Streets of Rage II est un jeu vidéo Master System publié par Segaen 1993 .

  • 1993
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Streets of Rage II

2/5 — Presque bien par

Portage tardif du beat them all phare de la Megadrive, Streets of Rage II sur Master System tient malheureusement du zéro pointé. Alors que l’adaptation du premier épisode tirait parti au mieux des capacités de la petite 8-bits, sa suite a tout du soft torché à la va-vite parce qu’il faut encore essayer de tirer quelque profit d’une console avant qu’elle ne parte vers le grand cimetière des consoles du passé. Pour la petite histoire, le cruel Mr X est toujours vivant et a kidnappé Adam, l’un des trois flics qui avaient causé sa ruine dans le premier épisode. Il n’en faut pas plus pour qu’Axel et Blaze, secondés du petit Eddie «Skate» et de ses rollers, se lancent une fois de plus dans un grand nettoyage urbain. On regrettera au passage la disparition du gros Max, passé par pertes et profits dans ce portage 8-bits.

Si ce n’est des ambitions revues à la baisse (oubliez les stages mobiles comme les ascenseurs, ou les effets spéciaux comme dans le bateau-pirate ou le manoir hanté), Streets of Rage II reste en accord avec les principes de la série : avancer à travers des paysages urbains glauques, ramasser des armes en démolissant poubelles et cabines téléphoniques, et neutraliser à coups de poings et de pieds des dizaines de voyous, punks, maîtres d’arts martiaux et entraîneuses sado-maso, avant de coltiner le sempiternel boss de fin de niveau, une brute très résistante et dont on saluera l’originalité occasionnelle.

Réalisation technique :

Streets of Rage II est un échec manifeste comparativement au premier épisode. Considérez les graphismes par exemple : les sprites sont petits, les décors et l’agencement des stages ont été simplifiés et les couleurs sont baveuses. Streets of Rage II étant très beau sur Megadrive, il est logique qu’il perde beaucoup de sa superbe sur Master System. Mais ce second épisode est nettement plus moche que le premier, qui avait réussi le tour de force d’être extrêmement réussi pour une console 8-bits. Il est regrettable que le second opus n’ait pas fait au moins aussi bien. Le son et l’animation sont potables. On reconnaît les mélodies dans le premier cas et dans le second, on constate avec plaisir que l’essentiel des mouvements a été repris de la version Megadrive, même si leur rendu a été simplifié. Mais de nouveau, on est très déçu par la jouabilité. Que le jeu ne soit pas très maniable et que les personnages répondent mal aux commandes, c’est une chose ; on pourrait encore s’en accommoder. Mais la difficulté est très mal dosée : certains adversaires ne songent même pas à se défendre, d’autres vous rouent de coups sans même vous donner la possibilité de vous relever. On perd parfois plusieurs vies contre un unique adversaire, qui a visiblement décidé que votre partie s’arrêterait là. Une telle inégalité dans la difficulté témoigne plus que tout autre élément que le portage a été bâclé.

En bref : 07/20

Adaptation réalisée à la va-vite, Streets of Rage II sur Master System fait honte à cette excellente série de beat them all. Que le portage 8-bits ne parvienne pas à conserver tous les éléments du jeu d’origine est une chose. Que la réalisation ne soit pas au top, même pour la Master System, et qu’on prenne finalement plus de plaisir à jouer à l’antique Double Dragon en est une autre. Et c’est ce dernier élément qui me fait penser que Streets of Rage II aurait mieux fait de rester confiné à la Megadrive.

Streets of Rage II