Un jeu conçu en collaboration avec Michael Jackson ? Qu’est-ce qui a pu passer par la tête des directeurs de chez Sega à l’époque ? Pour remettre les choses dans leur contexte, il n’est pas inutile de signaler que le Roswell était alors au sommet de sa gloire, qu’il vendait des convois entiers d’albums, et qu’il ressemblait encore plus ou moins à un être humain. Ce classique Sega, devenu depuis lors un jeu culte, est inspiré du film musical « Moonwalker », sorti vers la fin des années 80, et reprend à son compte le scénario crétin de ce chef d’oeuvre méconnu du 7ème art. Un sale type nommé Mr. Big a kidnappé plein d’enfants et Michael Jackson – qui aime les chtits nenfants, c’est bien connu – va aller les sauver.
Tout au long des cinq stages du jeu (Club privé, parking, cimetière, cavernes et base secrète, eux mêmes divisés en trois sous-levels), Michael devra délivrer un nombre déterminé d’enfants otages qui sont planqués derrière certains éléments du décor (portes, fenêtres, coffres de voiture, pierres tombales, etc.) et, bien entendu, éviter d’être tué par les sbires de Mr. Big qui traînent dans les parages. A l’instar de Shinobi, certains enfants délivrés permettront à Michael de gagner un pouvoir spécial pour liquider les adversaires autrement qu’avec un bête coup de savate : le chapeau-boomerang, qui traverse la moitié de l’écran en liquidant tout ce qu’il trouve sur son chemin. Lorsque les adversaires deviennent un peu trop nombreux à l’écran, Jacko peut également entamer une de ses célèbres chorégraphies – adaptée à la musique qui passe en fond sonore – et tous les éliminer en une fois. Contrairement à la version Megadrive où il était clair que les adversaires mouraient d’épuisement à tenter d’imiter les savantes contorsions de Michael, la danse macabre se déroule ici sur un fond noir, contraintes techniques obligent. Cette attaque spéciale entame cependant dangereusement le compteur d’énergie de Michael.
Réalisation technique :
Beaucoup moins riches que sur Megadrive, les graphismes de Moonwalker sont assez répétitifs, d’autant plus que le nombre de sous-levels est plus élevé. On se lasse donc bien vite des 5 environnements. Les adversaires sont mieux fichus mais malheureusement peu nombreux. L’animation est de bonne facture et voir Jackson danser reste plutôt amusant. La jouabilité est correcte même si la lassitude guette assez rapidement. Quant à la bande sonore, elle reste assez pauvre mais on reconnaît les principaux hits proposés par le jeu (Smooth Criminal, Beat it,…)… et on pestera toujours contre l’absence de Thriller dans le level du cimetière !
En bref : 09/20
Cette version de Moonwalker reste notablement moins intéressante que son pendant Megadrive. Les limitations techniques en sont en partie responsables mais l’extrême répétitivité de l’action et un level-design qui manque de variété n’arrangent rien à l’affaire. Qui plus est, le principe même de Moonwalker (fouiller chaque niveau de fond en comble, parfois au détriment de l’action pure) tourne rapidement en rond. En résumé, un jeu évidemment assez spécial mais qui ne convainc pas vraiment sur la longueur.