J’ai eu ce jeu prêté par un ami lorsque j’étais encore au collège et, vu qu’il m’avait laissé de bons souvenirs (dont la Porsche 928, et je ne sais pas pourquoi, le son du gyrophare), je me suis dit qu’il fallait que je fasse un p’tit test pour toi public !
Mieux que la Subaru de la gendarmerie française !
À l’époque, ce qui m’avait particulièrement plu, c’était la voiture des 2 flics-héros : une Porsche 928, une voiture « qu’elle était top » à l’époque, d’après Auto Plus (surtout la version GTS qui, je crois, tapait les 280 kms/h). Ça aurait eu vraiment d’la gueule ça pour courser les chauffards sur nos belles autoroutes, non ? Bon ok, la Subaru elle est bien aussi.
Donc, pris de nostalgie et me disant que ce jeu se devait de figurer dans ma Mastersystemothèque, je me suis procuré Chase H.Q., je l’ai mis dans ma toujours fringante Master System 2, et j’ai poussé le bouton power vers la droite. Super, le logo SEGA, ça démarre :) Tiens, Alex Kidd ??? Hum bon, je ressors la cartouche, je souffle un peu, et je relance le jeu, cette fois, c’est bon…
…contact et action !
Dans ce jeu, vous êtes dans la peau (ou plutôt dans la voiture ; une superbe Porsche 928, une sacrée bagnole dans la réalité ! Ah ? Je l’ai déjà dit ?) de Tony Gibson, un détective fou de belles voitures, accompagné de son acolyte Raymond Brody, et vous parcourez New-York à la recherche de malfrats en tous genres (dealers, voleurs…). Apparemment, ce serait dans l’esprit de ‘Deux Flics à Miami’, mais je ne connais pas assez la série télévisée pour le confirmer…
Le nom Chase H.Q. (d’après la notice du jeu) vient de CHASE Special Investigation HeadQuarters. En gros, pour les anglophobes, ça veut dire : « les quartiers généraux des poursuites d’enquêtes spéciales ».
Entrons dans le vif du sujet : au début de chaque mission, vous êtes mis en relation avec la belle (enfin j’imagine) Nancy qui vous dit quel est l’affreux jojo que vous devez mettre hors d’état de nuire cette fois-ci (tout cela via une jolie interface représentant une sorte de CB et un écran avec la représentation de la voiture à arrêter, de la très haute technologie tout ça !).
Ancêtre des NFS et Gran Turismo ?
Vous pouvez, avant le 1er départ et entre deux courses-poursuites, effectuer quelques petits réglages pour faire un voyage agréable :
entendre une jolie musique ou bien rouler au « doux » son du moteur (c’est l’un ou l’autre, pas les deux en même temps…)
passer les vitesses manuellement ou utiliser la boîte auto (juste deux vitesses, comme dans OutRun : L et H)
acheter de l’huile (censée donner de la puissance…)
équiper la Porsche d’un turbo supplémentaire (3 par défaut)
monter un compresseur
mettre de meilleurs pneus
remplacer les pare-chocs (plus costauds mais ralentissent un peu la voiture à cause du poids…)
Les 5 derniers étant à acheter avec les gains du jeu, j’ose dire que ce jeu est un Gran Turismo ou un NFS avant l’heure pour ce qui est du tuning. Je crois que c’est ce qui m’avait plu à l’époque, en plus des marques de voitures présentes. Par exemple, avec le compresseur, on gagne 20 kms/h (314 au lieu de 294 avec le turbo) et, apparemment, une meilleure accélération.
Starsky et Hutch, nananananana
Les bandits roulent tour à tour (je me trompe peut-être pour certains modèles…) en Lotus Esprit, en Lamborghini Countach, en Porsche 911 puis dans une sorte de Ferrari GTO (mais avec 6 feux arrières, donc, ce n’est pas ça…) et, pour finir, dans une voiture « mystère » dont Nancy est incapable de donner le signalement… Mais qu’est-ce donc que cette voiture mystère ?… En la rattrapant, vous verrez que c’est tout simplement la même que celle de nos héros, une Porsche 928 bleue (belle voiture, soit dit en passant).
