Membre d’un genre assez peu représenté sur 8-bits, Casino Games va vous permettre de devenir, sans risque pour votre portefeuille, tout ce que vous avez toujours rêvé d’être : un gambler professionnel, le genre de type à parier l’équivalent de plusieurs années de travail sur un coup de tête et à rester impassible après avoir tout perdu. En son temps, Casino Games aurait d’ailleurs du être reconnu d’utilité publique puisqu’en cas de soirée de déveine, vous n’aviez nul besoin d’expliquer à votre banquier la raison pour laquelle votre compte à vue affichait un découvert à six zéros. Tout au plus deviez-vous expliquer à votre femme pourquoi vous aviez balancé la Master System par la fenêtre.
Avec 500$ virtuels en poche, Casino Games vous permettra de vérifier si, dans la réalité, vous ressortiriez du casino en limousine ou en tonneau percé. Dès votre arrivée et l’enregistrement de votre partie, de charmantes hôtesses vous guideront jusqu’aux tables de jeux, afin que vous dépensiez votre capital le plus rapidement possible. Pour entamer votre banqueroute en douceur, Casino Games propose trois jeux de cartes : le poker, le blackjack et le baccara. Le premier vous permet de vous confronter à quatre joueurs différents (deux hommes et deux femmes). Détail amusant pour l’époque, l’expression de vos adversaires change de temps à autre, vous permettant d’avoir quelques indices sur la qualité de leur main. Le blackjack et le baccara se jouent, eux, face au croupier. On ne présente plus le blackjack (également appelé Vingt-et-un), qui reste l’un des jeux de cartes les plus populaires au monde. Le baccara est relativement moins renommé. Il se joue sur un système de pari avec deux ou trois cartes comprises entre 1 et 9 (les cartes supérieures étant les «bûches», égales à zéro). L’objectif est de parier sur la main du joueur, sur celle du croupier ou sur une égalité. Le gagnant est celui qui présentera la main la plus proche de 9, sachant qu’une fois arrivé à 9, on recommence à compter à partir de zéro (donc, 6 et 3 font 9, mais 6 et 4 font 0).
Quand vous aurez réellement décidé de flamber les maigres possessions qu’il vous reste, vous pourrez passer au bandit-manchot. Pas de surprises à ce niveau : vous déterminez la valeur du jeton que vous placez dans le monnayeur, vous tirez la manette et vous attendez en priant pour obtenir une combinaison de trois cerises. Histoire de vous détendre avant de retourner vous refaire, Casino Games propose également un Pinball très sobre, représenté en perspective.
Réalisation technique :
Pas grand-chose à se mettre sous la dent, évidemment, une carte à jouer restant une carte à jouer qu’on soit sur PS2 ou sur Colecovision. Quelques visages de joueurs, quelques croupières et réceptionnistes, des mélodies ronflantes de casino… La maniabilité des différents jeux est très simple, avec un curseur pour sélectionner cartes et mouvements. Sega a consenti au minimum syndical pour enrober un tant soit peu les choses. Le bandit-manchot et le pinball sont cependant très austères.
En bref : 15/20
Casino Games est un bon soft, ce qui n’est absolument pas dû à un quelconque coup de génie de la part de Sega (qui a tout de même soigné l’emballage un minimum, reconnaissons-le). Simplement, le poker, le blackjack et même les machines à sous sont des jeux tellement accrocheurs à la base qu’il faut franchement être mortellement hostile aux jeux de hasard pour ne pas prendre son pied à parier autant d’argent virtuel à la fois. D’ailleurs, l’élément le plus décevant de Casino Games est le flipper, qui ne propose rien de vraiment amusant en tant que tel. Bon, j’avoue que dès qu’on relie les notions de jeu de cartes et d’argent, je ne me sens plus, donc je suis peut-être de parti pris. Reste que Casino Games est tout de même une franche réussite, même si on en fait un peu trop vite le tour (cinq jeux, c’est très peu !).