Dans ce jeu d’action librement inspiré du plus célèbre roman d’épouvante de l’histoire, le joueur incarnera le jeune avocat Jonathan Harker en partance pour la Transylvanie afin de s’y occuper des affaires immobilières du mystérieux comte Dracula. Bien qu’aucune explication ne soit fournie durant la progression, il semble, au vu des scènes, que le jeu suive relativement bien le déroulement du scénario original. Harker devra donc parvenir jusqu’au château du comte, s’en échapper lorsqu’il découvrira les plans et la nature réelle de Dracula, puis le pourchasser à Londres et retourner en Transylvanie terminer la mise à mort.
En pratique, on dirigera donc un petit Jonathan Harker (doté de capacités physiques à peine croyables : il saute à vue de nez à plus de quatre mètres de haut, le gaillard !) à travers une succession de niveaux lugubres. Notre avocat sauteur devra atteindre la sortie et/ou le boss de chaque niveau après avoir exploré l’endroit, évité les pièges vicieux préparés à son intention et combattu toutes sortes de créatures d’épouvante à la solde du vampire. Le chemin vers la sortie est relativement évident mais Dracula n’est pas non plus un jeu d’action à progression horizontale où il suffit d’avancer droit devant en soi en tuant tout ce qui bouge. Il sera souvent possible d’emprunter quelques chemins de traverse ou d’escalader quelques plates-formes pour aller chercher l’un ou l’autre bonus, toujours contenus dans de gros blocs carrés marqués d’un point d’interrogation (le comte Mariocula est passé par là). Pour combattre, Harker peut donner des coups de couteau au corps à corps et utiliser un type de projectile différent à la fois (hache, boule de feu,…) suivant les bonus qu’il trouvera dans les cubes (Simon Belmont serait-il passé par là aussi ?).
Réalisation technique :
De manière assez singulière, Dracula adopte une approche assez cartoonesque dans son style général. Disons que l’atmosphère « Gothic-Horror » est plus proche de celui de la famille Addams que de Castlevania. Malgré des sprites assez petits, les décors ne sont pas mal fichus, avec pas mal de détails d’arrière-plan relativement travaillés. Ce n’est pas si courant que ça sur Master System. La bande sonore est correcte même si on aurait pu espérer des mélodies un peu plus dignes que ces couinements d’harmonium Fisher-Price. Enfin, on maîtrise bien le personnage principal et la difficulté semble correcte même si, personnellement, j’ai toujours un peu de mal à accrocher avec les héros «humains » qui bondissent à des hauteurs invraisemblables, tel un Sonic moyen.
En bref : 14,5/20
Un bon petit jeu, bien programmé, bien ficelé et bien calibré… mais qui me semble manquer un peu de personnalité. On a parfois l’impression d’assister à un melting-pot d’idées que les développeurs ont piochées à gauche et à droite. Il est également un peu curieux, vu l’univers du jeu, que ce soit une optique « plates-formes » qui prédomine ici, avec un design global assez enfantin. Dracula reste en tout cas plutôt agréable mais pas de quoi menacer la suprématie des Castlevania dans le domaine « action vampirique » en tout cas…