Le but du jeu est de rattraper le méchant avant un temps-limite de 60 secondes ; puis un nouveau compte à rebours est lancé dès que vous l’apercevez (60 secondes en plus des secondes gardées précédemment) où il faudra lui rentrer dedans afin que sa voiture prenne feu et que vous puissiez l’arrêter avant la deuxième échéance. Quand vous êtes ralenti par un obstacle ou un coup de frein, l’ennemi s’échappe et sa position vous est signalée par une flèche rouge. Si vous réussissez à le stopper, vous avez droit à une « magnifique » représentation d’arrestation (dérapage, mise en joue des vils brigands, etc.). On revient là au fait que ça ressemble beaucoup (dans l’esprit, pas dans les graphismes ^^) à NFS Most Wanted pour cette séquence…
Graphismes, difficulté et « bande-son »
À l’époque, j’adorais vraiment ce jeu. Là j’ai un peu moins accroché ; c’est que depuis, j’ai goûté à la 3D sur PC et consoles, donc ça paraît désuet tout ça, mais ça a justement son charme.
L’animation est bonne ; je veux dire par là qu’il n’y a jamais de ralentissements, l’impression de vitesse est présente (mais rien de transcendant, c’est une Master System hein !), la route défile sous la voiture, comme tous les jeux pré-3D, et semble s’étaler en largeur lorsque les tunnels arrivent (tout comme dans OutRun). Je n’ai pas remarqué de clipping à part lors d’un dérapage final où l’arrière de la 928 clignotait, car il avait l’air en « conflit » avec un buisson du bas-côté qui, lui aussi, clignotait.
Les missions sont assez faciles, bien que ça se corse dans les derniers niveaux (en tout, 3 niveaux x 5 missions) et pourront paraître assez vite répétitives, même si des chemins différents (plutôt un raccourci) sont possibles, un peu à la manière d’OutRun, mais avec beaucoup moins de possibilités. La difficulté réside surtout dans le fait qu’étrangement, les voitures des poursuivis tiennent super bien la route par rapport à la nôtre, ce qui est très énervant dans les virages quand vous sortez et que l’autre file à toute allure. Encore plus énervant, c’est lorsqu’ils rentrent dans les autres : ils ne ralentissent pas et ne sortent JAMAIS de la route, sacrée IA ! Cependant, plus vous serez adroits, c’est-à-dire si vous arrivez à ne pas heurter la circulation, plus votre score grimpera, à raison de 200 points par voiture évitée, de la façon suivante : si vous en évitez 2 à la suite, vous aurez 200 + 400, si vous en évitez 7 à la suite, ce sera 200 + 400 + 600 + 800 + 1 000 + 1 200 + 1 400 qui s’ajouteront à votre score. Dès que vous rentrez dans un autre automobiliste, l’incrémentation repart à zéro. J’espère avoir été clair. C’est une bonne motivation pour essayer de rouler « proprement » et ainsi pouvoir acheter plus de bonus, dont le compresseur qui est utile mais cher…
Niveau musique, ce n’est pas compliqué, c’est toujours la même, ma foi assez agréable, pas agaçante. Si vous la coupez lors de l’écran d’avant-poursuite, vous aurez à la place le son du moteur « Uuuuuuuuuuuuuuuu » qui, lui, est moins bien réussi mais tout à fait dans ce qu’une Master System est capable de donner. Le reste des sons est « normal » : crissements de pneus lors des démarrages, des dérapages et des sorties de routes, étranges « ponp » lors du dépassement des autres voitures et, quand vous percutez ici un carton, là un buisson qui traînait sur la route, vous entendrez un son qui ressemble à un Mario de NES ou GB lançant une petite boule rouge, vous savez, sa super arme secrète. Bref, les sons ne sont pas mal pour une telle console et, si vous laissez la musique en route, vous ne serez pas agacé par le son du moteur.
Les plus et les moins
Je donnerai la note de 14/20 car finalement, je me rappelle le plaisir que j’ai eu à l’époque : s’il était là, c’est que ce jeu avait vraiment du chien, même si avec du recul (et de l’âge) il en a perdu.
Pour les + :
les voitures présentes sont réalistes et bien modélisées (et TAITO n’a même pas eu de licence à payer, je suis sûr)
la customisation possible
le kitch
les - :
l’« intelligence » artificielle qui tient vraiment trop bien la route par rapport au joueur humain
la durée de vie assez courte (quand on sait qu’en vrai, les 3 niveaux sont identiques, mais juste de + en + durs).