Jeu malheureusement un peu méconnu, Master of Darkness est sans doute la copie la plus probante de Castlevania à avoir vu le jour sur les consoles Sega. L’action prend place à Londres, à la fin du XIXème siècle. Le docteur Ferdinand Social (ce nom…), parapsychologue de renom, enquête sur les crimes atroces qui secouent les bas quartiers de la métropole britannique depuis quelques semaines. Versé dans les sciences occultes, Social découvre rapidement que celui que tout le monde surnomme déjà Jack l’Eventreur n’est qu’un pantin au service d’une entité bien plus malfaisante : un vampire, tout droit venu de sa Transylvanie natale pour un voyage gastronomique en Occident. N’écoutant que son courage (et lorgnant un peu aussi sur la prime offerte par Scotland Yard), le praticien troque le stéthoscope contre le scalpel et débute une grande traque à travers Inner London pour réexpédier le vampire dans les ténèbres dont il est issu.
Excepté la tenue de clerc de notaire de Ferdinand Social, Master of Darkness semble être une copie conforme de la série des Castlevania. Si on débute l’aventure avec une simple dague, il sera possible de récupérer un marteau, un rapière ou une hache en détruisant les masques de carnaval qui lévitent à travers les stages. Le héros pourra également mettre la main sur des armes à distance : bombes, révolver et boomerang. Ces armes secondaires peuvent être utilisées en actionnant le bouton action et la flèche du haut (tiens, tiens…). On remarquera aussi les très nombreux escaliers que l’on doit gravir précautionneusement sans pouvoir se défendre si on est attaqué en cours d’escalade (ça me rappelle quelque chose…). Toutes les bestioles connotées gothic-horror (chauve-souris, spectre de dame en longue robe, mort-vivant, objets animés, …) seront de la partie, décidés à empêcher Ferdinand d’atteindre leur maître.
Réalisation technique :
Master of Darkness offre une réalisation de grande qualité : les docks brumeux de l’East End, le cimetière lugubre ou le luxe du musée de cire sont parfaitement retranscrits et dotent le soft d’une excellente ambiance, peut-être plus « moderne » que celle des Castlevania mais tout aussi attachante. La bande sonore, un peu moins inspirée que les mélodies concoctées par Konami pour son chasseur de vampires, reste quand même appréciable. Quant à la jouabilité, elle est rigoureusement identique à celle de son modèle : de bonne facture avec toujours un petit regret pour le héros un peu pesant et pour le manque de précision des coups lorsqu’on doit détruire un petit truc rapide comme une chauve-souris. C’est bien simple : avec un peu d’imagination, on est persuadé d’avoir Simon Belmont entre les mains !
En bref :16/20
Oubliez tout de suite le Bram Stocker’s Dracula de Sony Imagesoft, Master of Darkness est la référence Master System en matière de traque vampirique, sans avoir à profiter de la renommée d’une licence. Techniquement, c’est du tout bon. Stylistiquement, il y a vraiment de l’idée (l’atmosphère brumeuse de la fin du XIXème siècle est particulièrement inspirée) et le gameplay égale totalement celui de la série des Castlevania. Un très bon jeu d’action, auquel il ne manquait qu’une aura légendaire pour entrer dans l’histoire.