Nous voici en présence de l’adaptation d’un des jeux les plus emblématiques de la Megadrive sur la Master System. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, c’est Sega qui s’occupe lui-même d’une conversion à la base difficile, étant données les capacités limitées de la machine.
Crom, aide moi ou sois maudit !
L’action se passe dans un passé lointain, rappelant la Cimmérie chère à Conan alors que la population miséreuse subit le joug du redoutable Death Adder. Heureusement, un vaillant barbare bien bourrin du nom de Ax Battler a décidé de se charger du problème et ce, de la seule manière qu’il connaît : une généreuse distribution de grands coups d’épée à deux mains et de coups de tatane dans le derrière.
Eh oui, première constatation, le mode 2 joueurs a disparu. Cette fois-ci vous serez seul face aux amazones armées de hâches, squelettes et autres gros bills. Plus de nain avec sa hache plus grande que lui ni de guerrière aux formes voluptueuses, vous jouerez obligatoirement avec Mr Muscle. C’est certes bien dommage mais bon, on est sur Master System, que voulez-vous!
Tout comme sur la version Megadrive, le jeu consiste principalement à latter joyeusement les fort nombreux ennemis au cours d’une demi-douzaine de stages. Si vous connaissez la version 16 bits ou la version arcade, vous ne serez pas dépaysé : les niveaux restent très fidèles à l’original et les différences sont sommes toutes fort minimes. On retrouvera donc le village envahi par les sbires de Death Adder (la couleuvre mortelle, si ça c’est pas du pseudo de T3K_W1Z ! ;o) ), le pont fortifié ou encore le palais du gros méchant. Bien entendu, la tradition du boss de fin de niveau est respectée : en général bien balaises et sapés comme des gladiateurs, ils n’hésiteront pas à faire appel à leurs laquais, les lâches.
Bam bam, boum boum !
Vous pourrez compter sur votre fidèle épée à deux mains en acier héritée de votre père pour libérer vos ennemis du lourd fardeau qu’est la vie de gros pas bô. En appuyant deux fois dans une direction, vous pouvez également courir et donner un bon gros coup d’épaule à un ennemi, manière communément admise en pays hun de faire poliment comprendre à quelqu’un qu’il vous bouche le passage et que ce serait gentil de sa part de le dégager. Enfin, il est possible de frapper avec sa lame durant un saut, Ax sautant aussi haut que Sergueï Bubka, sauf qu’il n’a pas besoin de perche, lui. C’est pas non plus pour rien que c’est le héros. On perd par contre la possibilité d’effectuer le moulinet avec son épée qui permettait de frapper un adversaire osant vous agresser par derrière (le bougre ignore que vous le voyez !). C’est très dommage, tant cela était utile dans les autres versions.
Il arrivera par ailleurs que vous puissiez monter un dragon une fois celui-ci débarrassé de son précédent maître (c’est-à-dire une fois que vous aurez envoyé au tapis la personne qui le montait). On en trouve plusieurs types : certains consument les ennemis de leur haleine enflammée, d’autres donnent des coups avec leur queue aussi impressionnante que le Hotrod de Julio. ;o) Si vous êtes touché alors que vous êtes sur un dragon, vous en tombez et l’adversaire aura l’occasion de le récupérer. Quand le dragon sera lassé du va-et-vient d’inconnus sur ce qui après tout reste son dos, il s’enfuira, histoire de trouver une caverne avec un trésor pour pouvoir y pioncer tranquillement et accessoirement croquer 2-3 paysans dans le village voisin.
La magie, c’est pour les lâches. Mais c’est toujours utile !
Entre chaque niveau et parfois au milieu d’un stage, vous aurez l’occasion de débusquer des espèces de petits gnomes transportant des bonus dans leurs sacs. Vu qu’ils n’en n’ont, contrairement à vous, aucune utilité, n’hésitez pas à leur dérober. Un bon coup de sandale dans la tête leur fera lâcher un bonus fort utile : un carré de vie pour les gnomes verts, une fiole de mana pour les gnomes bleus.
Car vous pourrez utiliser des sorts magiques particulièrement utiles pour vous dépêtrer d’une situation difficile. Vous aurez d’ailleurs le choix en début de partie entre trois écoles élémentaires de magie, chacune avec des sorts aux effets différents et souvent impressionnants. En fonction du nombre de fioles que vous aurez récolté, le sort sera plus ou moins puissant, chaque utilisation en consommant l’intégralité.
Une bien belle conversion
Techniquement, on ne saurait guère faire de reproches à Sega, tant la conversion est bien effectuée. Visuellement, le jeu est très agréable, avec des graphismes très détaillés malgré des couleurs peut-être un peu fades. Mais pour une Master System, c’est réussi, tant au niveau des décors, suffisamment variés, que des sprites. L’animation est d’ailleurs très rapide pour un jeu 8 bits même si on sent que les développeurs ont préféré limiter quelque peu la décomposition des personnages. Il n’empêche que c’est rapide et fluide, ce dont on ne saurait se plaindre. Au niveau sonore, on apprécie les musiques fort bien réorchestrées à partir de la version originale. Elles sont très agréables à l’écoute ce qui est heureux car le volume des bruitages, relativement quelconques, est assez peu élevé. La jouabilité, en comparaison de la version Megadrive, est assez « rustique » : on sent que le temps de réponse du personnage est moins bon, notamment quand il s’agit de manipuler un dragon. Elle n’en reste pas moins très bonne mais il faut savoir que cela, couplé à l’absence du moulinet d’épée, rend le jeu plus difficile que sur Megadrive. De fait, la durée de vie est probablement un peu supérieure sur Master System.
L’adaptation de Golden Axe sur Master System est donc très convaincante. Le jeu reste fidèle à l’original et la machine est exploitée à fond. Au final, Golden Axe a probablement beaucoup mieux vieilli ici que sur Megadrive.