Basketball Nightmare est le vibrant témoignage de la manière dont une excellente idée de départ peut aboutir à un résultat infect. Basketball Nightmare est en effet une simulation sportive fantaisiste qui vous opposera à des équipes composées de trolls, de loup-garous, de Cyclopes et d’autres sales bestioles. Ces joueurs fantasmagoriques n’existent malheureusement que dans le mode solo, qui comprend six matchs contre six équipes de monstres dans six décors différents. À deux joueurs, vous ne pourrez utiliser que des joueurs humains, différenciés uniquement par la couleur de leurs cheveux et de leur maillot.
Autre motif d’étonnement, Basketball Nightmare ne propose pas les délires qu’on aurait pu attendre d’un jeu mettant en scène des créatures de ce calibre. Il suit en fait de près les véritables règles du basket : tirs simples, tirs à trois points, passes, dunks, ainsi que la possibilité de pousser l’adversaire pour lui piquer la balle. Rien à voir avec un NBA jam chez les monstres donc. D’un autre côté, ce n’est certainement pas pire que ce que propose la moyenne des jeux de basketball sur 8-bits.
Réalisation technique :
Les joueurs, humains et monstrueux, ont une bonne bouille, les décors autour des terrains sont relativement réussis et colorés et en cas de dunk, la Master System affiche une magnifique petite séquence en gros plan montrant le joueur effectuer son action. Il s’agit malheureusement de la seule bonne chose à signaler au sujet de Basketball Nightmare. Entamons la condamnations par l’élément le plus excusable : la bande sonore. L’unique mélodie qui revient tout au long du jeu est insupportable et les bruitages sont étouffés. Jusque là, pas de raison de s’en faire : c’est plutôt le contraire qui constitue l’exception sur Master System. Mais le massacre ne s’arrête pas là : l’animation est un véritable festival de clignotements et de collisions surréalistes, avec des basketteurs qui disparaissent parfois aux trois quarts en pleine course, apparemment dévorés par le sprite voisin. J’ajouterai, en guise d’hallali, une maîtrise très aléatoire des sportifs, qui ne permet pas de réaliser grand-chose en matière de tactique sportive.
À cause de ces commandes hasardeuses, les matchs se déroulent généralement comme un marquage de points alterné entre votre équipe et les monstres d’en face, sans possibilités de contrer ou réaliser la moindre action complexe, le tout avec des ralentissements épouvantables.
En bref : 05/20
Alors que l’idée de départ était attirante, Basketball Nightmare est un échec cuisant. À la base, c’est vrai qu’on espèrerait un soft un peu plus déluré qu’un simple jeu de basket avec des personnages au style SD. Mais ce qui coule vraiment le soft, c’est que tout, absolument tout, y est atrocement mal torché (en dehors de graphismes sympathiques). Entre l’animation désastreuse et la jouabilité incohérente, on ne s’amuse pas une seule seconde, même à deux joueurs. Dommage car le concept aurait mérité une bien meilleure utilisation.