Miracle Warriors est l’un des rares purs RPG à avoir vu le jour sur Master System ; l’autre se nommant Phantasy Star, inutile de vous dire que Miracle Warriors se prend un peu la comparaison dans les gencives. Vous, le grand guerrier mandé par le Roi, devrez empêcher que le seigneur des ténèbres Terarin ne brise le sceau sacré qui le garde captif depuis des millénaires. Comme cette noble quête semble un peu trop difficile à accomplir seul, vous devrez parcourir le pays, afin de rencontrer et de recruter trois guerriers légendaires dont seuls les talents alliés au vôtre seront à même de terrasser le seigneur des ténèbres.
La partie supérieure gauche de l’écran, avec le guerrier et la petite fée, ne sert rigoureusement à rien si ce n’est à empêcher que Miracle Warriors ait un look de fiche d’impôts. Les décors ne changent pratiquement jamais, tout au plus les montagnes ont-elles parfois tendance à se rapprocher pour faire passer l’idée qu’on se déplace. En fait, ce que vous contrôlerez, c’est le curseur présent sur la carte sommaire en haut à droite avec lequel vous vous baladerez à travers le royaume. Les combats surviennent aléatoirement, mais il vous est donné la possibilité de fuir la bataille si vous ne vous sentez pas d’attaque. Il est également possible d’engager une conversation avec vos ennemis ce qui, si ces derniers se déplacent à quatre pattes et ont une apparence bestiale et primitive, est généralement une très mauvaise idée. On ne rencontre heureusement pas que des sales bêtes sur les routes mais aussi d’honnêtes citoyens et des marchands. Si vous pouvez bien entendu les exterminer sous prétexte qu’« on n’est jamais trop prudent », il est plus logique de discuter avec eux ou de se livrer à quelques transactions financières standards. En ce qui concerne la gestion des affrontements, elle est basique au possible : on choisit le personnage qui porte le coup, et c’est tout.
Outre la cambrousse sauvage, l’univers de Miracle Warriors comporte également 9 cités dans lesquelles vous pourrez vous arrêter pour souffler un peu. Dans ces villes, vous pourrez acheter de l’équipement (dague, épée, bouclier, armure,… le tout en un seul exemplaire : pour la variété, on repassera), revendre les crocs des créatures tuées pour vous faire de l’argent, aller vous faire soigner chez l’herboriste, tailler le bout de gras avec les rares habitants du coin et échanger des informations plus consistantes contre espèces sonnantes et trébuchantes (par exemple, des infos sur la localisation de vos futurs alliés).
Réalisation technique :
Miracle Warriors est moche, lent et désuet dans son mode de fonctionnement. Tout se ressemble perpétuellement tout au long du jeu et les décors sont réduits à leur plus simple expression. Toutes les villes ont la même apparence, tous les personnages rencontrés également… et les combats ne présentent que des ennemis moches dans un décor stéréotypé. De toute façon, on a toujours les yeux braqués sur cette carte infâme sur laquelle on peine à déplacer rapidement le curseur du personnage. Les menus de combat sont heureusement assez intuitifs mais on regrettera dans le même temps que Miracle Warriors ne propose pratiquement aucun événement scripté et aucun rebondissement dans le scénario. L’entièreté de l’aventure se déroule comme une interminable exploration d’un univers morne, entrecoupée d’affrontements basiques. Reste la bande sonore, d’inspiration médiévale et heureusement supportable.
En bref : 09/20
Quoique possédant toutes les caractéristiques de base de tout RPG qui se respecte, Miracle Warriors a vraiment très mal vieilli aujourd’hui. Très austère techniquement, manquant de possibilités, privé d’un réel souffle épique, il est difficile de se passionner pour cette succession de combats simplistes et ces visites dans des villes fantômes exclusivement habitées par un marchand, un forgeron et un vieux ! Inutile de vous préciser qu’en comparaison de Phantasy Star, son contemporain, il n’y a vraiment pas photo !