. Pour rappel, une fois par stage, les combattants pouvaient faire appel à une patrouilleuse de police, qui déboulait dans un crissement de pneus et tirait une roquette ou une rafale de mitrailleuse lourde en direction de la scène du combat. Les ennemis présents sur les lieux étaient alors quasiment tous exterminés.
Réalisation technique :
Première surprise : cette version Master System est totalement différente de la version Game Gear. Pas au niveau de la progression ou du Gameplay bien sûr mais, alors que Streets of Rage sur portable souffrait d’un certain fouillis graphique et de sprites un peu «écrasés», cette version Master System est parfaitement lisible et, ce qui ne gâche rien, très esthétique. Malgré des nuances de couleurs revues à la baisse par rapport à la version d’origine, une gestion des collisions moins précise et des bruitages 8-bits, Streets of Rage reste une fameuse démonstration technique de ce qu’une Master System bien exploitée a dans le ventre. En dehors d’une relative imprécision dans les coups, on ne distingue que peu de différences avec la version Megadrive. Les sprites ont la même taille, l’action est rythmée, aucune lourdeur particulière n’est à noter dans le déplacement des personnages et si on oublie les couleurs un peu lavasses et l’absence d’éléments animés, les décors sont aussi fournis que sur Megadrive. Même les superbes musiques de Yuzo Koshiro sont réadaptées avec brio sur le misérable petit processeur sonore de la Master System. Ça ressemble à de la musique de calculatrice évidemment mais on reconnaît les principaux thèmes sans difficultés.
En bref : 16/20
A tous points de vue, Streets of Rage est une brillante réussite pour la Master System finissante. Techniquement au top de ce que la console peut offrir, Streets of Rage est l’exacte copie de la version Megadrive, à la chiquenaude près. Pourquoi ne pas lui coller une note supérieure dans ce cas ? Tout simplement parce que c’est bête, mais alors là vraiment trop bête, d’avoir adapté ce très grand jeu avec un tel brio… et d’avoir complètement zappé le mode deux joueurs. Du coup, je note surtout la prestation technique et le talent des programmeurs parce qu’un Beat them all en solo, c’est triste comme une adaptation d’Home Alone réalisée par Tengen…