Les jeux sous licence Disney se déclinent souvent, succès oblige, en plusieurs épisodes. Mickey et son obsession pour les illusions (Castle of Illusion, World of Illusion, Land of Illusion, etc.) en est un exemple typique. Pour justifier sa nouvelle plongée dans l’imaginaire, la célèbre petite souris s’endort un soir au coin du feu, un livre de contes de fées entre les mains. A sa grande surprise, elle émerge au réveil dans une village lugubre dont les habitants vivent dans la crainte du terrible fantôme qui réside dans le château des nuages. Réticent à accomplir autre chose que chercher un moyen de rentrer chez lui, Mickey se sent pris d’une crise d’altruisme soudaine lorsqu’une habitante lui révèle que le fantôme retient également prisonnière la princesse du coin.
Castle of Illusion était un jeu de facture exceptionnelle, et Sega s’est bien gardé d’en modifier les principes fondateurs. On retrouvera donc le Mickey Old-school avec son petit caleçon rouge et son air naïf, qui crapahutera à travers les multiples stages d’un univers enchanté. Ces stages sont néanmoins plus classiques que les univers farfelus de Castle of Illusion puisqu’il s’agira de très classiques forêts, zones aquatiques, cavernes et autres manoirs hantés (mais une fois de plus, Sega n’a pas fait l’impasse sur un univers plein de jouets. Une véritable obsession !). Mickey utilise toujours son postérieur destructeur pour éliminer les petites bêtes hostiles qui peuplent cet univers magique (enfin… ce « Pays » magique : un hypothétique Mickey IV se serait certainement appelé « Universe of Illusion » !). Il peut toujours ramasser des blocs et d’autres items pour s’en servir comme projectiles, ainsi que des pots de miel et des lanternes indestructibles qui ne sont pas détruits en cas de collision avec un adversaire. Les coffres renferment toujours des pièces d’or pour le score et des parts de gâteau pour l’énergie et un certain nombre d’étoiles sont disséminées à travers les niveaux, afin d’augmenter l’énergie maximum dont dispose Mickey.
La principale nouveauté apportée par Land of Illusion tient à son univers dynamique. L’entièreté de l’univers du jeu est immédiatement visualisable sur la carte générale. Les différents stages sont accessibles en suivant les routes disponibles (et donc, en franchissant les stages successifs sur le chemin qui mène au dernier boss) mais certains d’entre eux ne seront réellement explorables qu’une fois un certain item en la possession de la souris. Ainsi, on peut rapidement accéder à la grotte des nains mais le chemin est bien trop exigu pour Mickey, qui devra d’abord explorer le château hanté à la recherche d’une potion de rapetissement. De même, vaincre le boss des ruines dotera Mickey d’une corde pour escalader la falaise à l’est. Encore mieux : la progression ou les items magiques découverts permettent d’explorer plus en profondeur les niveaux déjà visités, en autorisant l’accès à des lieux autrement inaccessibles, ce qui permet souvent de mettre la main sur une étoile magique. Par exemple, délivrer Horace dans la forge en tuant le dragon fera monter le niveau du lac, et permettra donc à Mickey d’atteindre une rive auparavant trop surélevée pour lui.
Réalisation technique :
Pas de différences flagrantes par rapport à Castle of Illusion, si ce n’est des décors un peu plus fournis mais, en contrepartie, un univers un peu moins original et inventif. Dans tous les cas, la réalisation reste d’excellente facture, la jouabilité est impeccable mais Land of Illusion souffre des mêmes petites faiblesses que son grand frère : un jeu qui manque parfois un peu de rythme et des mélodies très vite oubliables. Rien de dramatique en soi.
En bref : 17/20
Un adorable petit jeu de plates-formes, mignon comme tout, bourré de stages et d’ennemis amusants. Land of Illusion reprend le meilleur de Castle of Illusion sans vraiment chercher à l’améliorer (en dépit de quelques séquences assez originales). Ce n’est absolument pas une tare – le modèle était d’excellente qualité – mais on aurait aimé un peu plus de nouveautés à se mettre sous la dent, d’autant plus que le nouvel univers est un peu moins féérique que le château de la sorcière. Ne boudons pas notre plaisir : Land of Illusion reste un des tous meilleurs jeux de la Master System mais malgré son grand nombre de stages, un joueur aguerri ne tardera pas à en voir le bout.