Gain Ground est un jeu vidéo Master System publié par Segaen 1990 .

  • 1990
  • Action

Test du jeu vidéo Gain Ground

2/5 — Presque bien par

Terre d’enfance

Comme l’enfance peut être trompeuse….

En effet, c’est avec une nostalgie non dissimulée que je songe à ce soft, car j’avoue y avoir passé de nombreuses heures.

Alors que d’autres jeux moyens parviennent toujours à charmer, malgré que l’on sache pertinemment qu’ils sont moyens grâce à la nostalgie qu’ils dégagent, quelques jeu révèlent leur véritable nature et le mystère de l’attrait qu’ils exhalaient reste entier.

Voici donc débarqué Gain Ground, jeu à la pochette fort aguicheuse qui possédait un relent de Conan le barbare grâce à une énorme épée en premier plan, qui a eu vite fait d’atterrir dans le port cartouche de ma glorieuse Master System.

Redécouverte

Un jeu âgé, une constante qui se retrouve aussi bien dans les graphismes que dans le gameplay.

Sans livret, impossible de définir la réelle trame scénaristique du jeu, si toutefois il en existe une.

Pour avoir eu celui-ci entre les mains, je me souviens vaguement d’une histoire de voyage dans le temps, un héros pris dans la tourmente des siècles qui doit se battre pour survivre à travers les âges qui constituent les niveaux de ce soft.

Ce jeu se déroule vu de haut. Sur l’écran de TV, ou d’ordi, vous voyez l’intégralité de votre aire de combat.

Car il ne s’agit ici que de cela, du combat : votre principal objectif est d’éradiquer assez d’assaillants pour rejoindre la sortie, mentionnée par un magnifique carré dans lequel est écrit le mot……….. « exit ».

Pour ce faire, votre héros n’est pas démuni, loin de là : au contraire, il se permet d’endosser plusieurs tenues de combat, que vous choisissez à l’ouverture du niveau, par une pression sur la croix directionnelle.

Exploration

Accordons à ce jeu une variété recherchée des dites tenues : vous pourrez choisir l’homme préhistorique qui lance des pieux, la tenue futuriste empruntée à Turrican qui lance des rayons laser, un flic qui utilise une mitraillette, une femme-flic (eh oui…) qui utilise des bombes en arme secondaire, un vieux sage qui lance des boulettes et envoie une vague paralysante en arme secondaire…

Oui, parfaitement, des boulettes, c’est bien de cela qu’il s’agit. Car malgré cette apparente diversité, l’arme principale du héros se résume à… des boulettes jaunes qui émettent un son du genre « blop blop » quel que soit le personnage. Crédibilité zéro.

Nous sommes sûrement coincés dans une dimension parallèle, car les hommes préhistoriques se mêlent aux mitraillettes futuristes.

Du GRAND n’importe quoi, comme le reste de ce jeu hélas…

Etat des lieux

D’une répétitivité à faire mourir d’ennui même le plus patient des joueurs, on erre dans ces tableaux emplis de monstres en commettant sempiternellement les mêmes actes. On tue, on avance, on ramasse un costume, on change.

Tous les 10 niveaux, un boss fait son entrée, parfois coriace… Avant même le premier boss, un indicible ennui fait son apparition, et ne s’estompera qu’une fois la console éteinte, ou la fenêtre de l’émulateur fermée.

Graphiquement, même en regard de l’âge de ce jeu, difficile d’y trouver une quelconque harmonie ! Peu de couleurs, terne, fade, pixellisé à outrance, le jeu se paye une mine repoussante. Alex Kidd, de 4 ans son aîné, est bien plus coloré.

Au niveau sonore, ça n’est hélas guère mieux. Les bruitages sont basiques au possible, et la musique sur un ton monocorde se répète indéfiniment.

La maniabilité est imprécise, ce qui est surtout dû, je crois, aux sprites d’une lenteur abominable.

Circonstances atténuantes ?

Mais alors, quel élément me tenait en haleine étant petit ? Je ne suis pas si indulgent, il y a bien quelque chose !

Et bien oui, mais pour comprendre, il faut se replonger quinze années en arrière.

A l’époque, le jeu à deux était rarissime, et ce même sur consoles 16 bits. Sur 8 bits, il l’était encore plus, seuls quelques jeux de sport permettaient de jouer ensemble sur la même télévision.

Alors imaginez l’impact d’un jeu d’aventure, mon genre de prédilection, jouable à deux sur le même écran… Voilà la raison. Nous étions deux pour faire ce jeu, chose que ne permettait aucun des softs de ce monde, à notre connaissance. Il ne devenait qu’un subterfuge pour passer du temps avec un copain, car l’un pouvait animer l’autre à parcourir les niveaux, et s’entraider.

Mais aujourd’hui, il est clairement en retard, retard qu’il accumulait déjà à l’époque de sa sortie sous nos latitudes… Son seul argument ne tient plus la route avec les ténors du genre qui sont sortis par la suite.

Au final

Un jeu à éviter, ou alors à regarder cinq minutes comme une curiosité antédiluvienne injouable et barbante.

Oui, un jour, certains se sont amusés là-dessus…

Gain Ground