Dans le contexte futuriste qui sert de trame de fond à Running Battle, la Dark Zone est un lieu ultra-protégé où le crime n’existe plus et où, en toute logique, les forces de l’ordre n’ont plus l’habitude de lutter contre la violence. Une aubaine pour le syndicat du crime connu sous le nom de « M » qui y installe ses pénates et commence à y faire régner la terreur et le vice. Toute action de baddies de jeu vidéo entraînant obligatoirement l’apparition d’un héros, le sergent Grey, un officier de police qui a oublié de se lopettiser – et qui a aussi perdu son coéquipier lors des premiers accrochages avec les criminels – est à présent le seul espoir de la pacifique cité.
Plus pragmatiquement, Running Battle est un beat them up tout basique comme la Master System savait en offrir depuis le milieu des années 80. Le personnage évolue à travers une succession de zones urbaines sur un unique et malheureux plan, et de méchants voyous arrivent par la gauche et par la droite. Grâce à sa connaissance unique des arts martiaux, qui lui permet de maîtriser des techniques aussi complexes que le pain dans la gueule et le coup de pied en sautant, Gray doit les tuer pour pouvoir progresser. Histoire que le joueur ne s’endorme pas sur son pad, Gray peut également utiliser une arme à feu s’il déniche le bonus ad hoc, et devra aussi sauter par dessus quelques gouffres au cours de sa progression dans les stages.
Réalisation technique
C’est la honte pour la réalisation de ce Running Battle. Alors que la Master System avait déjà prouvé, avec des jeux comme Mickey Mouse et Sonic, qu’elle en avait vraiment dans le ventre pour une petite 8-bits, la réalisation de Running Battle est à peine digne de celle d’un jeu NES de 1988. Les décors sont tristement vides, sans imagination et colorés de manière atroce, et les personnages sont disproportionnés. Les adversaires ont en outre le mauvais goût de ne proposer aucune variété, et le moindre affrontement génère des clignotements et des problèmes de scrolling abominables. Inutile de prêter attention à la bande sonore : c’est rarement terrible sur cette console et si les mauvais softs possédaient des qualités sonores particulières, ça se saurait ! Enfin, la jouabilité, malgré les deux coups et demi disponibles ne s’en tire pas mieux que le reste, avec un personnage lourdingue, des collisions sans la moindre précision et un festival de sprites qui se chevauchent de la plus repoussante des façons.
En bref : 4/20
Même quand ils sont bien réalisés (comme Vigilante par exemple)et proposent un nombre de coups et d’adversaires honorable, les beat them up sur plan de déplacement unique sont rapidement ennuyeux. Ce Running Battle, tardivement sorti alors que la Master System avait déjà cessé d’être vendue au Japon et aux USA, est d’une nullité technique et ludique sans nom, et donne vraiment l’impression que Sega avait raclé les fonds de tiroir pour dénicher un projet qui dormait dans les cartons depuis les débuts de la console.