La version Master System de cette légende du jeu d’action s’est fait désirer si longtemps qu’elle sortit alors que la Master System n’était même plus commercialisée aux USA et au Japon. Ryu Hayabusa, dernier descendant des fameux Dragon Ninjas de l’ancien Japon, décide de rentrer dans son village natal après une carrière bien remplie. A sa grande horreur, il découvre le village en ruines et tous ses habitants passés sans exception au fil de l’épée. Plus grave encore, le parchemin du Bûshido, relique jalousement conservée par les villageois, a été dérobé. Ce parchemin, qui ouvre l’accès à une connaissance inimaginable, est un danger pour l’humanité s’il tombe entre de mauvaises mains. La retraite sera pour plus tard : Ryu se met immédiatement à traquer les responsables du massacre, bien décidé à récupérer l’artéfact et à venger dans le sang la mort de ses proches.
Ce portage, réalisé par Sega, se démarque des versions Nintendo, et plus précisément de la version Nes par un nouveau scénario et une vitesse de jeu considérablement accrue. Plus ou moins similaire à Shinobi sur la forme, Ninja Gaiden brille par un rythme beaucoup plus soutenu. Ryu devra traverser de nombreuses régions du Japon, qu’elles soient traditionnelles ou modernes, et affronter ninjas, samouraïs, yakuzas et animaux agressifs. Le ninja combat au sabre et, suivant le bonus déniché dans un des parchemins-bonus, peut également décocher un des cinq types de projectiles disponibles : shuriken standard, super-shuriken, quadruple shuriken partant dans les quatre directions cardinales, boules de feu à ciblage automatique et, le plus destructeur de tous, aura de flammes autour de Ryu. Ryu peut également s’agripper par le bas à toutes les plates-formes présentes à l’écran et se hisser par-dessus à la seule force de ses bras. Il possède également la faculté de prendre appui sur un mur et de bondir dans la direction opposée. Un sportif accompli, ce Ryu, quand on se souvient des pénibles bonds de grenouille de Joe Musashi ! Chaque stage offre une succession de plusieurs tableaux terminés par un boss de fin de niveau qui, une fois terrassé, vous expliquera bien entendu que le bûshido n’est pas en sa possession et qu’il vaudrait mieux pousser une pointe jusqu’au stage suivant.
Réalisation technique :
D’un esprit plus «dessin animé» que la série des Shinobi, Ninja Gaiden offre une réalisation d’un bon niveau. Les sprites sont assez petits mais les décors, sans être foncièrement originaux, sont plutôt réussis, la bande sonore reste tolérable et la prise en main est très intuitive. La principale qualité de Ninja Gaiden reste néanmoins sa rapidité. Le ninja comme ses adversaires sont très souples et se déplacent à toute vitesse, ce qui augmente considérablement le plaisir de jeu. D’ailleurs, rarement un jeu Master System aura bénéficié d’un tel rythme dans l’action. De quoi ravaler Shinobi au rang de convention de paraplégiques.
En bref : 18/20
Probablement la meilleure version qui soit de ce jeu légendaire, Ninja Gaiden sur Master System est un jeu de ninja tout simplement impérial. Bon mais pas exceptionnel au niveau de sa réalisation, le soft écrase la concurrence par son rythme trépidant et l’immense player fun qu’il génère. En outre, la difficulté est particulièrement bien dosée, avec des passages très délicats mais une progression constante pour autant qu’on ne joue pas comme un sagouin. A l’égal de Shinobi mais peut-être plus agréable encore, Ninja Gaiden est LE must en matière de simulation d’assassin de l’ombre sur la 8-bits de Sega.