Les développeurs de jeux n’ont pas attendu les consoles 32-bits pour jouer sur la nostalgie des vieux joueurs vis-à-vis de l’âge béni où chaque jeu vidéo devenait instantanément un classique immortel. Déjà à l’époque de la Master System (d’accord, durant les dernières années de la Master System…), Sega avait pris le pari de réunir sur une seule cartouche trois grands classiques d’arcade programmés à l’origine par Atari et passés à la postérité en tant que monuments classés du jeu vidéo antique.
Le premier d’entre eux est Breakout (1976), un casse-brique tout ce qu’il y a de plus simple et fonctionnel. Ne vous attendez pas à retrouver la richesse d’Arkanoid, Breakout est tout à fait basique puisqu’il s’agit sans doute d’un des premiers spécimens du genre. Nulle trace des dizaines de bonus et de power-ups pour améliorer la raquette ou la bille : ici, on fait rebondir la bille contre le mur de briques jusqu’à ce que ce dernier soit détruit, point barre.
Missile Command (1980) est déjà plus intéressant. Vous contrôlez trois batteries de défense anti-aérienne équipées d’un certain nombre de missiles chacune. Des missiles descendent du ciel en direction des villes que vous avez pour mission de protéger et des bombardiers survolent la zone en larguant des bombes. Vous devez abattre les différents projectiles en évitant que toutes vos villes soient anéanties et en anticipant la trajectoire des missiles afin d’économiser vos munitions au maximum.
Le troisième larron, Centipede (1980), est une sorte de Space Invaders insectoïde qui se déroulera dans une espèce de forêt de champignons. Des chenilles descendent du sommet de l’écran en traversant l’écran de gauche à droite et en changeant subitement de direction lorsqu’elles se retrouvent bloquées par un champignon. D’autres insectes tombent également vers le bas de l’écran et l’objectif est d’abattre toutes ces sales bêtes avant qu’elles n’atteignent votre petit module de tir qui peut uniquement se déplacer à gauche et à droite tout en bas de l’écran.
Réalisation technique :
Sega ne s’est pas contenté de reprendre les versions d’origine en vectorielle mais les a légèrement enjolivées pour qu’elles ne dépareillent pas trop en 1992. Tout cela reste d’un niveau Master System évidemment, il ne faut donc pas s’attendre à des prouesses. Centipede et Breakout restent extrêmement sobres et dépouillés, tandis que Missile Command offre quand même un visuel légèrement supérieure. Question son, ça tape dans le secteur de la « sobriété énervante » avec des « bip-bip » et des « piout-piout » dans tous les sens. Heureusement, la jouabilité est résolument parfaite et les trois jeux répondent aux commandes à la perfection. Faut dire qu’il ne faut pas non plus avoir fait normale-sup pour être capable de les prendre en main…
En bref : 15/20
L’avantage avec les compilations d’Oldies, c’est que quel que soit le moment où on y joue, on redécouvre toujours avec joie ces gameplay d’une simplicité presque magique et en moins de deux secondes, on est plongé dans une quête sacrée visant à exploser le score de son partenaire (les trois softs disponibles ici offrent tous la possibilité à deux joueurs de jouer alternativement). Même en soi, Breakout, Centipede et Missile Command sont aussi bêtement basiques que diaboliquement addictifs, avec une mention spéciale pour un Missile Command vraiment très réussi.