Ces premières - et uniques - aventures d’Indy sur Master System ne rendent pas vraiment honneur à la stature légendaire du célèbre archéologue. Les consoles ne se prêtant pas vraiment à un portage de jeu d’aventure micro, Lucasarts s’est contenté de concocter une simple adaptation de son autre jeu inspiré du film de 1989 sur les trois consoles Sega d’alors. La version Master System fut la première à paraître, plusieurs années avant les versions Megadrive et Game Gear, et on a vraiment l’impression qu’il s’agissait d’un brouillon pour l’éditeur américain, visiblement pas très à l’aise à cette époque avec les gameplays console.
A travers six environnements tirés du film, Indy devra progresser vers la sortie de chaque niveau après avoir récupéré l’objet sacré qui se trouve quelque part dans le stage (croix de Coronado, journal du Graal, etc.). Il devra également ramasser des torches pour éviter de se trouver plongé dans l’obscurité, des sabliers pour recharger le compte-à-rebours fatidique, tuer ses adversaires avec ses poings ou son fouet (s’il en déniche un préalablement), sauter de plate-forme en plate-forme ou de corde en corde et éviter de nombreux pièges. Le célèbre fouet ne sert malheureusement que d’arme offensive et les séquences où on pourra jouer à Tarzan en s’accrochant à un affleurement rocheux se comptent sur les doigts d’un main.
Réalisation technique :
Il faut au moins laisser à cette version Master System une qualité graphique honorable. Malgré des arrières-plans un peu vides, les sprites sont de grande taille, bien animés et les éléments des décors sont relativement travaillés. Néanmoins, tout cela sent quand même le portage console torché à la va-vite. J’en veux pour preuve quelques petits éléments un peu décevants comme le fait qu’Indy ait toujours la même apparence. Dans les versions micro, les deux premiers niveaux (qui se déroulaient dans la jeunesse de l’aventurier) nous offraient un Indy en tenue de scout, comme dans le film. Autre déception, les seuls adversaires du jeu sont des cow-boys et des Indiens. Ce qui est crédible pour les grottes au début de l’aventure l’est beaucoup moins pour le château allemand ou le zeppelin. De petits détails, certes, mais The Last Crusade n’étant pas non plus le jeu de plates-formes le plus excitant qui soit, on aurait aimé se montrer satisfait au moins de ce côté-là. En tout cas, la maîtrise du personnage est aussi médiocre que dans les autres versions : Indy manque de réactivité et ses sauts sont lourds et imprécis. Les quelques éléments réalistes inclus dans le gameplay, comme le fait de perdre des vies quand on heurte le plafond ou de tomber sans pouvoir contrôler sa chute, sont plus énervants qu’autre chose. Le jeu est pourtant relativement facile, avec son faible nombre de stages et le peu d’adversaires rencontrés à travers les niveaux. En fait, la seule réelle difficulté provient de cette jouabilité faiblarde. Quant à la bande sonore, elle est purement et simplement inexistante et on n’entendra même pas le célèbre thème musical du film au cours de la partie.
En bref : 4/20
Pas maniable, vide de tout challenge et, pour parler franchement, sans véritable intérêt, cette réalisation Lucasarts fait partie des jeux d’action les plus ennuyeux de la Master System. Comme si ce n’était pas suffisant, il semble avoir été adapté à la va-vite (absence de musiques, détails manquants, non-sens en ce qui concerne les adversaires) et donne l’impression de considérer le joueur comme un con. Même la licence Indiana Jones ne parvient pas à sauver les meubles, c’est dire ! Dommage car au niveau graphique, Indiana Jones & The Last Crusade reste tout de même bien fichu…