Appelé Maka Retsuden au Japon, Kung Fu Kid vous confie la destinée d’un jeune champion d’arts martiaux qui tient à la fois de Songoku et de Jackie Chan. Ceinture noire dernier Dan de tout un tas de disciplines trop longues à énumérer ici, Kung Fu Kid maîtrise à la perfection les coups de pied tournoyants, les sauts dans la stratosphère de l’écran et les prises de karaté aériennes comme dans un mauvais film de Hong Kong. Pour ne rien gâcher, il est même champion du Sichuan du lancer de boulette de riz à fragmentation. Et Kung Fu Kid aura bien besoin de ce panel de capacités surhumaines car Madanda, un cruel maître des ténèbres vient juste de se réveiller d’un sommeil millénaire. Il faut savoir que les maîtres des ténèbres ne sont pas montés comme nous autres, les gens normaux : alors que tout juste réveillés, nos plus saines envies sont de griller une clope, boire un café ou aller pisser, les maîtres des ténèbres, eux, ne font rien que de penser à conquérir le monde. C’est carrément une obsession chez eux. Donc, Madanda décide de s’emparer du monde (ou au moins de la Chine pour commencer) et comme le Yin appelle le Yang, Kung Fu Kid se pointe à ce moment-là avec ses propres envies contradictoires. L’envie d’emmerder Madanda est si forte en lui que le gamin n’en dort plus. Kung Fu Kid va donc essayer d’empêcher Madanda de s’emparer du monde. La situation paraît inextricable et risque fort d’amener les deux parties à renoncer à leurs ambitions pour le bien de l’intérêt commun. C’est alors que vous décidez de prendre les choses en main et de jouer à Kung Fu Kid parce que marre c’est marre et que s’il y a un monde à sauver, autant que ce soit vous qui plongiez les mains dans le cambouis.
Dans chacun des stages, Kung Fu Kid disposera de 99 secondes pour franchir la zone au pas de course, latter ou éviter une foule d’ennemis jaillis du folklore chinois (de toute façon, ils déboulent en nombre infini ; il est donc inutile de se la jouer « seul contre tous ») et régler son compte au boss local. Vu que le jeu est composé de six stages, l’avenir du monde se règlera donc en 10 minutes montre en main. Encore moins que pour chauffer une boîte d’Aiki Noodles. Si c’est pas malheureux…
Réalisation technique :
Du très bon boulot de la part de Sega, une fois de plus. Kung Fu Kid traversera des stages purement orientaux, les couleurs sont belles, les ennemis sont amusants et les petites mélodies sont dans le style attendu pour ce soft purement japonais. On saluera surtout la très grande souplesse du personnage, sa réactivité instantanée aux commandes et la difficulté élevée sans être élevée (à savoir que le jeu est court et « faisable » mais que le couplage ennemis infinis/temps limité le rend tout de même sacrément ardu à dominer).
En bref : 13/20
Un petit jeu sympathique, bien réalisé et doté d’un univers attachant mais dont la construction un peu particulière finit par devenir un défaut assez préoccupant. Avec sa solide difficulté, ses ennemis qui déboulent en vagues continuelles et l’obligation de ne pas perdre de temps pour traverser le stage, on n’a finalement guère le temps de profiter du paysage. La difficulté tient à l’opposition ennemie et au système de temps limité, pas à l’inventivité des pièges ni au nombre de stages, ce qui fait que Kung fu Kid devient un peu frustrant et très vite lassant. Mais pour 1987, je dois reconnaître que Sega a quand même réalisé un très chouette petit jeu.