Flying Edge, qu’es-tu devenu ?
Nous sommes en 1992. La Master System se fait une bonne renommée en Europe, surtout en France, où on plébiscite grâce à une véritable leçon de marketing la 8 bits de Sega.
Un an plus tôt, la légendaire série des Simpsons voyait le jour aux États-Unis.
Je ne vous ferai pas l’affront de présenter cette série de Matt Groening. Bart, Homer, Marge, Lisa, … qui ne les connaît pas ?
Très vite, on s’engouffre dans la brèche, et on propose le premier jeu vidéo tiré de la série, cette fois sur la 8 bits de Sega.
Jeu Ô combien étrange…
Tout le monde s’attend à un jeu de plates-formes, nerveux et grinçant à l’image de la série. Ça n’est pas tout à fait le cas.
Il se révèle être un mélange de plates-formes, où l’on doit déjouer des pièges grâce à son habileté, et possède aussi une forte touche de jeu de rôle.
Je m’explique : avant chaque niveau, une saynète qui plante une histoire tirée par les cheveux (en l’occurrence, Springfield envahi par des extra-terrestres) vous explique vos objectifs.
Suite à cela, on se retrouve face à ce que l’on prend d’abord pour de la plate-forme 2D, un environnement avec un héros que l’on dirige.
Mais très vite, on s’aperçoit que certaines manipulations sont indispensables à la réussite de la mission, et notamment l’acquisition de certains objets.
Par exemple, Bart peut, grâce à une pression sur haut, visiter des magasins, et acheter des objets, comme un sifflet, des pétards, des fusées… objets qui se révèleront indispensables au bon déroulement de la mission, en l’occurrence………… repeindre chaque objet violet en rouge, car les envahisseurs ont besoin d’objets violets pour conquérir la Terre (eh oui, on nage en plein délire « simpsonien »).
Chaque niveau propose ses propres objectifs que je vous laisse découvrir, parfois hilarants.
Alors ? Quid du jeu ?
Je ne cacherai pas que la première approche du jeu est rédhibitoire.
En effet, la maniabilité est on ne peut plus dérangeante. Une pression sur votre bouton 2 active votre marche rapide, et le bouton 1 le saut.
Sauf qu’au contraire d’un Mario, les deux boutons ensemble ne peuvent s’additionner, et il vous faudra sauter d’abord, puis appuyer dans un timing strict le bouton 2 pour sauter plus loin.
Une jouabilité dure.
D’autant plus que du fait du peu de boutons de la MS, on a recourt à des manipulations peu confortables pour choisir un objet (bas+bouton2) ce qui provoque, dans certaines situations, un emmêlement de pinceaux fort malvenu, passez moi l’expression.
Assimiler la manipulation correcte pour attraper la vie dès le début du niveau 1 en rebondissant sur la poubelle qui fait office de ‘jumper’ vous demandera plus d’un essai.
Passé ce stade où on se fait à la jouabilité spéciale, il faudra composer avec les énigmes, tordues, du soft, et ses nombreux secrets. Car il se révèle riche.
Ainsi, qui devinerait que les pièces servent à faire une blague téléphonique à ce bon vieux Moe, comme dans la série ?
Qui devinerait que les fusées servent à colorer la statue de Jébédiah Springfield, fondateur de la célèbre ville des Simpsons ?
L’analogie entre les Monkeys Island et leur logique… spéciale n’en est que plus forte.
Bref, un jeu d’aventure/action particulier, loin de ce qu’on attend d’un premier jeu Simpsons.
Graphiquement ?
C’est plus que correct. Les dessins sont beaux et
font honneur à la 8 bits de Sega, bien plus que ne le fait la 8 bits de Nintendo sur laquelle ce jeu est également sorti.
L’écran de présentation est un régal, notamment le célèbre écran ou la famille Simpson s’avachit devant la TV.
Hormis Bart, on retrouvera avec une joie non dissimulée une grande partie des protagonistes du dessin animé : la famille Simpson au grand complet qui viendra vous prêter main forte contre les boss, le révérend Lovejoy… ainsi que de nombreux lieux célèbres (le bowling, le kwik-e-mark d’Apu, la taverne de Moe…).
L’animation ?
Inexistante, mais pas vraiment utile. Bart remue, les aliens vont et viennent avec ces animations répétitives mais tellement habituelles des 8 bits.
Le son ?
L’absence du thème des Simpsons de Danny Elfman est impardonnable. Sinon, une ambiance déplorable, propre à la Master System, emplie de bip bip boum ; rien ne vous laissera un quelconque souvenir. J’ajouterai même que lorsque l’on considère un jeu comme Sonic ou Alex Kidd, les musiques, même avec le peu de puissance sonore, peuvent être assez bien tournées, ce qui est loin d’être le cas ici.
Là, il n’y a eu aucun effort.
Difficulté ?
Un des gros points noirs… le soft est d’une difficulté rare, peu seront ceux qui l’auront fini sans soluce tant les énigmes sont tordues, et la maniabilité décourageante.
Mais alors, ce jeu mérite-t-il un 6 ??????????????
Mais oui ! Car passé ces premiers abords difficiles, il se révèle posséder une richesse intrinsèque très grande, bourrée de clins d’œil, d’humour, qui font référence aux habitués de la série, et qui finit après une 1ère approche restrictive par plaire, et même passionner.
A essayer tout du moins.
Avertissement : le dump de cette rom semblent poser problème dès le premier niveau, problème qui disparaît bizarrement lorsque l’on dézippe cette rom.